Mon père,
Le contexte : Cancer du colon diagnostiqué le 09/09/2023 déjà des métastases au foie, chimiothérapie pendant 4 mois puis métastases osseuses (dos) alitement en H.A.D pendant 6mois méthadone, kétamine, morphine. Perte de la conscience, perte de la tête, de la raison, mais les douleurs atroces toujours présentes les gémissements de douleurs, les hurlements de souffrance sans pouvoir rien faire. Être la, inutile et puis le 7/11/2024 plus de mots, les yeux vitreux, plus de réaction, rien et le 11/10/2024 le dernier souffle.
Voici qui est mon père et qui il restera !
Un homme de valeur de principe, de parole, de respect, d’altruisme, de bonté, de générosité, de confiance, de discrétion, un Homme.
Un homme doté d’une intelligence infinie toujours près à trouver une solution pour aider son prochain, solitaire mais altruiste.
Depuis ma tendre enfance tu es celui qui m’a donné les clefs, les clefs pour affronter ce monde, les armes pour me battre contre des gens malveillants, l’exemple de la force tranquille, l’exemple que la bienveillance prime sur la violence, que de trop être entourés ne veux pas dire être bien entourés.
Que les gens se nourrissent parfois et trop souvent de notre malheur et s’attriste de notre bonheur.
Que la pudeur est un moyen de se préserver de la jalousie et de la médisance des gens.
Aucun amour ne sera égale semblable ou similaire à celui que j’ai pu te porter pendant 27ans, que je te porterai jusqu’à l’éternité et cela jusqu’à ce que je te rejoigne.
Je pensais que dans ma vie j’avais déjà ressentit le sentiment de tristesse, de souffrance, de peine de vide.. pfff foutaise
La seule chance que j’ai eu c’est de t’avoir eu pendant 27 années et à tes côtés ça en valait 100 ta vie n’a pas été longue mais tu m’as apporté plus qu’on ne peut apporter en 30vies.
Je ne verrais plus cette lueur dans tes yeux mais je l’aurai toujours dans le cœur et dans mon âme, ton regard dictera toujours la bonne direction à prendre et c’est celle-ci que je suivrais.
Au delas d’avoir eu la chance que dieu fasse de toi mon père tu es avant tout mon repère, mon pilier, ma boussole , comment se remettre de cette épreuve ? Comment accepter cette décision ?
Ta vie dans l’haut delà seras sûrement beaucoup plus paisible, sans douleur, sans maladie, sans souci, sans tracas, sans problème, sans les chimiothérapies, les ambulances, les maux, les rendez vous médicaux, les hôpitaux, la longue attente des résultats sanguins, des IRM, des scanner.
Nous avons appris ta maladie et je pensais que mon monde s’écroulé mais j’étais loin d’imaginer la suite terrible qui aller profondément m’anéantir, me briser, emporter une partie de moi et surtout de mon cœur, de mon âme, de mes joies, de mes sourires, de mes rires.
Comment imaginer une vie sans la personne qui a participé à nous la donner ? Comment avancer sans plus jamais croiser ton regard ? Entendre ta voix ? Ton rire ? Comment imaginer et accepter une seule seconde que l’être qui nous es le plus cher au monde ne sera plus jamais présent à nos côtés.
Que nos regards ne se recroiseront plus jamais, que nos rires ne seront plus jamais partagés, que nos sorties ne seront plus jamais communes, que tes remarques, tes blagues, tes conseils ne résonneront plus jamais dans mes oreilles, que ta voix me paraît déjà tellement loin que tout ça n’est que souvenirs et le restera jusqu’à ce que ma vie s’éteignent.
On a beau se dire que il y a pire, que ce n’est qu’une suite logique à la vie, que nos chemins se croiseront dans l’au-delà mais cela me paraît tellement loin. Tellement tellement loin comme apprendre à pouvoir vivre sans ne plus jamai sentir ton odeur et sans plus jamais que tu m’accompagnes dans mon parcours de vie?
Comment envisager ça ? Je pense qu’on ne l’envisage pas, qu’on ne se prépare pas, mais qu’on le subit et on le subit jusqu’au jour où sera notre tour, mon tour et où l’on pourra enfin se rejoindre pour tout se raconter, te raconter la suite de mon parcours de vie, de celle d’Ilyes, d’Imene et de maman.
Je t’aime et je t’aimerais jusqu’à ce que nos âmes se rejoignent pour l’éternité dans l’au-delà.