Bonjour Marie,
Vous avez bien fait de nous rejoindre.
La situation dans laquelle vous vous trouvez est effectivement compliquée mais votre question, si elle nous demande conseil, laisse présager que vous sentez que des complications vont se produire tôt ou tard. En avoir conscience est le contraire de se dire « je vais y arriver coûte que coûte », ce qui est malheureusement le cas de nombreux aidants. Ceux-ci ne peuvent pas voir les problèmes arriver et se retrouvent dans des situations d’urgence délicates voire effroyables.
Vous vous occupez de votre maman qui est chez votre frère « malade des nerfs ».Or, la maladie d’Alzheimer requiert une patience d’ange en raison des nombreux déficits qu’elle entraîne et des troubles du comportement qu’elle induit.
Les malades n’étant plus capables de comprendre et d’avoir une attitude adaptée aux situations, réagissent comme ils peuvent, souvent excessivement. C’est ce qui a du se passer pour la personne qui est venue faire le ménage.
En raison des troubles de mémoire, elle ne se reconnaît plus et elle ne peut comprendre les explications données pour la convaincre.
Il faut garder à l’esprit qu’une personne malade d’Alzheimer est toujours angoissée car perdue. Il faut toujours rassurer, ne pas donner trop d’explications qui augmentent le sentiment de ne rien comprendre, dériver l’attention par une activité, un mot, un geste.
Illustration : votre maman veut sortir
« Tu veux aller où ?
Il fait froid maintenant, attendons un peu. »
Lui parler de ce lieu (tu aimes ce lieu, que vas tu y faire ? Il y a qui ? Raconte moi)
Lui mettre une chanson, lui offrir une collation
OU
« Tu veux aller où ?
C’est une bonne idée, je t’accompagne (en profiter pour aller faire une promenade ; mais parfois, chercher des chaussures, choisir un habit peut dériver l’attention vers tout autre chose) »
- Il faudrait évaluer son état anxieux (l’agressivité est de la réactivité anxieuse) et éventuellement lui prescrire un traitement pour l’apaiser (sans la « shooter »).
- Il faudrait toujours réserver un petit coin tranquille où elle va pouvoir faire des activités répétitives et simples.
- Il serait bon de comprendre pourquoi ça se passe bien avec l’infirmière et essayer avec une autre personne pour le ménage et autres prises en charge.
Vous voyez qu’un maintien à domicile n’est pas chose aisée.
Les troubles vont s’aggraver, votre frère va perdre patience et cela va aggraver sa fragilité nerveuse, vous allez vous épuiser. Ce sont des situations dans lesquelles des personnes excédées en arrivent à des comportements non voulus, tant du côté des malades que des aidants.
Il faudrait penser à des séjours de répit de deux ou trois semaines de temps en temps pour que tout le monde se récupère.
Ce tableau est dur, mais n’attendez pas l’urgence : essayez d’abord ces recommandations et réajustez ce que vous pouvez faire
Avec soutien,