Bonjour,
Ah ! la responsabilité infinie que l’on ressent vis à vis de la fragilité, de quelqu’un de plus faible : ici de par son grand âge... !! C’est un réflexe humain et viscéral de lien et de protection à l’autre comme envers un enfant qu’on doit nourrir car il ne peut se nourrir seul, subvenir à ses besoins. On agit « pour son bien ».
Pour un enfant d’accord, mais notre attitude et notre comportement doivent changer lorsque cela concerne un adulte surtout si ce dernier peut comprendre…
Cela amène au premier commentaire : peut-il réellement comprendre ? A t’il des troubles cognitifs ?
Il est surprenant qu’il réagisse avec une certaine brutalité et se confine avec vous sans relations sociales, non ? A t’il des oublis fréquents ou bien a t’il toujours été assez imprudent, téméraire, impulsif, négligent ? (Monter sur l’escabeau, sortir en plein soleil etc). C’est différent d’oublier de faire attention ou de perpétuer un comportement ancien. Dans le premier cas, vous devez assistance, dans le deuxième que pouvez vous faire si ce n’est remarquer qu’il risque des conséquences ennuyeuses, voire terribles : les accidents domestiques sont la première cause de décès chez les personnes âgées…
Deuxième commentaire : le risque zéro n’existe pas, même en institution, même lorsque vous surveillez une personne « comme le lait sur le feu » ! Il vous faut accepter que le risque fait le sel de la vie surtout en vieillissant : c’est tellement exaltant de faire comme avant à un âge où on doit laisser tomber tant de choses : deuil après deuil perte après perte…
A vous de choisir avec lui le risque que lui et vous acceptez de prendre. Pour l’instant il s’agit de vous deux, ce n’est pas comme si il s’agissait de la conduite et du risque de tuer quelqu’un sur la route. Ce peut être construit, négocié, expliqué en amont. Il vous faut apprendre le lâcher prise.
La différence avec un jeune enfant c’est qu’il ne sait rien du danger, donc vous protégez, vous initiez. Dans le cas présent, des habitudes, des mémoires du geste se sont installées sauf que les déficiences ne veulent pas être intégrées car c’est plus excitant et plus simple autrement.
Il vous faut apprendre le lâcher-prise.
Lorsque vous serez moins anxieuse, ça se passera mieux.
Formulation suggérée :
« Voilà que tu te sens jeune homme ? Comme tu étais agile alors ! C’est dur de renoncer mais tu compte pour moi, je ne veux pas te perdre bêtement ! On pourrait peut-être utiliser un escabeau deux marches ? Ou sortir lorsque le soleil est plus bas ? »
Nous sommes toujours les petits de nos aînés et cette inversion des rôles est quasi impossible hormis de très gros handicaps et encore…
Bonne aventure avec lui !
Bien à vous