Bonjour,
Je viens vers vous ce jour car je me retrouve dans une situation délicate sur laquelle j'aimerais pouvoir échanger.
Pour résumer ma situation:
Depuis 2016 jusqu'au mois de mai 2022, j'étais l'aidante familiale (un statut non déclaré n'étant pas au courant qu'il y avait une aide et des démarches pour les gens dans mon cas) de mon beau-frère (handicapé par la maladie, dans la quarantaine et frère de mon défunt mari).
Les parents de celui-ci ont participés, pendant une période, à son accompagnement au quotidien, mais leur âge et condition physique n'ont pas longtemps permis de diviser le travail d'aidant par trois.
A la suite de son séjour à l'hôpital et en centre de rééducation, mon beau-frère à emménager chez moi (durant leur séjour c'est aussi mes beaux-parents que j'hébergeais), car l'accompagnement au quotidien et au domicile était la meilleure solution.
Je tiens à préciser qu'il a un frère et deux sœurs, mais que jamais aucun n'a souhaité assumer ce rôle d'aidant. Je me suis donc retrouvée à assumer ce rôle majoritairement seule, car au vu de la situation je ne pouvais pas l'abandonner.
- A titre d'exemple, outre une aide au quotidien à domicile depuis 2017, j'étais présente dès le début de son hospitalisation en 2016. En semaine après mon travail et les week-ends, je faisais allers/retours pour venir le voir, accompagner ses parents à l'hôpital, je m'occupais de l'administratif, j'apportais les repas (les repas de l'hôpital sont ceux qu'ils sont) etc… -
Au domicile depuis 2018,après le départ de ses parents, une aide professionnelle avait été mise en place car toujours en activité professionnelle (à mon domicile) à plein temps, il fallait tout de même pouvoir prendre le relais pour l'accompagner dans son quotidien en journée quand je ne pouvais pas.
- Aussi, je tiens à préciser que des travaux ont été réalisé à mon domicile pour faciliter son quotidien et lui permettre de retrouver une certaine autonomie.-
Pour autant, j'assumais l'accompagnement du soir au matin, a partir de 16h00 et durant les vacances ( sauf durant les vacances chez ses parents en juillet/août généralement et exceptions)
Vous comprendrez donc que comme beaucoup c'est ma vie, en tant que personne, en tant que femme et en tant que mère, que j'ai mise entre parenthèse pour celui que je considérais comme mon frère. C'est une décision que j'avais prise car ma seule volonté était de pouvoir lui apporté mon soutien, en prenant soin de lui dans sa maladie et son handicap, sans me doutée que je prenais alors une position délicate qui m'expose aujourd'hui à des répercussions sur ma santé physique mais aussi mentale.
Car, si à ce jour mon beau-frère ne vit plus chez moi c'est parce que la situation devenait invivable. Je parlerais même de maltraitance par le proche aidé sur ma personne, mais aussi sur le personnel professionnel. Sur les derniers mois, la situation était devenue difficile à vivre. Je n'arrivais plus à rien, j'étais épuisée, en dépression, isolée, très peu soutenue… Il n'y avait pas vraiment de reconnaissance de sa part… ni de sa famille d'ailleurs, qui n'était que présente ponctuellement.
- Je tiens à souligner que son comportement n'étant pas excusable; c'est tout de même un homme qui garde en lui un profond mal être, peu soutenu lui aussi par sa famille, peinant à faire le deuil de sa vie "d'avant", ce quotidien c'est pour lui aussi une forme d'enfer -
De mon coté, ne me voyant pas continuer ainsi (très honnêtement je me voyais crever à cette allure là), dans une volonté de me préserver mes enfants et moi, j'ai décidéen mai dernier de lui annoncer que je ne pouvais plus le prendre en charge. Signifiant que je ne souhaitais plus être son aidante, mais aussi que je ne souhaitais plus l'héberger et que mon objectif était aujourd'hui de me reconstruire et de réapprendre à vivre pour moi.
Pour autant je ne le mettais pas à la porte et lui laissais le temps de trouver une solution pour son futur. Malheureusement, c'est une décision qui a été très mal prise…
La veille de son départ en vacances, quelques jours après mon annonce, c'est un incident qui a failli se produire. Il a tenté de causer un accident. Il aurait pu se faire gravement mal et me blesser au passage. Sidérée par cet événement, je comprends que dans un moment pareil rempli de colère, de mécontentement, il peut se montrer incontrôlable, dangereux et imprévisible. Rien ne m'affirme qu'il ne tentera pas de recommencer, c'est pourquoi je dois me protéger. Si un incident de la sorte, l'impliquant venait à se produire à mon domicile je pourrais être tenue pour responsable et je ne voulais pas prendre ce risque.
C'est pour cette raison que j'ai pris la décision de ne plus l'accueillir chez moi à son retour de vacances. Une décision notifiée dans un courrier / une lettre ouverte que je lui ai adressée par la suite. Cette lettre me permettait entre autre de lui dire ce que je n'avais pas pu lui dire de vive voix et aussi de lui expliquer pourquoi j'en étais venue à prendre cette décision.
Ne pouvant plus rien faire pour lui, je lui souhaitais dans ma lettre une bonne continuation et de trouver une aide adéquate à ses besoins.
Malheureusement, je me retrouve aujourd'hui dans une situation délicate.
En effet, il me demande aujourd'hui de lui rembourser des achats de petits matériels pour la maison et de divers. Une somme tout de même conséquente, pour autant injustifiée à mon sens. En effet, les sommes sont des cadeaux qui m'ont été fait par lui ou des achats de matériel pour la maison à son initiative…
- A savoir, les travaux du domicile ont été financer par la MDPH et par moi-même -
Ces achats à son initiative était pour beaucoup pour son bien-être et son autonomie au quotidien, je ne les ai pas inclus dans les affaires lors du déménagement, car non listé par lui, mais aussi parce qu'il aurait fallut que je fasse passer pour certains un professionnel pour le démontage, etc...engendrant donc des travaux à mes frais, s'ajoutant aux frais de rénovation des espaces de vie et de sa chambre à mon domicile.
Aujourd'hui, je ne sais pas quoi faire… je ne sais pas quelle réponse lui donner, sa demande n'étant pas justifié à mon avis. De plus, sa lettre laisse présager des poursuites si je n'allais pas dans son sens.
J'ai tenté de mettre en lumière la situation tout en la résumant j'espère que cela sera compréhensible…
En réalité je vous écris surtout, car je ne sais pas vers qui me tourner pour parler de ma situation de manière générale.
Bien cordialement