Bonjour,
Je me permets de lancer une petite bouteille à la mer car je me pose des questions pour l'accompagnement de ma grand-mère maternelle atteinte de la maladie d'Alzheimer dont le diagnostic a été posé il y a deux ans.
Âgée de 83 ans, elle vit avec son mari du même âge qui est son aidant principal. Nous sommes plusieurs dans la famille à suspecter que cette relation soit abusive et soit le théâtre - sinon de maltraitance - du moins de négligence. Il est compliqué pour le reste de la famille (notamment ma mère) d'approcher ma grand-mère, et encore plus d'obtenir des informations sur son état de santé. Elle n'a que rarement "le droit" de sortir seule, ne peut téléphoner que sous l'écoute de son mari... bref, un tableau complexe.
Au gré des rares visites que nous concède le mari de ma grand-mère, j'ai pu constater des situations qui m'inquiètent. Défaut d'hygiène, de moins en moins d'attention portée aux vêtements (elle ne se vêtit qu'à contrecœur lorsque je me rends sur place), plus de coiffure, refus de couper les ongles ou de porter ses prothèses dentaires... étant soignante moi-même, cette situation m'attriste et m'inquiète fortement. Cette symptomatologie est certes classique d'un schéma d'Alzheimer, mais le mari de ma grand-mère ne semble pas apporter le soutien ou les soins nécessaires. Or, il est l'aidant principal et refuse tout soutien de la part de la famille qui souhaite en apporter (quant à la part restante, elle s'entend dire qu'il est parfaitement à même de s'occuper d'elle). C'est la source d'un déchirement familial très important.
Le couple ne sort jamais de son appartement, sauf pour le strict nécessaire alimentaire. Il n'y a aucune stimulation intellectuelle (arrêt de la lecture, des jeux...). Les conversations téléphoniques (systématiquement mises sur haut-parleur) sont rapidement avortées. Les rendez-vous médicaux (notamment chez le neurologue) sont en général assurés, mais pas systématiquement.
Ma grand-mère souffre d'un déclin rapide et flagrant de sa mémoire ainsi que de sa capacité à verbaliser. J'estime que son aidant principal (souffrant de la même négligence corporelle : cheveux et barbe jamais soignés, ongles extrêmement longs, pas de prothèse dentaire, jamais d'autre habillement qu'un pyjama...) n'est pas apte à remplir son rôle. Aucun diagnostic n'a été posé le concernant.
Voilà qui m'emmène à ma question : y a-t-il un recours possible qui puisse conduire à une expertise du foyer afin d'attester (ou non) de la capacité du couple à fonctionner en autonomie ? Si oui, auprès de qui se tourner ? Existe-t-il des aides (psychologiques ? sociales ?) en vigueur pour les cas de familles qui se déchirent autour de la question d'aidants ?
Je pense qu'une aide à domicile a minima serait indispensable, en attendant à terme un rapprochement familial ou un placement. En plus d'être douloureuse à constater, la situation me paraît dangereuse pour ma grand-mère, qui paraît psychologiquement dépérir. Je n'ai que 24 ans, et j'ai vraiment du mal à trouver comment affirmer ma pensée auprès de mes tantes et de mon oncle qui n'ont pas l'air de saisir la gravité de la situation.
Aussi, je prends tout conseils que vous pourriez me prodiguer.
Je vous remercie par avance pour votre lecture,
A bientôt,
Onirelise