Bonjour Franmarie,
Tout d’abord, soyez confortée dans le choix que vous avez fait, si douloureux soit il, d’offrir à votre papa une structure d’accueil. Il a une maladie grave qui cause un gros handicap de vie quotidienne et qui l’amène à dépendre des autres. A un certain point, des professionnels doivent intervenir. Il va s’y habituer, mais vous avez raison de vous questionner sur la communication avec lui, « une personne qui n'a plus de raisonnement ».
Certes, une personne atteinte des troubles dont souffre votre papa n’a plus les capacités de construire un raisonnement pour comprendre et trouver les moyens de s’adapter à une situation.
« Il veut sortir » : c’est un mouvement vers l’extérieur qui est imprimé en lui de façon presque automatique ; il voit la porte, l’extérieur, le flux de gens qui entrent et sortent, donc, cela réveille en lui un élan : cela ne veut pas dire qu’il sait forcément pourquoi il veut sortir à ce moment précis et s’il ‘accompagne de « je veux rentrer chez moi », c’est tout aussi automatique. Et où ? Le chez lui de son enfance ? Le chez lui de plus tard dans sa vie ? L’un et l’autre lieu il ne les reconnaitrait que fort peu.
Vous ne pouvez pas expliquer mais vous pouvez communiquer autrement.
Tout ne passe pas par les mots :
Votre présence doit envoyer des messages sans mots, come si vous aviez un trouble du langage (muette par exemple) : être souriante, rassurante en lui prenant la main, en étant un guide en lui montrant là où il doit aller (fauteuil, salle à manger, promenade).
Toujours lui procurer du bien être : ces personnes apprécient d’être cajolées.
OU
La diversion :
N’hésitez pas à faire dériver une obstination vers autre chose. Il veut sortir ? Dites-lui : « Eh ! Papa, c’est l’heure du goûter, on peut pas rater ça ? On s’occupe de sortir ensuite ! » ; Vous pouvez aussi enclencher une petite chanson partagée avec lui.
OU
Adhérer à ce qu’il dit ou veut faire : « Je vois que c’est important pour toi, que ça te rend triste, que tu aimerais … » et à ce moment, vous pouvez poser des questions simples « La maison ? Le jardin ? Tes amis d’école ? C’est important pour toi, je vois » et énumérez des lieux, des prénoms au hasard. Souvent la personne se sent mieux comprise et se calme.
Toujours être rassurant en faisant exister l’autre : si votre papa est maintenant différent, il EST votre père, toujours.
Être présent pour l’autre, différemment certes, mais très humainement
Essayez avec conviction !