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Bonjour,

Un chemin qui mène vers la fin de la vie est toujours impressionnant et profondément éprouvant. Vous faites bien d’essayer de voir au-delà de ce que vous observez afin de ne pas laisser l’imaginaire envahir votre esprit déjà bien secoué par la situation.

Bien évidemment, on ne peut savoir à 100% tout ce qui se passe dans le vécu des personnes en fin dévolution d’une maladie longue, très longue et affectant, comma la maladie d’Alzheimer, le fonctionnement cérébral. Le très grand âge est aussi un bien grand mystère ...
Voici , au moins ce dont nous sommes quasi certains:

La maladie d’Alzheimer affecte la mémoire des évènements de vie, du souvenir des personnes mais aussi la mémoire du geste et le mouvement. Comment mettre un pied devant l’autre? Comment enchaîner les mouvements de la marche? Touchant le cerveau,cette maladie atteint les systèmes d’équilibre, ce qui explique les nombreuses chutes. Votre maman a certainement réduit sa marche, sa position debout pour rester au fauteuil, puis au lit. Dès que les mouvements normaux dans la vie quotidienne cessent , des rétractions s’installent dans les articulations, des replis qui sont toujours en flexion: poignet sur avant-bras, coudes repliés, bras serrés sur la poitrine; même chose au niveau des membres inférieurs. Cela donne une position de repli fœtal.

Mais cette position est une façon, pour elle, de retrouver une position très ancienne, du temps où elle était totalement rassurée dans le sein maternel avant la naissance; les mémoires « archaïques » très anciennes, s’effacent peu dans la maladie d ‘Alzheimer : ce sont des mémoires du corps, non verbales. Dans ce cas précis elle se fait du bien.

Parallèlement à la marche, elle s’est affaiblie en s’alimentant de moins en moins: la mémoire des mouvements de l’alimentation ( mastication, déglutition) s’est amoindrie, le souvenir du goût des aliments a disparu et elle a presque cessé de s’alimenter. Ses besoins nutritionnels, immobile au lit sont très réduits.

Elle poursuit ainsi le long cours de sa maladie. Sans être vraiment consciente de ce qui lui arrive, avec une logique, des mots, elle se ralentit, se protège, se prépare. Alors, LE maître mot dans cette phase est le confort : confort physique et confort psychologique ( absence d’angoisse). Puisse t’elle être bien installée au lit avec des traversins pour la caler et l’envelopper avec douceur et chaleur. Puisse t’elle ne pas avoir de douleurs physiques, avoir des soins de bouche à défaut de s’alimenter. Puisse t’elle sentir une présence bienveillante à ses côtés, des manipulations délicates. Si tout cela est mis en oeuvre, tout se passera bien, soyez en certaine! Puissiez vous aussi être soutenue et consolée,
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