Bonjour,
C’est une question pleine de bon sens que vous vous posez.
Votre ex conjoint est atteint d ‘une maladie de la mémoire (Maladie d’Alzheimer) qu’il n’avait pas encore lorsque vous vous êtes séparés. Vous voulez humainement l’aider mais ses demandes dépassent ce que vous êtes prête à investir en soutien, présence, temps etc : c’est absolument logique pour vous, mais quasi impossible pour lui.
En effet, à supposer qu’il ne se rappelle plus que vous vous êtes quittés (c’est étonnant aux stades moyens de la maladie, mais pourquoi pas ?) , sachez que sa mémoire émotionnelle fonctionne encore et vous identifie dans votre voix, vos paroles, votre attitude, votre aspect général comme une personne bienfaisante et rassurante. Après tout, vous êtes présente, vous l’aidez avec les meilleures des intentions.
A supposer qu’il se rappelle bien de votre relation passée, votre présence est vécue comme un soutien de qualité, indispensable à toute personne souffrant d’une maladie cognitive confrontée à des déficiences, une perte d’autonomie, qui, se sentant perdue, devient fragile et se raccroche à ce qui lui est offert.
Alors, oui, il va demander beaucoup sans comprendre les limites en raison de sa maladie qui altère le raisonnement , et vous ne souhaitez pas vous sentir dépassée et entrainée dans cette « aventure » : le passé s’est terminé et malheureusement, ce monsieur n’est pas totalement auto-nome pour se construire un avenir. Que serait cet avenir à supposer que vous acceptiez ? Ce serait forcément déséquilibré : il faut encore beaucoup de sentiment pour accepter cela. Ce n’est déjà pas évident chez des couples très soudés.
Pourquoi ne pas veiller à ce qu’il soit entouré autrement ? Enfants? Amis? Passages d’aides à domicile ? Associations de présences à partager *? Habitat partagé ? Maison d’accueil ? Séjours spécialisés ? Centres d’accueil de jour ?Les solutions ne manquent pas. Vous pouvez veiller à cela à distance…
Les caisses de retraite, les mutuelles offrent des solutions ainsi que les centres d’action sociale, les plateforme de répit.
Bien évidemment, à vous aussi d’évaluer son degré d’abandon, de prise de risque, de détresse mais on touche là à une urgence de solidarité ponctuelle qui s’adresse à tout être humain .
Se désinvestir en aidant de loin sera salutaire pour vous deux,
Bien à vous
*Allo Louis, Les amis d’Hubert