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Bonjour Nathalie,

Merci beaucoup Nathalie pour votre témoignage et merci d’avoir eu la force de nous écrire.

Vous avez donné humainement jusqu’au bout d’abord à votre papa puis à votre maman : quelle chance ont ils eu d’être ainsi entourés ! Quelle chance aussi d’avoir été capables, engagés dans cette voie : vous avez exercé une éthique de la solidarité, vous avez vécu un élan émotionnel formidable, vous avez su valoriser des chouettes moments au sein de périodes difficiles : Bravo !

Premier point : tout le monde n’a pas les dispositions nécessaires pour mener à bien une telle aventure. Cela ne classe pas les individus bons ou mauvais, mais quelles qu’en soient les causes (caractère, enfance, situation de vie), cela prive certains d’une expérience incroyable.

Deuxième point : cette expérience a un prix de fatigue alors qu’on ne le perçoit pas. Pourquoi ?

Parce qu’elle requiert d’aller puiser dans des ressources d’énergie interne pour la mener à bien. L’autre passe avant soi même si on a une vie personnelle structurée, l’autre occupe les pensées, contraint les projets etc etc. L’autre remplit, structure le temps quotidien. L’autre vous fait vous oublier un peu.

Troisième point : cette expérience, lorsqu’elle s’arrête laisse un vide incommensurable. Un espace de vie était comblé, rempli par toutes les tâches et l’émotion d’amour, de sollicitude, de tendresse. Cet espace est un creux à présent.

Vous parlez de peur permanente : vous être comme face à un précipice, un trou profond, le trou du « plus rien, c’est fini » : oui cela fait peur. Cette peur est générée par l’inconnu à venir que vous n’avez pas encore structuré «  que va t’il se passer pour moi à présent ? »

Une façon de gérer :

Imaginez que vous regardiez vos pieds posés au bord de ce trou : sentez les solidement enracinés. Cela ne peut vous faire peur et peut vous inciter à faire un pas en arrière  : vous êtes donc plus loin du trou. Là, imaginez que vous pouvez faire quelque chose en toute sécurité. Reculez ainsi mentalement pas après pas sans perdre de vue le précipice qui existe mais qui ne vous fait plus peur puisqu’à chaque pas vous avez fait quelque chose de chouette.

Construisez votre présent, Nathalie, comme si vous construisiez une petite cabane charmante avec vue sur le précipice de votre passé magnifique et vous la meublerez d’instants très beaux qui vous appartiendront : pierre après pierre.

Le passé est là mais lointain et vous n’y êtes plus absorbée.

Dépression, on oublie

Deuil pathologique, on oublie

Aides possibles oui : la sophrologie peut vraiment vous amener à gérer cette peur avec des outils simples, pertinents, enregistrés.

Vous allez y arriver !

Bien à vous

Merci Nathalie de votre gratitude.

Ce fut effectivement très doux de répondre à cette question du vide laissé par l'arrêt de l'accompagnement et qui fait réellement peur.

La nature a horreur du vide : invitez là donc à la décoration de ce qu'on appelle en psychologie, un abri cabane. Encore plus rassurant qu'on le construit à son idée.

Bien à vous