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Bonjour
Merci pour cette question tellement pertinente pour tout soignant
Beau et vaste sujet de mémoire !

Pouvez-vous préciser
L âge approximatif du malade et de l aidant
La pathologie cardiaque
Si l accès à un grand centre cardio est possible

Ainsi le développement de la réponse sera plus précis

Bien à vous

Bonjour,

Cette réponse va être plus vaste que prévue en raison des renseignements manquants sur l’âge de l’aidant et du malade, la proximité d’un centre cardiologique et la, pathologie qui a rendu une greffe cardiaque indispensable. Essayons de poser certains principes.
Il faut savoir, en tant qu’aidant dire ses limites ; en ce sens, un rôle souvent mis loin derrière ce qu’il est reconnu d’appeler les « tâches propres du soignant » est un rôle de soutien, de partage pour que l’aidant parle de lui à la première personne : « je ne peut pas apprendre comme ça, au lit du malade, le fonctionnement d’une telle machine » ; « cela ne peut être possible qu’à la condition d’être bien formée d’une part et d’avoir un lien en cas de problème ». Les glissements de tâches du soin professionnel au soin informel (aidants familiaux, intervenants à domicile peu formés), sont de plus en plus fréquents. C’est inquiétant et dommageable pour tout le système. Le malade ne va pas se sentir en sécurité, le proche va être en permanence débordé donc il va faire appel aux professionnels du service qui ne sauront pas toujours lui répondre, le mettra en attente téléphonique, en aura vite assez. Cela se terminera par une nouvelle hospitalisation ou une complication : cercle infernal…
Qu’est-ce qui s’impose ? Une mise en situation par une petite formation technique ; puis, un essai de retour à domicile pour expérimenter le processus AVEC un lien certain avec une structure de soutien : cela se passe pour les systèmes d’assistance respiratoire, voire les services d’oxygénothérapie à domicile. De plus, l’épouse doit être rassurée : elle a peur de mal faire, elle sait que l’état de son époux est très grave et l’avenir incertain : elle a plus que quiconque besoin d’avoir une écoute. Cela se passe bien dans les réseaux cancérologiques ; ce devrait être semblable.
Réseau, interlocuteurs, formation et temps de formation et de réassurance. On ne peut pas obliger quelqu’un à devenir un spécialiste. Quid si cette épouse avait un handicap quel qu’il soit (ne serait-ce que visuel, auditif, moteur ?) ? Il est trop facile de ne pas y penser.
La question sur l’empathie est bien d’actualité : comme si la technicité se dédouanait de l’attention à l’autre : c’est ce qu’on appelle le « care ». Il est fortement conseillé de lire ce qui concerne « la philosophie du care et soins infirmiers » « care » : une mine !
On ne peut se spécialiser dans des prises en charge de haute technicité qui, en raison de la charge de travail et des responsabilités, mettent en retrait la sollicitude, qu’à condition de développer ce volet indispensable par un ou plusieurs autres membres de l’équipe soignante. Et, alors, ce sera une relation gagnant -gagnant, où la frustration, l’angoisse, le dénuement n’auront plus leur place. Pour un soignant, c’est une désolation d’assister à de telles situations : c’est pourquoi il faut s’exprimer !
Bien à vous, bonne chance pour votre travail