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Bonsoir,
Ma réponse sera tout d’abord un questionnement : veuillez m’excuser si elle est embarrassante. Vous êtes seule face à ces deux personnes âgées, sans compagn ( e ) on ou conjoint( e ) ? Vous avez des liens affectifs forts avec eux ? Êtes-vous impliquée pratiquement dans la relation d’aide ? Ce serait utile pour une réponse adaptée.
Merci de bien vouloir préciser ces points. Quoiqu’il en soit, oui, vous êtes une spectatrice impuissante, révoltée et peinée d’assister à un tel naufrage : car c’est bien de cela qu’il semble s’agir.
Effectivement, si ces deux personnes ne sont pas entourées par des soutiens solides, elles ne peuvent que sombrer. Il y a l’âge certes, mais surtout une perte d’autonomie cognitive donc une dépendance. Les troubles que vous décrivez sont des troubles cognitifs : la cognition est un ensemble de fonction qui permet d’analyser, d’évaluer une situation et de s’y adapter de façon correcte. En ce qui concerne vos beaux-parents, même si les médicaments sont prescrits, le trouble de mémoire ou la non compréhension de la prescription les fait oublier. Et tant d’autres exemples. Et puis, les autres troubles font qu’ils ne peuvent pas s’entraider.
Ils sont donc isolés, dépendants des autres dans une certaine mesure. Or, d’un point de vue de l’éthique morale ce n’est pas formidable : l’interaction humaine, la responsabilité vis-à-vis des plus faibles et la solidarité devraient être obligatoire ! Les services sociaux peuvent être alertés afin d’évaluer la situation. Le signalement d’une situation délicate est difficile mais solidaire. Prenez conseil auprès des services personnes âgées de la mairie. Parfois, après une période d’acceptation, tout le monde est soulagé. Il y a de nombreuses raisons pour que l’on ne veuille pas s’occuper de ses proches, mais là n’est pas la question : il serait humain de les faire aider. Une mesure de protection peut être imposée ainsi qu’une obligation « alimentaire » des enfants vis-à-vis de leurs parents.
Tentez de signaler, ça vaut la peine ; acceptez que cela prenne un peu de temps. Il vous faut savoir aussi qu’on peut essayer parfois, sans y réussir à « sauver le monde »…
Tenez-nous informés,

Bonsoir,
Merci de votre réponse détaillée et très claire. Vous connaissez parfaitement le plan d’accompagnement à mettre en place pour vos beaux-parents : état des lieux, évaluation, élaboration des recommandations et mise en œuvre.
Comme il est cruel pour un soignant de savoir ce qu’il faut faire et d’en être empêché ! C’est insupportable pour les acteurs qu’ils sont, même s’ils sont dans une posture professionnelle de juste distance… mais enfin, lorsque cela touche de près et qui plus est des personnes vulnérables, les mêmes soignants sont en droit (ou en devoir) de se questionner.
Sur le plan médical, votre beau-père pleure car il est certainement épuisé ; on met facilement cela sur le compte d’une tristesse ineffable de ne pas vouloir se séparer de son épouse qui lui prend beaucoup d’énergie vitale. Les antidépresseurs n’y feront rien ! Ne pouvez-vous pas envisager un répit de quelques heures par jour ou une matinée de promenade accompagnée ou d’accueil de jour pour votre belle-mère ? On est souvent surpris par l’enthousiasme des personnes malades à être entourés et assistés. Vous avez raison de mentionner votre état clinique cardio-vasculaire : prenez soin de votre époux et de vous-mêmes. Mais pourriez-vous aller passer une journée là-bas en offrant des activités différentes à chacun des membres du couple. Ce pourrait être deux fois par mois ?
Sur le plan familial, il y a certes un devoir d’assistance par solidarité…Des distensions dans les familles, cela existe presque toujours. Ce n’est pas pour cela que rien ne doit être entrepris. Votre activisme renvoie à l’immobilisme de ceux qui ne font rien alors, ils vous incitent à … faire comme eux en vous disant de « rester à votre place ». Il n’est pas envisageable qu’ils se « vengent » de quelque-chose en laissant leurs parents ainsi, n’est-ce pas ? Ils se sentent en incapacité et doivent être angoissés ? Ou alors ils sont indifférents ? ils ont d’autres soucis ? Il faut parfois être empathique avec ceux que l’on ne comprend pas et leur faire comprendre.
Une règle : évaluer le bénéfice/risque pour chacun des membres, de façon objective. Si votre prise de risque bienveillante doit entrainer l’horreur, alors à la moindre anicroche (aide-ménagère négligente, chute etc), ce sera la guerre et personne ne sera heureux. Lae pauvre équilibre imparfait d’aujourd’hui sera mis à mal.
Il faut parfois malheureusement attendre une situation d’urgence (fugue, risque vital, décès d’un des deux.. ) pour faire bouger les lignes et encore. L’expérience d’années et d’années de pratique prouve que « Le mieux est l’ennemi du bien » autrement dit « N’en faites pas trop » même, si vous pensez que rien n’est assez fait.
Merci de votre confiance, et impliquez le plus possible votre mari