Bonjour Belouette,
A vous lire, on ne peut être qu’admiratif et l ‘évocation de votre “culpabilité” à la fin de votre question ne peut qu’attrister, même si on peut la comprendre.
Admiratif car vous avez su vous mettre dans une situation sage pour vos deux parents, à la fin d’une aventure d’aide qui aurait pu se terminer tragiquement. Votre papa a fait un AVC mais il existe des cas terribles : mort subite de l’un, l’autre fugue, se perd et décède, perdu ; ou bien l’un fait un AVC, un membre de la famille démissionne d’un poste professionnel pour s’occuper de l’autre parent en laissant sa famille au loin…
Vous avez mis en sécurité et l’un et l’autre, de la manière la plus adaptée qui soit. C’est difficile pour vous tous car la situation renvoie à la vieillesse de nos parents et… à notre propre vieillesse et finitude : étape indispensable et dans votre cas sans trop de violence.
Votre maman vit l’expérience d’une adaptation en vie communautaire. Cela s’applique aussi bien aux tout petits qu’on met en crèche qu’à un jeune qui part en colonie de vacances … Cela va prendre un temps et, faites lui confiance , elle va trouver ses marques. Ce ne sont peut-être pas les animations qui lui plairont mais la venue d’une orthophoniste extérieure avec travail en chambre, ou activité calme en petit groupe. On ne peut forcer à adhérer à TOUT. Pouvez vous envisager de faire intervenir quelqu’un (en chèque emploi service par exemple) pour une balade ou un jeu ? Et puis, votre papa va aller mieux et vous pourrez organiser des sorties, des visites (vous risquez d’être fort surpris lorsqu’après ½ heure à la maison elle demandera à retourner… chez elle).
L’entrée en institution génère révolte, tristesse mais aussi apaisement car protection.
Son adaptation sera forcément par étapes qui seront fonction de l’évolution de sa maladie : ces réadaptations progressives et changeantes sont fatigantes pour les proches…
Cacher et surtout perdre les objets sont monnaie courante. Ce n’est pas cacher, c’est avoir une occupation de rangement inadaptée puisque cela ne poursuit pas un but de rangement logique : c’est une façon de bouger, d’avoir l’esprit occupé et de se désangoisser par rapport à l’ennui, le vide. Perdre, est lié à la perte de mémoire et viendra le temps où elle vous dira peut-être qu’on lui a volé des affaires car elle aura oublié où elle les a mises : c’est moins angoissant pour elle.
Par contre, si l’institution est peu bienveillante, peu à l’écoute , peu collaborative avec vous, dites vous qu’il en existe d’autres ou envisagez des solutions d’hébergement partagé, familles d’accueil. Il en existe beaucoup.
Pour l’instant, soyez confortés, au présent et voyez ce que l’avenir sera.
Bien à vous