Ma mère a 97 ans. En août 2019, elle avait un déréglement en potassium et était en état d'épuisement physique. 2 infirmières passaient tous les jours, ainsi que 3 aides à domicile. Malgré cela, entre deux passages, ma mère se levait de son lit médicalisé et se rendait aux toilettes. Elle est tombée en présence d'une aide et d'une infirmière, puis seule. Son médecin l'a fait hospitaliser par sécurité. C'était le 10/09/2019. Elle a passé 15 jours à l'hôpital sans pouvoir se lever par sécurité. Puis elle a été transférée en SSR, ou elle est restée 4 mois sans pouvoir se lever et sans que je puisse la promener en fauteuil roulant et sans que les séances de kinés affichées soient réalisées. Puis ayant été placée sous protection, la mandataire spéciale a décidé son transfert en USLD ou elle est actuellement, alors qu'elle voulait finir sa vie chez elle. Cela fait 9 mois qu'elle est alitée. Suite à la crise Covid, je pouvais la voir à condition qu'elle soit déplacée en fauteuil roulant dans un autre bâtiment. Ce qui est maintenant totalement impossible, ma mère pousse des cris et pleure dès qu'elle est retirée du lit. J'ai finalement pu la voir dans son lit (ouf !). D'une certaine façon, je peux comprendre que par sécurité on puisse garder une personne alitée avec des barrières pour éviter les accidents. mais ma mère qui marchait avant son entrée à l'hopital est maintenant réduite à finir sa vie allongée. Je suis certain que si on m'avait laissé la ramener à son domicile avec une garde H24, elle marcherait sans problème et s'alimenterait autrement qu'avec 3 petits pots de crème enrichie par jour. Qu'en pensez vous ? peut-on penser qu'il y ait négligence, ou autre chose ? Il est vrai que la mandataire spéciale avait l'ordre de sa hiérarchie de ne pas faire rentrer ma mère chez elle !
Anonyme
18 juin 2020 16:57Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Bonjour philippe74440
Vous constatez que votre mère a perdu toute autonomie à la marche au cours des soins qu'elle a reçus après une chute.
Il s'agit d'un domaine médical qui n'est pas de la compétence d'un juriste. On ne peut qualifier une situation de maltraitance ou de négligence sans avoir accès au dossier médical.
Mais visiblement vous suiviez votre mère. Pourquoi n'avez-vous pas pu obtenir de la mobiliser vous-même en la sortant, et que les prescriptions de kiné n'aient pas été suivies ?
Pourquoi ce n'est pas vous son mandataire ? Pourquoi ne pas avoir saisi le juge des tutelles si vous n'étiez pas d'accord avec les décisions prises ?
Le problème n'est pas de savoir ce qui s'est passé, mais ce que vous pouvez faire maintenant. Si elle hurle lorsqu'on la lève, c'est qu'elle souffre et vous devez exiger que l'on sache pourquoi, mandat spécial ou pas.
Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Bonjour,
Essayons de revisiter sur le plan médical le cas clinique de votre maman (mais le médecin à distance sans connaitre son malade est mis en difficulté!) :
Le paysage médical principal de fin 2019 est celui d’un « grand vieillard » (avec beaucoup de respect) de 97 ans , en épuisement physique , en hypokaliémie ( dont parfois les causes sont difficiles à trouver), présentant des chutes à répétition ; peut-être souffre t’elle de pathologies associées ( dénutrition avec fonte musculaire, problèmes articulaires, cognitifs, cardiaques ?).
Une chute entraine une chute qui en entraine une autre et on parle en gériatrie de « sujet chuteur » d’où les chutes si fréquentes de votre maman. Ce tableau clinique entraine une désadaptation de l’équilibre, une peur panique qui fait choisir (parce-qu’on n’a pas le choix et afin d’éviter fractures, hématomes etc), le fauteuil ou le lit. Votre maman crie à présent dès qu’on l’arrache à l’environnement sécurisant que représente son lit, car elle s’y sent mieux qu’ailleurs.
A partir du moment où le lit est installé comme un lieu de vie avec coussins, polochons, matelas qui prévient l’apparition d’escarres, que ses besoins de base sont satisfaits, il n’y a pas matière à s’inquiéter. Les besoins de base sont entre autres: hygiène intime, nutrition, entourage, prévention de la douleur et de l’anxiété etc Cela n’empêche pas les massages légers afin que les muscles ne soient pas contracturés et une présence affectueuse à ses côtés.
Le tableau de ce vieillissement difficile est douloureux pour vous qui pensez qu’elle pourrait marcher encore. Ne soyez pas culpabilisé, ne culpabilisez pas le corps soignant : votre maman est bien vivante malgré tout ce qu’elle a vécu, donc forcément bien accompagnée. Vous avez eu une extrême chance de pouvoir la rencontrer pendant l’épidémie de covid : tant de personnes n’ont pu apercevoir leur proche que de loin ou jamais …
L’acceptation est longue pour celui qui souhaiterait pour son parent que tout soit plus doux, Avec notre soutien
julien74
19 juin 2020 14:53Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Bonjour Philippe, concernant ma proche, j'ai plutôt connu des sorties de SSR des plus rapides du fait (semble-t-il) d'un système d'aide existant à son domicile, je trouve donc plutôt sécurisant que votre Mère ait été gardée.
Concernant la mise au fauteuil désormais redoutée, y avez-vous assisté pour essayer de comprendre l'origine de cette angoisse ? Votre Mère arrive-t-elle à exprimer ce qui ne lui convient pas ?
Bien à vous.
Julien (aidant)
Anonyme
20 juin 2020 0:00Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Merci pour ces retours, cela me rassure un peu.
Je dois me faire à l'idée qu'elle ne marchera plus jamais et qu'après ces 9 mois allongée sur un lit médicalisé avec des barrières, elle devra y finir sa vie. C'est d'autant plus difficile, que les choses auraient pu se passer autrement.
Tout a commencé par une broncopneumopatie en mars 2019, puis elle est retournée de multiples fois dans les mois qui ont suivi pour la même chose. son médecin l'envoyait et l'hôpital la renvoyait des fois le jour même. Je viens de relire le CR du médecin qui l'a éxaminée sur demande de ma soeur, en vue de la mettre sous protection et tutelle. Qui signale une infection respiratoire.
Pour répondre à la question du fauteuil. Je n'ai jamais pu voir quand cela était tenté, de même, toutes mes demandes pour la faire mettre en fauteuil roulant, quand elle était en SSR, ont été refusées, par manque de disponibilité du personnel
Anonyme
20 juin 2020 0:02Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Je m'aperçois que je n'ai pas dü valider mon second long message ?
Anonyme
20 juin 2020 0:16Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Je ne sais pas grand chose, mais il est possible que certaines aides soignantes lui fassent des petits massages ?
Ce que je regrette, c'est que d'un bout à l'autre on ne m'a donné des informations qu'au compte-gouttes et non vulgarisées. Par exemple, décompensation possible cardiaque, ou respiratoire. J'ai quand-même pu trouver l'explication sur Internet qui n'est en fait pas une surprise car elle a ces pathologies depuis des années. Je ne voit pas pourquoi cela occasionnait son maintient en SSR, puis en USLD ?
julien74
22 juin 2020 13:29Difficile de faire la part des choses, négligence ou autre chose ?
Bonjour Philippe,
"C'est d'autant plus difficile, que les choses auraient pu se passer autrement"
A ce sujet, je suis devenu fataliste : par exemple le covid19 a emporté bon nombre d'humains et a épargné nos proches, nous avons eu de la chance, mais un rien peut tout changer (rhume, mal de dents,...).
"d'un bout à l'autre on ne m'a donné des informations qu'au compte-gouttes et non vulgarisées." J'ai constaté que c'était très lié à l'équipe de soignants. En règle générale, je pense que nous (aidants) avons intérêt à être présents et impliqués, selon nos possibilités.
Bonne journée.
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