Bonjour, Cécile,
Merci de votre question judicieuse à se poser en amont d'une telle aventure. Le projet d’accueil d’une personne malade de la maladie de Parkinson ne peut être qu’un problème de possibilités pécuniaires.
Sur le plan médical, c ‘est une pathologie neuro évolutive, irréversible. Avec un traitement et un suivi bien conduit et toléré par la malade, on espère de 8 à 10 ans de « lune de miel »lors de laquelle les complications, si elles existent ne sont pas trop graves bien qu’invalidantes (ralentissement physique et idéatoire, dépression, chutes, tremblements).
Mais ensuite, la difficulté de gestion devient phénoménale :
Horaires de prises de traitement (parfois au quart d’heure près) ; ajustement fréquent des dits traitements
Troubles cognitifs, hallucinations/délires
Troubles de la déglutition
Chutes
Aide à la mobilisation jusqu’à l’immobilisation
Ralentissement majeur
ETC
Tout ceci nécessite une présence permanente et dédiée.
La prise en charge de cette pathologie est passionnante et dure en même temps puisque les malades sont très conscients de ce qui se passe mais souhaitent à la fois s’en désespérer et faire comme si de rien n’était (d’où les imprudences). La communication est donc bien riche mais nous les médecins savons qu’à un certain stade, l’efficacité des accompagnements est aléatoire. Le suivi des familles est passionnant aussi et indispensable.
Dans votre situation avec une famille de trois enfants, une reprise et une vie professionnelle, cela ne semble guère compatible avec l’accueil permanent de votre maman.
Trois étapes de réflexion :
1 Pourquoi devriez vous assumer ce que votre papa ne peut pas (ou ne se donne pas les moyens d’assumer) ? C’est juste une question pour vous-même et pas un jugement.
2 Vous pouvez vouer une grande partie de votre vie à partager généreusement votre famille, la maladie de votre maman ainsi que les impossibilités que cela engendre (congés, vacances par exemple, maladie des enfants ou de vous-mêmes) à la manière de l’inclusion des générations d’autrefois : tous dans le même bateau. Cela peut être passionnant mais cela a un coût moral ; cela s’apparente à un sacerdoce tout en n’offrant pas le meilleur à votre maman (salles de rééducation, nutrition adaptée, psychologue, présences, activités).
3 Vous pouvez aussi choisir d’accueillir votre maman pour des périodes définies. Dans le même temps, rien ne vous empêche de mettre en place : accueil de jour, activités adaptées, séjours dans des centres adaptés, présence au domicile de soignants ou de personnes de compagnie (voyez la liste fournie par DomPlus).
Inscrivez vous à France Parkinson : c’est une mine d’information et il y a des antennes dans beaucoup d’endroits en France, en lien avec les CHU.
Vous allez structurer quelque-chose de bien !