Bonjour Tatoun,
Vous avez bien fait de nous rejoindre : en effet, oui, votre cas n’est pas unique, hélas ! et entre dans le cadre de ces aidants qui sont happés dans le puits sans fond de l’aide plus en plus lourde et de l’épuisement que cela entraine…
C’est parfaitement connu et analysé :
Une situation entrainant un besoin d’aide survient chez un proche. Dans un premier temps, on offre cette aide, sans réfléchir parce qu’humainement c’est logique…
Puis, la situation s’aggrave (pathologie évolutive sévère, non acceptation de la situation par la personne malade, trouble du comportement) et on continue de s’adapter à cette aggravation.
Et ainsi de suite …jusqu’à ce que le « fournisseur » d’aide réalise que quelque-chose ne va pas et qu’on ne peut continuer ainsi, soit que ce « fournisseur » fasse faillite et craque.
Pour vous, c’est le premier cas qui s’applique : vous réalisez que quoique vous fassiez, rien ne va et que surtout vous n’êtes même pas reconnue, appréciée. Il en va donc de votre existence, de votre espace vital, de votre souffle de vie même.
Vous êtes devenue adhérente, collée aux besoins de votre époux qui sont (voir le début de la réponse) un puits sans fond.
Vous vous dites déprimée, oui, surtout épuisée, découragée, sans ouverture vers un avenir pour vous même. Vous aurez beau prendre un traitement, l’origine ne changera pas. Que faire alors ?
Il est reconnu que les forces de tout un chacun se réduisent en état de sollicitation extrême ou /et de stress. La seule façon de faire c’est d’éviter qu’elles touchent le niveau zéro ou de les restaurer. Quitter votre époux ? En fantasme peut-être, mais vous en seriez meurtrie car, franchement, il est dans une situation compliquée. Changer sa vision des choses qui n’était pas positive avant serait illusoire.
Il est impérativement recommandé pour vous et vos enfants qui doivent avoir maintenant 13 et 17 ans, de prendre des moments d’excentration de cette bulle délétère. Comment ?
Un séjour sans lui, des moments sans lui, des moments où vous êtes quelqu’un d’autre que son aidante enfermée dans ce rôle.
Et puis, il se comportera sans doute différemment avec d’autres et au bout d compte appréciera t’il ? C’est reconnu, prouvé que pour se retrouver il faut se perdre un peu…
Il est souvent prise l’image du sac à dos : on part en randonnée et il semble léger, puis il s’alourdit : faute à ce qu’on met dedans ou faute à la fatigue ? Qu’importe ! Peut-on vous blâmer parce que vous vous arrêtez pour souffler ? Certainement pas !
Ce n’est pas si difficile à faire et tous ceux qui prennent le risque d’essayer sont ravis
Bien à vous