echarlet

echarlet

15 avril 2020 22:10

alzheimer  

Bonjour Mr, Mme,

Ma mère atteinte de la maladie d'Alzheimer est entrée en EHPAD en Janvier dernier. L'établissement vient de m'informer au début du mois que le médecin avait prescrit un traitement neuroleptique à ma mère, le Risperdal. J'ai fait savoir à la directrice de l'EHPAD que les neuroleptiques sont déconseillés par la HAS et le plan national pour les maladies neurodégénératives. Ce n'est pourtant pas ce que l'EHPAD mettait en avant pour l'hébergement de ma mère avec un plan d'accompagnement personnalisé devant maintenir le cognitif. L'EHPAD met en avant un comportement vindicatif de ma mère envers les soignantes et une petite altercation avec une autre résidente. Cependant, ma mère a toujours été gentille et non violente. La maladie d'Alzheimer conduit forcément à des troubles du comportement, ma mère est en unité Alzheimer. L'EHPAD savait forcément cela. J'ai moi même connu 'l'agressivité' de ma mère en raison de cette maladie qui est pas bien méchante. J'ai du mal à accepter qu'on lui prescrive des neuroleptiques non pour son bien-être mais plutôt pour soulager les soignantes qui sont normalement formées à la maladie d'Alzheimer.
Quel recours y a-t-il à cette situation ?
Merci,
Cordialement,
E.C.

Réponses
2 messages de membres 1 message d'expert
Marie-Hélène Isern-Réal Avocate 16 avril 2020 10:01

alzheimer  

Bonjour echarlet,
Vous contestez que l'on donne un neuroleptique à votre mère et demandez de quel recours vous disposez pour vous y opposer.
Je suppose que cette prescription est consécutive à la période de confinement et que vous êtes personne de confiance, c'est à dire référent pour votre maman.
En droit, la prescription médicamenteuse est faite par le médecin coordonnateur. Si vous la contestez, seul un autre médecin peut aller à l'encontre. Si votre maman a un médecin traitant ou un gériatre extérieur à l'établissement, c'est à lui d'intervenir. C'est la bonne solution sur le plan pratique.
En droit, vous pourrez rappeler que la contention, qu'elle soit chimique ou physique, doit faire l'objet d'une prescription aussi légère et temporaire que possible, notée dans l'annexe au contrat de séjour, après une décision collégiale faisant intervenir le personnel soignant, le résident et son aidant, personne de confiance. Un dialogue doit s'instaurer pour une décision collégiale.
Demandez quelles sont les causes de l'agitation de votre maman. Il est possible que ce soit depuis qu'elle ne vous voit plus en raison du confinement. Dans ce cas, il faudra négocier avec l'établissement un moyen pour que vos visites reprennent en toute sécurité, en respectant les gestes barrières, et notamment le port de masque et la désinfection des main. Vous pourrez aussi fournir un matériel pour pouvoir organiser des rencontres virtuelles si l'état de votre maman le permet.
Il sera nécessaire de faire preuve de beaucoup de compréhension, de diplomatie et d'imagination. Sachez que la loi et les recommandations éthiques sont de votre côté en vue de maintenir le lien avec votre proche.

echarlet

echarlet

16 avril 2020 14:01

alzheimer  

Merci monsieur de votre réponse.
Je fais des appels fréquents à ma mère tous les jours à 11H00 et 19H00 après le repas. Je lui ai laissé un smartphone avec whatsapp dont je paie les factures et l'appelle aussi en video l'après-midi de temps à autre. Je l'ai vue en vidéo hier très brièvement et elle paraissait très fatiguée, à moitié endormie.
Malheureusement, ma mère n'a pas de médecin extérieur à l'EHPAD. Elle réside dans les hauts de France, un département où il est quasiment impossible de trouver un médecin généraliste. Les médecins, même cabinets, qu'ils soient jeunes ou près de la retraite, répondent tous invariablement qu'ils ne prennent pas de nouveau patient. Le médecin généraliste de ma mère est proche de la retraite et m'a fait comprendre qu'il ne voulait pas s'occuper de son cas. Pour lui, on ne peut rien faire pour la maladie d'Alzheimer. Il m'avait dit dès le début de sa maladie en Décembre 2018 qu'il fallait la placer alors que les symptômes étaient très minimes et que j'espérais qu'elle puisse rester à domicile avec son mari avec des aides appropriées. Ma mère est donc passée sous le médecin coordinateur de l'EHPAD (qui est extérieur à l'EHPAD d'ailleurs) en Janvier dernier.
Pour la prescription de neuroleptiques, je n'ai absolument pas été impliqué. J'ai reçu à postériori un email me prévenant de la prescription. Visiblement, je n'ai pas grand chose à dire. J'ai demandé que la prescription soit la plus courte possible et la plus faible possible mais c'est formel car l'EHPAD semble visiblement ne pas tenir compte de ce que je peux dire.
J'ai demandé hier de savoir quelle est la posologie de neuroleptiques à ma mère à l'infirmerie mais je n'ai pas de réponse encore et le sentiment que je n'en aurai pas.
En fait j'ai le sentiment que cet EHPAD (directrice y compris) souhaite que je leur donne un mandat aveugle, sans trop m'informer et m'impliquer de l'état de santé de ma mère, que celui là est leur problème.
Je voulais pourtant personnellement m'impliquer de très près et être présent sur l'état de santé et pour ma mère pour l'aider au maximum.
La communication avec le personnel de cet établissement est difficile car ils semblent prendre tout questionnement pour une mise en cause, sont fermés à toute suggestion ou demande.
Je pense mettre ma mère dans un autre EHPAD dès le confinement terminé.

Je n'ai eu aucune explication des causes de l'agitation de ma mère autre que c'est une conséquence de la maladie d'Alzheimer. On m'a informé qu'elle a vu le psychologue et qu'elle a diagnostiqué un délire de persécution. Mais enfin, ce type de délire est presque systématique dans le cadre de la maladie d'Alzheimer et ma mère est en UVS, donc unité spécialisé Alzheimer. On m'a dit à la pré-visite d'admission que le personnel était formé à cette maladie. Comment peuvent ils maintenant se plaindre des aspects de cette maladie.

Je suis resté avec ma mère 24H/24 du 10 Décembre au 13 Janvier dernier, je connais l'agressivité dont on me parle et elle n'est pas méchante, c'est une conséquence de la maladie.
Hier, ma mère a passé son temps à me traiter de salopard au téléphone mais ça ne me donne pas l'idée de lui donner des neuroleptiques. C'est une conséquence de la maladie, ma mère n'a jamais été comme cela de toute sa vie, elle a toujours respectueuse d'autrui, très polie de par son éducation, sociable et aimable. C'était une institutrice appréciée de ses élèves.

Pour information, j'ai eu une audition au tribunal d'instance de Béthune avec le juge des tutelles pour être le tuteur légal de ma mère. Cependant, je devais recevoir la notification le 24 Mars dernier mais le jugement a été reporté à une date indéterminée en raison du confinement.

Je ne suis malheureusement plus sur place depuis début Mars dernier puisque je réside en Isère, près de Grenoble.
Par contre, ma tante, la soeur de ma mère, est sur place et j'espère pouvoir l'encourager à aller voir ma mère en respectant les gestes barrières comme vous le conseillez. Je pense me loger à l'hôtel un semaine à la fin du confinement pour aller voir ma mère tous les jours avec le respect de ces gestes.

Merci de la réponse que vous m'avez faite,
Très Cordialement,
Eric Charlet.

julien74

julien74

17 avril 2020 11:53

alzheimer  

Bonjour Echarlet,
Félicitations pour votre recul face à la maladie de votre mère et votre implication même à distance.
Bon courage pour la suite.

Bien cordialement,
Julien (proche aidant)

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