Bonsoir,
Votre maman est dans le cas d’une personne malade d’une maladie incurable. S’il n’y a rien à faire sur le plan des traitements curatifs pour soigner cette maladie ou en limiter l’évolution , il n’en reste pas moins des décisions thérapeutiques pour assurer le meilleur confort, la plus grande dignité, humanité dans l’accompagnement de tels grands malades en fin de vie : traitements contre la douleur, contre l’angoisse, soins de bouche , installation confortable au lit, ET arrêt de l’Alimentation et de l’Hydratation . Il y a là, matière à beaucoup entourer le malade, le soulager, évaluer et ajuster les prises en charge.
L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation offre une mise au repos de l’arbre digestif et rénal qui apaise le malade qui vomissait, risquait les fausses routes et l’encombrement pulmonaire avec défaillance cardiaque etc : C’est une véritable prescription de confort et de qualité de fin de vie (eh ! oui), A CONDITION que les soins de bouche soient effectués régulièrement : la bouche doit être propre, sentir bon ( il y a des solutions contre les haleines des bouches en stade terminal), et ainsi ne pas apporter des difficultés supplémentaires à l’entourage ( qui ne veut plus s’approcher) et au malade auquel cela rajoute une angoisse voire des douleurs. Des substances antalgiques sont sécrétées par le corps, les endorphines.
Combien de temps ? Cela va plus dépendre du contexte d’accompagnement que de la privation de nourriture et de liquide.
La « loi de fin de vie » autorise l’utilisation de substances de soulagement à des doses efficaces lorsque le décès est inévitable. Cela sous entend que ces doses peuvent avoir des effets secondaires Forcément, les fonctions vitales vont être elles aussi impactées.
L’autre contexte est celui d’une personne qui s’accroche à la vie car elle ne se sent pas autorisée à la quitter (attachement excessif, souffrance familiale extrême, aveu non révélé, attente d’un membre de la famille…) : il faut répéter à ceux qui s’apprêtent à quitter ce monde que tout ira bien… qu’ils ont compté pour nous, que même si tout n’a pas été simple, cela ne compte plus…
Il y a des longueurs d’agonie incroyables (plusieurs semaines) avec un traitement antalgique et anxiolytique non excessifs, sans nutrition liquide ou solide car la personne est en attente. Au contraire, il y a des fins de vie rapides chez un malade non alimenté , non hydraté lorsque tout a été dit même sans doses importantes de médicaments.
Il semble que tout soit fait pour être auprès de votre maman. Les équipes médicales ont des moyens adéquates pour bien y arriver. Laissez aussi une part au « mystère » de la vie et de la mort, dont personne n’a la clé,
Bon courage