Moyocoya

Moyocoya

22 février 2025 10:14

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour,

Ma femme a 60 ans et a été diagnostiquée Alzheimer il y a bientôt trois ans. Depuis l'été dernier ses capacités cognitives se sont dégradées très rapidement et depuis 3 mois elle est victime de délires.

Son état actuel est le suivant :

- elle a perdu presque totalement toute autonomie pour à peu près l'essentiel des activités quotidiennes : se laver, s'habiller et se déshabiller, voir jusqu'à un certain degré se nourrir ; elle ne peut plus assurer quelque activité que ce soit dans la maison, même les plus simples comme ranger des couverts propres ou plier un drap de bain ;

- elle n'a plus aucun sens du temps et de l'espace ;

- son expression verbale est sérieusement dégradée, sa compréhension également ;

- elle délire à peu près les deux tiers de son temps, en particulier quand son attention n'est plus sollicitée ; je n'ose plus la laisser seule plus d'une demi-heure ;

- elle est agressive avec moi dès que je cherche à cadrer un peu son comportement, pour la pousser à prendre une douche ou un médicament par exemple ; comme elle est dans le déni, toute suggestion que je peux lui faire ou tout accompagnement de son activité pour que ça se passe bien se retourne contre moi ;

- elle est parfois dans des états dépressifs violents face auxquels je suis totalement impuissant.

Ca fait deux mois qu'une question me travaille : quand et comment vais-je décider de la placer en EHPAD ? D'un côté je ne peux pas faire ça à la femme que j'aime d'autant plus qu'elle serait parfaitement consciente que je l'abandonne, d'un autre côté la vie devient de plus en plus impossible avec elle. Je sais bien qu'il n'y a aucune réponse à cette question, c'est à moi de prendre cette abominable décision. Mais bon ça me fait du bien d'en parler...

 

Réponses
12 messages de membres 4 messages d'experts
Isabelle Charret Médecin gériatre 24 février 2025 17:25

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour Moyocoya,

 

Je relis notre échange précédent.

La séquence prévue était:

 

Médecin traitant, puis avis gériatrique

Voir pour les hallucinations

 

Où en est on ? Apparemment, c’est l’entrée en EHPAD qui se profile.

 

Lorsque vous écrivez que votre épouse est parfaitement consciente que vous allez l’abandonner, il semble qu’une étape essentielle ne vous a pas été proposée : explications et compréhension de la maladie d’Alzheimer dont votre femme souffre depuis trois ans.

 

Si la situation est devenue intenable pour vous comme pour elle, c’est que ses troubles de la compréhension des situations, l’expression qu’elle peut en faire, le raisonnement qu’elle peut élaborer sont très déficitaires. C’est sa maladie qui la conduit à ce point. Or, gérer de tels troubles est compliqué : incapacités diverses, perte d’autonomie( ce qui veut dire qu’elle ne peut plus s’assumer seule),hallucinations, demandes incessantes.

 

Il faut vous faire conseiller par des professionnels de votre environnement proche, qui peuvent évaluer la situation réellement.

 

L’EHPAD peut être précédée d’une hospitalisation qui permet de faire un bilan de santé global, un bilan psychologique et un bilan social. On peut ensuite vous conseiller.

Il existe des séjours courts en EHPAD pour que le proche aidant bénéficie d’un répit bien mérité et aussi que la malade se récupère.

 

Être certain que l’environnement changerait pour elle, c’est certain, que vous lui manquerez car elle vous ressent comme faisant partie de son environnement familier, c’est certain ; de là à ce qu’elle puisse élaborer un raisonnement de ressentiment à votre égard est moins sûr. IL s’agit d’un raisonnement complexe.

 

Alors, si la première séquence n’a pas été réalisée comme prévu dans la question du 22/1/25, il faut peut être la remettre au goût du jour.

Si la situation a empiré c’est une nouvelle séquence :

Médecin traitant

Service hospitalier

Bilans et devenir

 

Pensez également à vous et agissez vite

Bon courage à vous deux ( eh oui, les deux comptent)

Moyocoya

Moyocoya

25 février 2025 7:35

Je ne sais plus comment faire  

Merci pour votre réponse.

Nous sommes déjà passés par l'étape médecin traitant. Avis : nécessité d'ouvrir les dossiers de demande d'hébergement en EHPAD immédiatement.

J'ai rendez-vous avec ma femme demain mercredi avec le neurologue qui avait initialement posé le diagnostic il y a bientôt trois ans. J'espère de ce rendez-vous qu'il proposera un traitement qui puisse me permettre de retarder le placement de ma femme en EHPAD.

Pour information, son état se dégrade à une vitesse vertigineuse, la dégradation est sensible d'une semaine à l'autre. Pour donner une idée, ses états délirants sont passés de quelques moments fugitifs fin décembre, à 80% de son temps de veille aujourd'hui. Ceci ajouté au fait que depuis maintenant 15 jours elle passe la moitié de son temps au moins de ses phases délirantes à s'imaginer que je la trompe, que je suis un homosexuel qui adore faire des fellations et que je me masturbe en public... C'est très difficile à vivre pour moi et insupportable pour elle car elle est convaincue de ce qu'elle dit. En plus son mépris, sa morgue et sa haine à mon endroit son tellement violents que je commence même à craindre pour ma sécurité.

Je fais tout ce que je peux, mais honnêtement je ne vois pas comment je vais faire pour éviter la chime ou l'EHPAD.

Isabelle Charret Médecin gériatre 25 février 2025 9:15

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour Moyocoya

 

Bien sûr que vous faites TOUT ce que vous pouvez, supportez TOUT ce que vous pouvez en tant qu'époux.

Mais, aussi bien pour vous que pour votre épouse, il faut passer la main sur le plan médical.

C'est insensé qu'après trois ans seulement d'évolution de la maladie, une dégradation aussi vertigineuse se produise. Il se peut que votre épouse décompense sa maladie d'Alzheimer sur un plan psychiatrique, délirant ( ce que vous décrivez est un délire) mais elle a besoin d'être traitée médicalement. Ce que vous appelez la "Chimie" est bénéfique lorsque la prescription est adaptée et c'est un soulagement pour le malade et ses proches.

La réponse n'est en aucun cas l'EHPAD. 

C'est:

Soigner d'abord en service médical

Organiser l'avenir après évaluation des traitements.

On doit pouvoir vous proposer un traitement psychotrope, calmant, à domicile si pas de place à l'hôpital.

Franchement, même si elle somnole un peu et quelques jours, ce n'est pas terrible et si les doses sont données savamment, tout devrait bien se passer.

Oui, il faut se battre, mais il faut mettre les professionnels face à leurs devoir!

Allez y! Pour vous deux!

 

 

Moyocoya

Moyocoya

25 février 2025 11:55

Je ne sais plus comment faire  

Merci encore pour votre réponse. Je vais tenir compte de votre avis au même titre que ceux des professionnels qui nous entourent sur place.

Nous allons déjà voir ce que dit le neurologue qui a posé le premier le diagnostic et que nous voyons demain.

J'espère que vous avez raison et que la pharmacologie, pour ne plus dire la "chimie" ça n'a pas l'air de vous plaire 🙂 permettra de maintenir ma femme à domicile quelques temps.

J'ai envoyé à notre neurologue un mail ce matin, avec son accord naturellement, pour lui décrire de façon exhaustive les symptômes de ma femme et ne pas avoir à le faire en sa présence.

Je vous en fais une copie ci-dessous : ce document est plus complet que mon post initial et peut-être aurez vous d'autres remarques à formuler.

Merci encore !

Contexte
  • Fabienne est née le 24 octobre 1964 à Mauléon (79). Elle a 60 ans.
  • En mai 2022, à 57 ans, suite à des signalements de collègues de travail, elle a été diagnostiquée Alzheimer par le centre mémoire de La Rochelle, diagnostic confirmé par le service de neurologie de l'hôpital de Jonzac.
  • Elle a été mise en arrêt de travail immédiatement puis a bénéficié quelques mois plus tard d'un statut d'invalidité niveau 2.
  • De mai 2022 à juin 2024, son état cognitif s'est dégradé lentement, sans conséquences graves sur sa vie quotidienne.
  • Depuis juin 2024, son état cognitif s'est dégradé très rapidement.
  • Depuis décembre 2024 elle est victime de délires.
  • Début février 2025 notre médecin généraliste a recommandé de commencer immédiatement les démarches de placement en EHPAD.
 
Symptômes actuels
  • Son état cognitif est très dégradé, elle est totalement dépendante et ne peut en aucun cas vivre seule : il lui est difficile de s'habiller ou de se déshabiller sans aide, elle ne peut pas préparer un repas et encore moins faire des courses ; elle ne sait plus faire de nombreuses choses du quotidien comme utiliser un téléphone, une télévision ou un ordinateur ; elle n'arrive que très difficilement à lire un livre et ça ne dure que quelques minutes, elle a du mal à comprendre ou à exprimer un propos plus complexe que sujet-verbe-complément ; je pense qu'elle ne comprend plus ou que très partiellement les films que nous regardons ensemble ; actuellement elle a même des difficultés à faire des choses très simples comme par exemple ranger des couverts dans les bons compartiments, plier une serviette de bain, lire l'heure sur un cadran analogique ou enlever ses chaussures et mettre des chaussons.
  • Elle a perdu toute orientation dans l'espace et dans le temps, ne peut retrouver son chemin vers la maison que si elle se trouve dans son quartier immédiat, se trompe de pièce à l'intérieur de la maison, ne sait plus si elle a pris son repas ou non, si c'est la nuit ou le jour (elle se lève et s'habille parfois plusieurs fois par nuit pour aller à un rendez-vous imaginaire).
  • Elle a des sautes d'humeur fréquentes ainsi que, plus rarement, des moments de dépression profonde.
  • Ses délires ont commencé de façon sporadique fin décembre dernier, mais se sont accélérés et s'aggravent d'une semaine sur l'autre ; à ce jour elle délire entre 50% et 75% du temps et/ou répète indéfiniment les mêmes gestes comme mettre ou remettre ses bijoux, déplacer et replacer des objets...
  • Pendant ses périodes de délire sa communication devient le plus souvent complètement incohérente : ce qu'elle dit est sans rapport avec les propos de son interlocuteur, et même sans rapport avec sa propre phrase précédente.
  • Elle est dans le déni non pas de sa maladie, mais des symptômes de sa maladie et prend toute tentative d'aide ou de prévention d'un risque pour elle comme une remise en cause de ses capacités, et elle y réagit très souvent de façon agacée ou agressive.
  • Elle a depuis 15 jours un délire récurrent qui est difficile à gérer en tant qu'époux  : elle est convaincue que je la trompe, que je suis un homosexuel qui aime faire des fellations, que je me masturbe en public (elle a les preuves...), etc. ; en dehors du fait que c'est éprouvant pour moi, le problème c'est qu'elle est très malheureuse de cette situation qu'elle croit réelle et qu'elle passe par des moments de dépression longs et intenses.
  • Ses sentiments envers moi sont parfois tellement agressifs, négatifs - mépris, haine - et constants que je commence sérieusement à craindre pour ma propre sécurité.
Isabelle Charret Médecin gériatre 25 février 2025 12:20

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour

Merci infiniment de votre confiance.

Le secret professionnel est bien sûr de rigueur ici.

Votre épouse est tellement jeune qu'elle devrait susciter... l'intérêt et la mobilisation des experts médicaux...Elle est comme n'importe quel autre patient qui souffrirait d'une insuffisance cardiaque aiguë ou d'un diabète décompensé.

Voilà, elle décompense de façon aiguë sa pathologie., donc prise en charge urgente.

Oui, la pharmacopée doit pouvoir aider, c'est certain. Les traitements qualifiés de chimiques ont eu, au fil du temps une connotation négative ( genre camisole chimique abrutissant les malades), mais il faut les dédiaboliser car ils sauvent des vies et celles des proches.Ce sont des traitements difficiles à gérer, nécessitant de la surveillance ; aussi, ils doivent être instaurés en milieu spécialisés ou surveillés comme le lait sur le feu!

Vous avez écrit un excellent résumé, vous vivez un quotidien non seulement dégradé pour vous deux mais dangereux, maintenant aux autres de jouer leurs qualités professionnelles.

"Je ne sortirai pas du bureau sans qu'une aide efficace nous soit proposée" !! ou à peu de choses près cette attitude...

 

Vous allez y arriver, confiance !

Moyocoya

Moyocoya

27 février 2025 6:57

Je ne sais plus comment faire  

Résultat rendez-vous neurologue :

Etape 1 : Lamotrigine 25 -> 50 -> 75 -> 100 mg par étape de 15 jours. On fait un point dans un mois.

Si ça ne marche pas, étape 2 : antipsychotiques.

Et si ça ne marche toujours pas eh bien... il reste les urgences...

Deux remarques.

Je ne crois pas qu'elle ait pris très au sérieux le gravité de la situation, telle que je lui ai décrite par mail (dont vous avez une copie ci-dessus).

Il me semble que ce sont les délires de ma femme qui provoquent ses variations d'humeur et pas l'inverse. Je lui ai fait la remarque, mais elle pense qu'il faut quand même tenter la Lamotrigine d'abord. Dont acte.

Moyocoya

Moyocoya

27 février 2025 7:31

Je ne sais plus comment faire  

Un dernier point. Elle nous a reçus tous les deux en même temps et questionnait pour l'essentiel ma femme, qui, toujours dans le déni, n'a cessé de lui mentir. J'ai été obligé d'intervenir quand c'était vraiment trop important, pour qu'elle ait des informations fiables en main. J'ai même fini à la fin de l'entretien par demander à la voir seule, ce qui n'a pas été facile car ma femme ne cessait d'entrer sans prévenir dans le bureau.

Résultat : j'ai été obligé en partie de m'exprimer devant ma femme, ce qui l'a mise en colère alors qu'elle était de bonne humeur en rentrant. Merci du cadeau...

Je ne comprend pas pourquoi elle n'a pas prévu qu'au moins une partie - voire la totalité de l'entretien se passe séparément avec chacun de nous.

Claude40

Claude40

27 février 2025 11:48

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour,

Je me trouve à, peu près dans la même situation que vous. Les différences sont que mon épouse a 79 ans, qu’elle souffre de pathologies diverses (épilepsie, diabète, ablation totale de l’hypophyse et problème cognitifs proches de ceux d’Alzheimer, sans être diagnostiquée Alzheimer). Cela dure depuis 2008. J’ai 83 ans, et je suis de plus en plus éreinté par cette situation. Elle a perdu toute autonomie et jusqu’au printemps 2022, j’assumais tout sans assistance particulière. Comment souvent, le médecin traitant ou l’entourage suggéraient le placement en EHPAD. Je ne pouvais m’y résoudre et elle-même, dans ses moments de lucidité s’y déclarait résolument opposée. Et lorsque le patient y est opposé, de nombreux EHPAD refusent son placement, s’il reste un membre de sa famille capable de s’en occuper. Le maintient à domicile est donc la seule solution.

Pour que cette solution reste viable pour moi et pour ma santé, j’ai pris la décision de recruter une assistante de vie que je rémunère sur mes propres deniers. Certes, il faut avoir les moyens, mais on peut bénéficier d’aides sous certaines conditions : des conditions de ressources et des certificats médicaux attestant la perte d’autonomie. Ces aides peuvent provenir de plusieurs source : les impôts, le département et la Caisse d’Allocation Familiales. Au bout du compte cela revient moins  cher que les coûts d’hébergement en  EHPAD

Vous pouvez obtenir un crédit d’impôt pour la moitié des frais d’une aide à domicile jusqu’à 6.000 euros par an + 750 euros par personne du foyer âgé de plus de 65 ans.

Vous pouvez demander L’APA (Aide Personnalisée d’Autonomie) au département qui fixe un montant d’aide qui dépend d’une étude de vos besoins en assistance. Le crédit d’impôt sera diminué du montant de cette aide.

Vous pouvez faire les démarches pour obtenir une déclaration d’invalidité) au mois égale à 80 % qui vous permet d’obtenir une AAH (Allocation Adulte Handicapé) dont le montant dépend des ressources du couple. Le taux de handicap à 80 % augmente le montant maximum du crédit d’impôt à 10.000 euros par an.

Ces aides cumulées vous permettent de souffler et de financer une partie  les dépenses liées au maintien à domicile.

Bon courage.

Moyocoya

Moyocoya

27 février 2025 17:04

Je ne sais plus comment faire  

Merci Claude pour ces informations. Pour ce qui est des aspects financiers, les arcanes administratives sont tellement compliquées que, de toute façon, je reprendrai contact avec l'assistante sociale qui s'est occupée de nous au départ (ou la personne qui lui aura succédé...).

Quoi qu'il en soit, je ne compte pas trop sur les aides publiques. On verra bien ce qu'ils sont capables de faire pour nous. Sans ces aides, j'ai déjà fait quelques simulations, notre budget restera à peu près à l'équilibre : grosso modo, nous arrivons aujourd'hui à mettre de côté chaque mois ce que nous coûterait en moyenne un EHPAD dans la région où nous vivons.

Quant aux aides à domicile, je suis jeune (63 ans) et en bonne santé, je peux assurer les tâches du quotidien en totalité. Ce n'est pas un souci. Ce qui pose problème c'est les relations avec ma femme et l'ambiance à la maison. Si on n'arrive pas à réguler ses sautes d'humeur, ses délires et son agressivité, je ne tiendrai pas indéfiniment.

Isabelle Charret Médecin gériatre 27 février 2025 20:53

Je ne sais plus comment faire  

Bonsoir,

 

Tout d'abord merci à Claude pour ces pistes, solutions extrêmement constructives. Cette communauté d'aidants a pour vocation de se soutenir et de transmettre des expériences qui sont toujours personnelles, chaque relation aidant/aidé étant assez personnelle et chaque pathologie se manifestant souvent de façon unique bien qu'il y ait de grandes lignes communes. Il se débrouille incroyablement face à ces multiples pathologies touchant son épouse: oui, c'est heureux qu'il puisse être aidé.

Comme vous le lisez, on se doit de trouver coûte que coûte et quand c'est possible des solutions afin que le proche et le "malade" ne sombrent pas.

Certes, vous n'avez pas été entouré chaleureusement lors de votre entretien médical. Bon, certaines consoeurs ( et confrères) sont ainsi... Mais, au vu de la prescription, elle a lu le dossier que vous aviez préparé autrement elle aurait tout de suite frappé fort quitte à assommer votre épouse. dans la maladie d'Alzheimer, les circuits neurologiques, donc "électriques" sont abimés. Hallucinations causées par cela mais pouvant s'apparenter à des manifestations épileptiques psychiatriques, sans mouvements. elle est partie du cerveau , de ses lésions de dysfonctionnement "électrique" et elle a prescrit en première intention du Lamictal. Excellent médicament ( chimique!!), excellent calmant aussi. On essaie a t'elle dit avant de passer à autre chose.

Les médecins sont de plus en plus des physiciens, chimistes etc avant des psychologues. Et depuis trois décénies le droit du patient prévaut d'une part et aussi une extrême méfiance vis à vis des proches qui pourraient ( hélas comme cela arrive) profiter d'une situation de vulnérabilité. Au moins a t'elle vu votre épouse et vous même: elle s'est faite une bonne idée de la situation.

Ne mélangeons pas tout: votre épouse a besoin d'un bon praticien qui y va doucement, palier par palier, mais vous, vous avez besoin de décharger cette besace qui va finir par vous écrouler. Il est urgent que vous alliez déposer cela chez un psychologue. Vous irez mieux et vous aurez un témoin de ce que vous vivez.

Avez vous de la famille? Des amis proches? Des voisins? Ils pourraient témoigner de votre calvaire?

Vous semblez en danger de craquer ce qui se comprend.

Ayez confiance: traitement qui se met en route rapidement, sinon, changement ou bien service d'urgence. Il y a toujours, toutes les causes possibles à éliminer avant d'instaurer un traitement. Espérons que la neurologue ait tapé juste.

Bien à vous

 

 

Boucher-Bohnert

27 février 2025 21:04

Je ne sais plus comment faire  

Ce conseil m'avait été donné par  France Parkinson: Demander le plus tôt possible la carte d'invalidité. Attention le dossier doit passer devant une commission, et les réunions peuvent être espacées de plusieurs mois. Vous pouvez  bénéficier d'une demie part supplémentaire pour vos impôts sur le revenu. Ne vous laisser pas impressionner par les 14 pages du formulaire. Chaque département dispose d'un CLIC ou structure équivalente. Leurs agents aident volontiers 

 

Moyocoya

Moyocoya

28 février 2025 6:22

Je ne sais plus comment faire  

@Boucher-Bohnert

Merci pour votre réponse. Qu'entendez-vous par carte d'invalidité ? Ma femme a été déclarée en invalidité 2 par le médecin coordinateur de la sécurité sociale quelques mois après le diagnostic et nous bénéficions de la demi-part supplémentaire, ainsi que d'une pension et d'une prévoyance qui permettent à ma femme de toucher 100% de son salaire. Y a-t-il quelque chose d'autre que je puisse faire de ce point de vue ?

 

Moyocoya

Moyocoya

28 février 2025 7:29

Je ne sais plus comment faire  

@Isabelle Charret

Merci pour ces explications et recommandations. J'ai trois amis très proches, deux enfants solides de mon premier mariage et surtout une petite sœur avec laquelle je suis comme les deux doigts de la main, qui est à la fois brillante et particulièrement psychologue. Je discute très fréquemment avec tous ces proches qui sont au courant quasiment au jour le jour des évolutions de notre situation ce qui me permet de partager assez largement difficultés et interrogations.

En ce qui me concerne, j'ai une capacité à encaisser la pression et les difficultés suffisante - pour l'instant en tout cas, mais aussi beaucoup de patience. Je suis passé par des épreuves personnelles de difficulté comparable dans ma vie sans en être affecté durablement au-dela du raisonnable. J'ai entre autres formations des diplômes en psychologie et cela m'a donné l'habitude d'user fréquemment de l'introspection.

J'ai également eu à faire face tout au long de ma vie à des situations professionnelles d'extrême pression à plusieurs reprises, ayant dirigé jusqu'à plus de 10.000 personnes dans des contextes violents de fermeture de sites industriels et/ou de plans sociaux, avec la presse, les syndicats, les politiques et la population en mode agressif, tout en continuant à gérer le personnel, les équilibres financiers, les clients et les fournisseurs. Il en faudrait beaucoup pour que je craque et je suis actuellement bien en dessous du niveau de stress et/ou d'angoisse que j'ai déjà du affronter bien souvent, même si le contexte n'a rien à voir.

Pas d'inquiétude à avoir me concernant, je pense. Je connais assez bien mes limites, tout en sachant qu'on peut se faire des illusions à ce sujet. Et si je ne ressens pas le besoin pour l'instant de voir un psychologue, je n'aurais aucun débat à faire appel à l'un d'entre eux, si j'ai un doute quant à mon propre équilibre ou si ceux qui me connaissent par cœur pensent que ça devient nécessaire.

J'ai la chance d'avoir ce caractère (parmi mes nombreux défauts rassurez-vous !), d'avoir du sang froid, d'avoir le sang froid même et de réagir aux difficultés en me mettant automatiquement en mode action sans me torturer sur l'avenir. Je ferai tout ce que je peux pour ma femme, pour qu'elle soit apaisée et dans sa maison, sans fléchir, et pour moi le seul moment qui sera vraiment très difficile à passer sera de décider de la placer en EHPAD, car là ce sera une décision tellement intime, où je devrai juger justement de mes limites et de son bien-être, que personne ne me sera d'aucun secours. C'est d'ailleurs ce que je voulais exprimer dans mon post initial 🙂

Claude40

Claude40

28 février 2025 9:55

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour Moyocoya

Je vois que vous avez retrouvé un peu de moral. Probablement du fait d'en parler. Vous avez 63 ans et cela me rappelle ma propre situation. J'avais 64 ans quand mon épouse a connu ses premières difficultés. J'ai bien compris que vos problèmes ne sont pas d'ordre matériel. Je vous souhaite que le traitement  médicamenteux que vous allez entreprendre atténue les symptômes de votre épouse et modifie son comportement. Je sais que le plus difficile est de supporter la violence , parfois les insultes et le manque de reconnaissance de la part de la personne que l'on aime et à qui on se dévoue sans compter. C'est une situation à laquelle on est rarement préparé, même après une vier professionnelle pleine d'expériences difficiles, et riche de situations  qui "trempent" le caractère. Il y a de nouveaux apprentissages à faire. Pour tenir, il faut se dire que ses sautes d'humeur, cette agressivité n'entament en rien l'amour qu'elle vous porte et la confiance qu'elle a en vous. Elle oublie son comportement quelques temps plus tard et aucun ressentiment n'est définitivement ancré en elle. Il est possible qu'avec les médicaments, ses crises de délire s'espacent dans le temps, mais sans jamais disparaître. Ne pas se sentir coupable ou responsable et faire "le dos rond". C'est la seule façon de tenir le coup.

Moyocoya

Moyocoya

2 mars 2025 11:30

Je ne sais plus comment faire  

Merci pour votre post Claude.

Je suis d'accord avec tout ce que vous dites. C'est un univers complètement nouveau avec de nouvelles règles à apprendre. La difficulté particulière que j'ai eue depuis deux mois est la vitesse vertigineuse avec laquelle ma femme s'est dégradée. Je n'avais pas le temps de m'adapter qu'elle redescendait quatre marche de plus.

J'espère en effet qu'un traitement va pouvoir régler les problèmes les plus aigus, en particulier son agressivité et ses phases de dépression, sinon je ne vais pas tenir plus de quelques mois j'imagine. On verra bien. Tout ce que je vais arriver à organiser pour l'occuper aidera également.

La ligne rouge que je ne pourrai pas dépasser sera celle de la mise en danger de ma propre santé. Si j'avais 85 ans la question ne se poserait pas, mais j'en ai 63 et mes enfants, dont la mère est loin d'ici et en-dessous de tout, ont encore besoin d'avoir un père.

Choupa

Choupa

7 mars 2025 16:58

Je ne sais plus comment faire  

Bonjour Moyocoya

Lorsque je lis votre situation je me retrouve complètement avec celle de mère à la différence qu'elle est âgée de 87 ans . Elle a été diagnostiquée Alzheimer en février 2023 (mais il y avait déjà des symptômes mais vu son âge , cela avait été mis sur le compte de la vieillesse ). Jusqu'en février 2024 son état s'est lentement dégradé jusqu'à cette date où mon père a du se rendre a l'hôpital plusieurs jours de suite . Cela a déclenché une grosse crise de démence et les pompiers l'ont emmene aux urgences . Là elle a été prise en charge par le service de gérontologie et la gériatre nous a très bien renseignée. Mais depuis ce jour son état s'est dégradé de plus en plus vite . Mon père étant âgé de 88 ans nous avons tout d'abord mis en place le passage d'une infirmière pour la prise de la tension et les gouttes dans les yeux . L'handicape supplémentaire de ma mère s'est qu'elle ne voit plus d'un oeil et l'autre très faiblement . Ensuite une aide a domicile pour le menage car bien sûr elle ne peut plus rien faire . Au fil du temps il a fallu rajouter l'aide pour la toilette et l'habillage . Nous avons aussi des aides qui viennent tenir compagnie à ma mère 2 heures par jour afin que mon père puisse souffler . Car comme votre épouse ma mère est dans un délire quasi permanente , des histoires sans queue ni tête, les mots qui ne sont pas ceux qu'elle veut dire, la recherche des mots , des hallucinations ( elle voit des gens ou des animaux en permanence chez elle ), des crises d'angoisse (elle veut rentrer chez elle  voir ses grands parents et quand on essaie de lui dire que ce n'est pas possible elle se met à pleurer et dit qu'elle veut se suicider) , de l'agressivité envers mon père qui vu son âge a du mal à avoir de la patience quand pendant toute une journée il n'entend que ses histoires délirantes surtout qu'elle le cherche en permanence . Comme pour vous elle croit que mon père a une maîtresse , va la quitter , a d'autre enfants ... Dès qu'il sort de la piece il faut qu'elle le suive . 

Nous soutenons au maximum mon père qui continue à gérer ma mère le soir ( habillage , coucher ...). Il s'occupe des repas car c'est sa passion et comme il dit "c'est sa  soupape ".

Concernant les médicaments ma mère est sous : seresta ( anxiolitique )  Risperdal (antipsychotique) Mianserine (antidépresseur ). On ne peut pas dire que les effets soient flagrants . Mais si elles ne les prenaient pas qui peut dire dans quel état elle serait ....peut être pire. 

Pour l'instant elle n'a pas encore de trouble du sommeil, n'est pas incontinente , elle mange de la nourriture en petit morceaux car elle ne mâche plus beaucoup , elle marche mais cela devient douloureux au bout d'une demi heure (le médecin a dit que c'était les médicaments qui raidissent  les muscles ), elle somnole et ou déambule dans la maison , déplace les choses , range beaucoup de chose dans le frigidaire ( chaussure, torchons etc....).

Elle ne reconnaît plus personne (enfant , petits enfants etc..l ) Moi qui passe régulièrement , je suis une copine , elle me vouvoie, me demande tout le temps si mes parents sont d'accord pour que je vienne etc....

Mon père nous parle parfois de la mettre en EHPAD car il est très fatigué  mais dès que l'on essaie d'aborder le sujet plus concrètement il dit qu'il n 'est pas prêt et qu'il aurait l'impression de l'abandonner .

J'espère que le traitement de votre épouse aura un effet positif . Je vous souhaite du courage .

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Claude40

Moyocoya

Moyocoya

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