Stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des proches aidants, quelles ambitions au lendemain du confinement ?
En octobre 2019, le gouvernement présentait une stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des proches aidants, à laquelle l’Association Française des Aidants avait consacré un article. Avec la période inédite que nous traversons du fait du Covid-19, cette stratégie est-elle toujours adaptée ?
La mobilisation : de qui, pour qui et pour quoi ?
Le terme « mobilisation » revêt plusieurs sens :
- « Action de mobiliser ses propres facultés »
Le rôle de proche aidant constitue donc en lui-même une mobilisation ! Une mobilisation particulièrement intense en période de confinement, comme le montre l’étude réalisée par le CIAAF.
- « Action de rassembler et de dynamiser les énergies »
C’est ici la dimension collective de la mobilisation qui est interrogée. Or, s’agissant du rôle des proches aidants dans notre société, il y a matière à se questionner ! Notamment concernant la place faite à leur parole et à sa prise en compte dans la construction des politiques et des actions qui les concernent. A l’instar des initiatives prises en lien avec le climat qui interrogent directement des citoyens tirés au sort, il devient urgent de considérer la capacité des proches aidants à s’auto-représenter et de les consulter dans les prises de décision qui les concernent
- « Ensemble des dispositions prises sur le plan militaire, administratif, économique, etc., pour assurer dans un pays, en cas de menace, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population »
Ces mots résonnent particulièrement avec la crise que nous connaissons. Mais au-delà du Covid-19, ils renvoient aux évolutions sociétales (vieillissement de la population, prévalence des maladies chroniques, éloignement géographique, recomposition familiale, etc.) qui ont fait émerger le sujet des proches aidants sur la scène politique. Se pose alors la question des dispositions qui seront prises dans notre pays en lien avec la situation d’aidant. En ce lendemain de confinement, elles méritent d’être repensées, à la hauteur de la mobilisation quotidienne des proches aidants et de leur contribution majeure à notre société.
Soutien ou reconnaissance ?
Soutenir renvoie au fait « d’empêcher quelqu’un, un groupe de faiblir, lui permettre de se maintenir, en lui procurant une aide, un réconfort ». Dans l’idée du soutien, il y a donc aussi celle du maintien. Souhaitons-nous maintenir la place et le rôle actuels des proches aidants dans notre société ? Estimons-nous qu’il est juste qu’ils continuent de pallier le manque d’accès au soin, parfois au détriment de leur propre santé et du lien à la personne qu’ils accompagnent, sans pouvoir toujours concilier ce rôle avec les autres domaines de la vie ? Ne s’agit-il pas plutôt, comme l’appelle de ses vœux l’Association Française des Aidants depuis 2003, de les reconnaître ? En leur permettant de réaliser, avec leurs proches, des choix éclairés sur la manière dont ils souhaitent investir ce rôle d’aidant ?
Par ailleurs, le soutien constitue l’une des modalités de réponse aux difficultés rencontrées par les proches aidants. Il est important de ne pas englober avec ce mot les différents registres de réponses possibles : l’information, la médiation, la formation, les dispositifs de répit, les réponses en santé, etc.
L’Association Française des Aidants continuera de se mobiliser pour une reconnaissance des proches aidants, sans assignation moralisatrice à ce rôle. Elle continuera d’agir avec ses partenaires pour le déploiement sur les territoires de la palette de réponses nécessaires pour que chacun puisse trouver les siennes.
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