Bonjour Aurélie,
Vous décrivez exactement la relation très particulière qui se crée entre la personne qui aide et celle qu’elle soutient, et qui est depuis peu nommée DYADE.
- La DYADE est, par definition, un groupe de deux éléments solidaires, indissociables pour exister (personnes, processus).
- Le DUO est une mise en commun, une liaison étroite (musique, relation amoureuse) dans un but poursuivi à deux.
Dans la dyade aidant/aidé la responsabilité face à une personne fragilisée par la maladie ou/et l’âge prend sa source dans la perception de la vulnérabilité de cette dernière : c’est un état de fait ressenti comme obligatoire, indiscutable, humain.
Cette relation d’aide est dite asymétrique puisque l’aidant assume de fait beaucoup plus de choses ou la totalité des actes dans la vie quotidienne.
Dans le même temps, il se crée une réciprocité inévitable mais pas toujours évidente et avouée. L’aidé offre à l’aidant d’être un acteur bienveillant, d’avoir une raison de vivre, de ne pas être seul, d’être valorisé, de redonner ce qu’on a reçu, de recevoir une affection inattendue.
Votre analyse est sous tendue par du bon sens et de la générosité vis-à-vis de votre papa : à première vue, elle est indiscutable. Mais elle mérite d’être modulée :
- En plus de ce qui est décrit de la dyade relationnelle, il faut rajouter que votre papa a toujours eu un élan vers les autres, n’hésitant pas à se mettre au deuxième plan. C’est difficile de changer ça (éducation, bénéfices à se percevoir indispensable : c’est si rare de donner sans compter actuellement !). Vous pouvez cependant partager avec lui le mode relationnel dans lequel il est tout en le valorisant énormément : il le mérite. Mais, une belle façon de faire bouger un peu le curseur est d’évoquer avec lui la pérennité de cette relation : il la met en péril en s’oubliant lui-même et la dyade sombrera corps et biens si lui, l’élément porteur, ne rajoute pas un peu de soin à lui-même.
- Il ne faut pas dramatiser pour son Parkinson : évolution assez lente et activité physique modérée. C’est déjà pas mal. Oui, la prise en charge idéale est multi factorielle (neuro – bilans réguliers, médicaments adaptés-, psychologie si dépression et mal vécu du handicap généré, exercice physique), mais elle ne doit pas submerger une personne malade pour qui cette maladie de Parkinson est déjà une calamité. Il faut y aller doucement !
Le Park étant une maladie du mouvement, votre maman étant dépressive et le couple aidant/aidé très soudé, il semblerait très approprié de les faire pratiquer :
Jeux de balle à deux, lancer d’anneaux
Circuits d’obstacles au domicile ou en extérieur
Qigong
Yoga sur chaise
Exercices de cohérence cardiaque
Marche lente en concentration
Et pourquoi pas ? Danses ensemble …
Vous redoutez l’avenir, mais votre papa saura s’adapter en fonction de l’évolution de sa maladie. On dit que s’occuper des autres est un rempart contre bien des maux ! Le temps viendra où les cartes seront redistribuées: pour l'instant, petites choses aux résultats insoupçonnés!
Valorisez ce qu’il fait !
Bien à vous
Références
Franchir des obstacles : Jeux de parcours d’obstacles (haies et plots)
Yoga chaise et qigong : Applications sur YouTube
Cohérence cardiaque : Respirotec ou respirelax
Marche lente en concentration : marche méditative en pleine conscience Google et YouTube