Anonyme

Anonyme

22 novembre 2022 17:33

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour,

Je viens vers vous ce jour car je me retrouve dans une situation délicate sur laquelle j'aimerais pouvoir échanger.

Pour résumer ma situation:

Depuis 2016 jusqu'au mois de mai 2022, j'étais l'aidante familiale (un statut non déclaré n'étant pas au courant qu'il y avait une aide et des démarches pour les gens dans mon cas) de mon beau-frère (handicapé par la maladie, dans la quarantaine et frère de mon défunt mari).

Les parents de celui-ci ont participés, pendant une période, à son accompagnement au quotidien, mais leur âge et condition physique n'ont pas longtemps permis de diviser le travail d'aidant par trois.

A la suite de son séjour à l'hôpital et en centre de rééducation, mon beau-frère à emménager chez moi (durant leur séjour c'est aussi mes beaux-parents que j'hébergeais), car l'accompagnement au quotidien et au domicile était la meilleure solution.

Je tiens à préciser qu'il a un frère et deux sœurs, mais que jamais aucun n'a souhaité assumer ce rôle d'aidant. Je me suis donc retrouvée à assumer ce rôle majoritairement seule, car au vu de la situation je ne pouvais pas l'abandonner.

- A titre d'exemple, outre une aide au quotidien à domicile depuis 2017, j'étais présente dès le début de son hospitalisation en 2016. En semaine après mon travail et les week-ends, je faisais allers/retours pour venir le voir, accompagner ses parents à l'hôpital, je m'occupais de l'administratif, j'apportais les repas (les repas de l'hôpital sont ceux qu'ils sont) etc… -

Au domicile depuis 2018,après le départ de ses parents, une aide professionnelle avait été mise en place car toujours en activité professionnelle (à mon domicile) à plein temps, il fallait tout de même pouvoir prendre le relais pour l'accompagner dans son quotidien en journée quand je ne pouvais pas.

- Aussi, je tiens à préciser que des travaux ont été réalisé à mon domicile pour faciliter son quotidien et lui permettre de retrouver une certaine autonomie.-

Pour autant, j'assumais l'accompagnement du soir au matin, a partir de 16h00 et durant les vacances ( sauf durant les vacances chez ses parents en juillet/août généralement et exceptions)

Vous comprendrez donc que comme beaucoup c'est ma vie, en tant que personne, en tant que femme et en tant que mère, que j'ai mise entre parenthèse pour celui que je considérais comme mon frère. C'est une décision que j'avais prise car ma seule volonté était de pouvoir lui apporté mon soutien, en prenant soin de lui dans sa maladie et son handicap, sans me doutée que je prenais alors une position délicate qui m'expose aujourd'hui à des répercussions sur ma santé physique mais aussi mentale.

Car, si à ce jour mon beau-frère ne vit plus chez moi c'est parce que la situation devenait invivable. Je parlerais même de maltraitance par le proche aidé sur ma personne, mais aussi sur le personnel professionnel. Sur les derniers mois, la situation était devenue difficile à vivre. Je n'arrivais plus à rien, j'étais épuisée, en dépression, isolée, très peu soutenue… Il n'y avait pas vraiment de reconnaissance de sa part… ni de sa famille d'ailleurs, qui n'était que présente ponctuellement.

- Je tiens à souligner que son comportement n'étant pas excusablec'est tout de même un homme qui garde en lui un profond mal être, peu soutenu lui aussi par sa famille, peinant à faire le deuil de sa vie "d'avant", ce quotidien c'est pour lui aussi une forme d'enfer -

De mon coté, ne me voyant pas continuer ainsi (très honnêtement je me voyais crever à cette allure là), dans une volonté de me préserver mes enfants et moi, j'ai décidéen mai dernier de lui annoncer que je ne pouvais plus le prendre en charge. Signifiant que je ne souhaitais plus être son aidante, mais aussi que je ne souhaitais plus l'héberger et que mon objectif était aujourd'hui de me reconstruire et de réapprendre à vivre pour moi.

Pour autant je ne le mettais pas à la porte et lui laissais le temps de trouver une solution pour son futur. Malheureusement, c'est une décision qui a été très mal prise…

La veille de son départ en vacances, quelques jours après mon annonce, c'est un incident qui a failli se produire. Il a tenté de causer un accident. Il aurait pu se faire gravement mal et me blesser au passage. Sidérée par cet événement, je comprends que dans un moment pareil rempli de colère, de mécontentement, il peut se montrer incontrôlable, dangereux et imprévisible. Rien ne m'affirme qu'il ne tentera pas de recommencer, c'est pourquoi je dois me protéger. Si un incident de la sorte, l'impliquant venait à se produire à mon domicile je pourrais être tenue pour responsable et je ne voulais pas prendre ce risque.

C'est pour cette raison que j'ai pris la décision de ne plus l'accueillir chez moi à son retour de vacances. Une décision notifiée dans un courrier / une lettre ouverte que je lui ai adressée par la suite. Cette lettre me permettait entre autre de lui dire ce que je n'avais pas pu lui dire de vive voix et aussi de lui expliquer pourquoi j'en étais venue à prendre cette décision.

Ne pouvant plus rien faire pour lui, je lui souhaitais dans ma lettre une bonne continuation et de trouver une aide adéquate à ses besoins.

Malheureusement, je me retrouve aujourd'hui dans une situation délicate.

En effet, il me demande aujourd'hui de lui rembourser des achats de petits matériels pour la maison et de divers. Une somme tout de même conséquente, pour autant injustifiée à mon sens. En effet, les sommes sont des cadeaux qui m'ont été fait par lui ou des achats de matériel pour la maison à son initiative…

- A savoir, les travaux du domicile ont été financer par la MDPH et par moi-même -

Ces achats à son initiative était pour beaucoup pour son bien-être et son autonomie au quotidien, je ne les ai pas inclus dans les affaires lors du déménagement, car non listé par lui, mais aussi parce qu'il aurait fallut que je fasse passer pour certains un professionnel pour le démontage, etc...engendrant donc des travaux à mes frais, s'ajoutant aux frais de rénovation des espaces de vie et de sa chambre à mon domicile.

Aujourd'hui, je ne sais pas quoi faire… je ne sais pas quelle réponse lui donner, sa demande n'étant pas justifié à mon avis. De plus, sa lettre laisse présager des poursuites si je n'allais pas dans son sens.

J'ai tenté de mettre en lumière la situation tout en la résumant j'espère que cela sera compréhensible…

En réalité je vous écris surtout, car je ne sais pas vers qui me tourner pour parler de ma situation de manière générale.

Bien cordialement

Réponses
6 messages de membres 3 messages d'experts
Marie-Hélène Isern-Réal Avocate 23 novembre 2022 11:13

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour Theophania,

Votre beau-frère, que vous aidez depuis le début de sa maladie, est devenu méchant, à tel point, qu'épuisée, vous ne pouvez plus continuer et lui avez demandé de quitter votre domicile. Sans doute, pour se venger, il demande à être indemnisé de cadeaux ou d'aménagements qu'il a financés.

Vous dites qu'il vous menace de poursuites. Quelles poursuites ? Au pénal, y-a-t-il une infractions : vol, abus de confiance, abus de faiblesse ? Ces poursuites contre vous sont impossibles pour des infractions qui n'existent pas. Il pourrait aussi saisir un juge civil : mais il devra encore prouver que vous lui devez l'argent qu'il demanderait.

Je vous propose de lui faire parvenir directement, mais officiellement la réponse que vous pourriez faire à un juge :

- rendez-lui les cadeaux qu'il vous a offerts, puisque vous en êtes là de la rupture, tout en lui rappelant, selon l'adage, que "donner, c'est donner, reprendre, c'est voler."

- Les éléments à démonter peuvent lui être restitués, à condition qu'il organise et paie le démontage et l'enlèvement.

- Les aménagements de votre domicile, seront considérés comme une plus-value, notamment pour les sanitaires, cependant, pour toute remise en état, vous pouvez en chiffrer le coût et lui en demander le remboursement. Faites-lui valoir que, lorsqu'un occupant quitte un logement, il doit le remettre en état pour le propriétaire. Il devrait ainsi réfléchir sérieusement au fait qu'il ne sera pas gagnant à ce jeu.

Il serait sans doute bon aussi de lui rappeler que vous l'avez hébergé, nourri, soigné dans des conditions pour lesquelles vous avez fait de votre mieux, en sacrifiant votre vie personnelle et que vous espérez qu'il vous en sera reconnaissant.

Vous retrouverez ainsi votre dignité et votre sérénité, surtout si vous adressez aussi copie de cette lettre aux membres de sa famille, parents, frère et sœurs.

 

isaflo

isaflo

23 novembre 2022 12:58

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour Théophania,

Effectivement, comme le dit maïtre ISERN REAL ne vous inquiétez pas autant que possible, je sais, ce n'est pas évident mais il n'a aucun droit de se comporter ainsi. Il faut vous accrocher et vous dire que OUF, vous vous êtes sortie de ce calvaire.

Il est important que tout courrier que vous ferez à son encontre un double soit envoyé aux membres de sa famille.

Il est dans une situation où même malade, çà ne lui donne pas tous les droits et encore moins celui de "se venger" envers vous. Tout ce que vous pouvez lui rendre, rendez lui, quitte à charger votre voiture et tout mettre sur le pas de sa porte ou portail. Le reste, aménagement chez vous, envoyez lui des copies des factures et précisez lui que si vous, vous engagez des poursuites, c'est lui qui sera redevable et plus encore si il insiste.

Reprenez goût à la vie, menez toutes ces actions avant la fin de l'année, ainsi vous pourrez attaquer 2023 sous une autre aspiration. Coupez ensuite contact, bloquer son numéro sur votre téléphone, etc.

Courage !

Isaflo

isaflo

isaflo

23 novembre 2022 12:59

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Autre chose ! n'attendez jamais de la reconnaissance des gens ... vous serez toujours déçue !

Anonyme

Anonyme

23 novembre 2022 15:39

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour Marie-Hélène,

Je ne peux que vous remercier d'avoir pris le temps de me répondre. J'en prends bonne note ! 

Par ailleurs, votre message me rassure grandement.

Je me permets d'abuser de votre gentillesse…

Dans la somme qu'il demande à être remboursée comprenant cadeaux et aménagements qu'il a financés, mon beau-frère m'a versé une certaine somme pour l'achat d'une voiture.

C'est un montant à hauteur d'environ 15 % du prix d'achat du véhicule. Car si les autres objets sont restituables ou démontables, une voiture ne peut être divisée... Alors comment faire ?

Trois points sont à souligner :

1 - Nous n'avions pas d'accord écrit. J'ai pris cet argent, car il m'en a fait la proposition, je le voyais donc comme un cadeau, une compensation pour service rendu, sa façon de me remercier quelque part… 

2 - La seule "preuve" qu'il détient sont des tableaux mensuels et un tableau d'échéance sur les mois à venir 

Un document que je recevais par mail, sans réponse de ma part.

Aucun versement direct de ma part, il s'agit de tableaux récapitulatifs de sommes qu'il soustrayait du montant de la petite aide qu'il me versait mensuellement pour m'aider avec les charges ex : eau, électricité.

3- Ces remboursements à son initiative ont débuté à la suite d'une première conversation que nous avions eu quelques mois avant ma décision définitive en mai 2022.

Une conversation dans laquelle je lui faisais déjà part de ma détresse, de mon mal-être et de mon sentiment d'isolement. À cette occasion, je lui avais dit que si la situation continuait ainsi, si cela devenait insoutenable, je ne serais plus dans la capacité de l'héberger chez moi.

À partir de là, la situation n'a fait qu'empirer, et il soustrayait donc à hauteur de 50 % de l'aide mensuel qu'il me versait, une somme pour se rembourser lui-même chaque mois. 

Aussi, je tiens à préciser qu'à l'époque ma situation était telle que je n'avais pas agi lorsqu'il a pris la décision de recouvrer son argent. 

Je tiens à souligner d'une part que cette aide, à son initiative, était tout à fait bienvenue. Pour autant, elle était moindre et ne reflétait pas la réalité des dépenses que nous avions. 

Par ailleurs, je l'hébergeais chez moi, mais je n'ai jamais attendu une contrepartie financière.

Mon objectif à toujours été de le mettre dans les meilleures conditions et de faire de mon mieux pour l'accompagner au quotidien. Je suis fille unique, et j'ai toujours considéré mon beau-frère comme mon propre petit frère et cela à beaucoup peser dans ma prise de décisions quand j'étais à ces cotés. 

Avant que la situation ne devienne toxique, son aide mensuelle et ces cadeaux, c'était sa façon de participer, de me remercier et je lui en étais reconnaissante.

Pourtant, aujourd'hui, il estime que comme pour le reste des objets offerts, le restant dû doit lui être remboursé.
Je suis tout à fait d'accord avec votre réponse, si les objets sont restituables ou démontables la question ne pose pas, bien que ces objets ne figuraient pas dans la liste initiale qu'il avait rédiger pour que je puisse m'occuper de son déménagement.

Mais comment faire dans ce genre de situation ?

Bien cordialement.

 

 

 

 

 

Anonyme

Anonyme

23 novembre 2022 15:53

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Isaflo,

vos mots me vont droit au cœur !

Merci à vous

Pour ce qui est de la famille, passive face à la situation, elle est au courant. Elle a participer à la dégradation de la situation et n'a que faire de ma situation et mes sacrifices. 

Malheureusement, je ne pense donc pas qu'un courrier change quelque chose ...

 

 

 

Marie-Hélène Isern-Réal Avocate 24 novembre 2022 14:43

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour Theophania,

Vous sollicitez des précisions concernant l'apport de votre beau-frère à l'acquisition d'un véhicule automobile

Si j'ai bien compris, vous dites que cet apport est de 15% de la valeur du véhicule alors qu'il a déduit de sa contribution à son entretien 50% de la valeur du véhicule, selon un échéancier qu'il vous imposerait.

Là encore, comprenez que, devant un juge, un tel calcul ne marcherait pas. S'il a acquis 15% de la valeur du véhicule, il n'a droit qu'à 15% du remboursement.

Pas besoin de vendre la voiture pour connaître sa valeur, il suffit de regarder sur la cote Argus que vous trouvez sur internet, en fonction de la marque, du modèle et la date de mise en circulation. La valeur de la voiture neuve ne peut en aucun cas servir de référence. Sur cette question vous êtes tranquille.

Mais, vous pouvez aussi rétablir les comptes dans l'autre sens, à votre profit. Pour que les comptes soient exacts, comme il avait l'usage de la voiture pour ses déplacements, vous pouvez lui demander en compensation le remboursement des frais d'entretien, d'assurance, et pourquoi pas d'essence pour ses déplacements. Là encore, cette menace de compensation devrait calmer le jeu.

Quant à envoyer copie de votre lettre à sa famille, ce n'est pas dans un souci d'efficacité, car il ne sera sans doute pas nécessaire d'entrer dans tous ces comptes, mais pour que l'entourage soit informé que vous avez décidé de ne plus subir, pour que votre dignité soit rétablie et que vous perdiez le statut de victime à qui on peut tout faire subir et avaler.

Anonyme

Anonyme

24 novembre 2022 16:39

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Bonjour maitre Isern-Réal,

je n’ai peut être pas été très clair dans mon dernier message…

concernant l’apport de mon beau frère, c’est une participation de sa part pour l’achat d’un nouveau véhicule mais pour ma personne. C’est un apport qui m’a permit de compléter mon budget sans avoir à contracter de prêt.

Bien que le véhicule est servi pour certains de ses déplacements, il n’en avait  pas grand usage. L’ achat était le mien avec une participation de sa part.

Aujourd’hui, il me réclame le restant de cette somme qu’il n’a pas recouvré entièrement avant son départ.

En effet, il avait déjà commencé à se rembourser lui même sentant le vent le tourner.

Ainsi, de l’aide mensuelle qu’il me versait pour la nourriture, l’eau, l’électricité, il soustrayait automatiquement de son calcul une somme équivalente à la moitié de cette aide pour se rembourser. 

D’un côté, si un cadeau peut être facilement restituable, j’estime que pour cet argent ce n’est pas la même histoire. 

Sur le principe, je pourrais lui rembourser mais j’estime que donner c’est donner… Je n’ai plus envie de plier devant ses demandes tout simplement.

Seulement, il y l’échéancier, un document pour lequel je n’ai jamais consenti.

Cela aurait-il du poids devant un juge ? Mille excuses si je vous fais répéter votre précédent message mais cette situation est devenue anxiogène pour moi.

l’aspect financier dans cette histoire ne m’intéresse pas, pour autant je prévois bien de lui demander une compensation dans mon courrier car de manière générale j’assumais depuis son hospitalisation 3/4 des dépenses , il s’agirait plus d’une menace donc. Comme je prévois un paragraphe sur les cadeaux etc…

en vous remerciant par avance 

 

 

 

 

Anonyme

Anonyme

24 novembre 2022 16:48

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Par ailleurs, 
concernant le courrier, l’envoi peut il se faire par moi ou pensez-vous qu’il faille me rapprocher dès maintenant d’un avocat?

bien cordialement

Marie-Hélène Isern-Réal Avocate 24 novembre 2022 17:33

Le proche handicapé par la maladie se retourne contre son aidante  

Je reviens vers vous.

Vous avez bien compris la démarche : les réclamations que vous pourriez faire sont pour le rappeler à la bienséance et lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêts à saisir un juge.

De ce fait, c'est à vous d'écrire. Je vous ai donné toutes les formules pour le faire qu'il vous suffit de reprendre. Inutile de prendre un avocat.

 

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