Bonjour Claude,
Je viens de lire votre histoire avec beaucoup de compassion. Bien sûr, hélas, je ne peux pas vous aider, mais je tenais à vous dire que, malheureusement, vous n'êtes pas seule à subir une situation aussi ignoble. Je vous comprends fort bien car je vis actuellement une situation analogue...
Là il ne s'agit pas de frères et soeurs mais des enfants de mon compagnon, avec lequel je suis en couple depuis bientôt 17 ans. Donc ni mariée ni pacsée. Sa maladie d'Alzheimer a été diagnostiquée le 23.6.2016. La réaction immédiate de 2 de ses 3 enfants (il n'a plus de contact avec l'aînée) a été de l'emmener à la banque un mois après, afin qu'il leur signe la procuration de ses comptes ("tu sais papa s'il t'arrives quelque chose !"). Ensuite ils ne se sont pratiquement jamais préoccupé de la situation, se contentant de quelques très rares visites ou invitations, se voilant la face (sorte de déni ?) et se satisfaisant de la réponse immuable quand ils lui demandaient si "ça va ?" : "comme un vieux Schnok"... Je me suis donc occupée de lui, sans aucune aide. Mon compagnon refusait toute aide extérieure (puisqu'il n'avait rien !!). Sa fille me suggérait de le placer "quelque temps" pour que je puisse me reposer !!! (Y a qu'à - faut que)
Fin octobre 2019 il a fait une chute sur la tête : hospitalisations et opération d'urgence 6 semaines plus tard pour un hématome sous-dural. A partir de là sa maladie a évoluée plus rapidement. Puis il a commencé à avoir des hallucinations auditives, puis visuelles. La prescription d'un nouveau médicament a encore amplifié ses visions. Pendant près de 3 semaines je n'ai presque pas dormi (ça se passait surtout la nuit). Je restais seule avec lui 24h sur 24. J'étais sur les rotules et désespérément seule.
Au bout de 2 hospitalisations d'urgence, un médecin a décrété qu'il fallait le placer et qu'il y avait justement une place disponible dans un Ehpad. J'étais désespérée. Ses enfants, qui étaient en vacances ensemble, ont tout de suite été d'accord...
Ils m'avaient déjà signalé que si papa allait dans un Ehpad, il faudra que je quitte l'appartement... Quand 2 jours après son admission ils sont venus signer les papiers, ils m'ont tout de suite demandé les chéquiers, CB et les références de tous ses contrats (tél. portable, assurances voitures, Canal+ etc...) afin de les annuler ou les modifier.
J'ai quitté l'appartement 2 mois plus tard. Dès le lendemain, ils sont venus fouiller, trier, jeter ou prendre ce qui leur convenait. Sa fille a fait signer un acte de vente de la voiture à son père à l'insu du personnel de l'Ehpad et a demandé à récupérer sa bague en or avec 1 diamant (en réalité égarée ou cachée par mon compagnon). Elle est même venue à mon nouveau domicile pour savoir où était cette bague... Son frère ne quitte plus la montre Breitling de son cher papa. Il est aussi parti avec sa belle moto etc...
Je suis totalement écoeurée, surtout par la précipitation de leurs actes ignobles. Ils sont certes héritiers, mais papa vit encore !!! Lui est désespéré, ne comprend pas ce qu'il fait dans un Ehpad et fait une grosse dépression. Il ne sait pas que j'ai déménagé et encore moins que ses enfants le dévalisent. Ils ne vont le voir que très peu (maintenant ils ont ce qu'ils voulaient, donc...), trop occupés à vider l'appartement, en vue bien sûr de vendre l'appartement. Pour payer l'Ehpad ? Non, ses revenus suffisent et son épargne complète aisément ses besoins.
Et moi je vois, ne peux RIEN DIRE, RIEN FAIRE : la voie du sang leur donne raison !!! Et quand on me dit : "ma foi, pourquoi devraient-ils attendre ?" mon coeur pleure juste un peu plus fort...
Seul l'amour de mon compagnon, même malade, m'aide à survivre. Il me faut faire le deuil de ma vie d'avant avec mon compagnon, de notre nid d'amour "violé" par ses enfants, et de notre séparation soudaine (24h chrono) et psychologiquement très violente.