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Bonjour,
La problématique de l’aidant principal englobe très vite ses autres proches. Votre formulation en témoigne : observatrice vous avez, après analyse, des recommandations « pour que tout aille mieux ». Soyons très objectifs :
Votre père est-il déprimé ? La dépression se définit ainsi : tristesse, démotivation, dévalorisation, idées noires, troubles alimentaires et du sommeil… Votre père a de bonnes raisons d’être fatigué mais pas forcément déprimé car, vous le dites, il ne dort pas bien, donc il ne récupère pas. C’est pour qu’il puisse se reposer que vous souhaiteriez mettre en place des aides. Très bonne idée, mais… il réagit à vos suggestions, lui qui était « adorable » auparavant. Que se passe-t-il ?
Déjà, il ne peut pas entendre qu’il serait déprimé (même si vous ne le lui dites pas, il comprend bien que vous ne le trouvez pas en forme).
Il a du mal à accepter cette situation qu’il doit ressentir comme injuste même s’il s’y soumet avec dévouement. Ce n’est pas après vous qu’il se fâche, c’est l’expression d’une colère plus large, et c’est plutôt bien qu’il le montre plutôt que de se renfermer et de faire une complication médicale.
On oublie trop souvent que les aidants ont encore leurs choix, qui les épuisent certes, et qui parfois nous échappent : Donner à l’autre apporte beaucoup ; Réparer une relation qui a pu être bancale ou très distante en raison du travail ; Vouloir vous épargner, vous, sa fille car il veut continuer à vous protéger.
Il faut que votre père comprenne la maladie de sa femme et c’est une bonne façon qu’il reste acteur : Vous devez lui dire que lorsqu’on s’occupe de quelqu’un avec un tel dévouement, il faut comprendre pour le faire encore mieux. La compréhension des symptômes aide grandement dans l’accompagnement. « Papa, ce que tu fais pour Maman est top, mais je souhaiterais comprendre mieux ce qui se passe. Si nous lisions des choses sur cette maladie ? Tu pourrais aussi m’expliquer car, toi, tu la connais ». Ainsi, vous lui recommandez qu’il en sache plus car il en est capable et ce, pour le bien de vos deux parents. (Nombreux articles sur notre site)
Votre père a besoin qu’on lui dise qu’il est vu et reconnu dans son rôle d’aidant et que vous êtes reconnaissante. Evoquez avec lui, sans injonction ce qui est écrit ci-dessus sur les raisons qui poussent à s’occuper de son proche.
Dites-lui que vous ne lui en voulez pas de ses réactions mais que l’avenir vous inquiète : l’aidant épuisé part parfois avant le malade. Alors, il doit continuer d’être responsable de vous, sa fille et étant… raisonnable.
Cela prend du temps, et si vous n’y arrivez pas… c’est sa vie, leur vie
Bon courage !