Bonjour, je suis confrontée à la situation suivante : celle d'une personne âgée, ma mère, seule, isolée, en souffrance physique (aucun diagnostic n'a pu être fait puisque refus) en danger, refusant tout soin, toute aide (son seul souhait étant de mourir et cela tourne en boucle depuis des mois) et un médecin traitant référent me laissant totalement seule face à cette situation.
Ma mère donc (85 ans) vit seule. Son état physique s'est très lentement mais très sûrement dégradé en un an 1/2. Avec différentes pathologies / souffrances physiques et psychologiques. J'ai réussi à obtenir l'aide d'un médecin généraliste qui est venu début juillet 2022 (elle n'était suivie par aucun médecin auparavant) et qui est donc "devenu" son médecin traitant. Il lui a donc prescrit 1/ Analyses - Bilan sanguin 2/ Consultation PSY. Analyses ayant pu être faites à domicile, en ma présence malgré son refus. Consultation PSY bien sûr non faite/refus.
Le bilan sanguin pas terrible (grosse inflammation mise en lumière) nous a conduites à une consultation avec un hématologue, consultation refusée de sa part mais que j'ai pu forcer en étant présente à ce RV... Hématologue qui a lui même prescrit radio et échographie. Radio et échographie non faites puisque refus total de ma mère d'une part. Je suis la seule personne à gérer cela, j'habite à 5h de transport (train), j'ai un travail... Et ma mère a toujours eu un caractère très particulier (pour être politiquement correcte) et surtout avec un seul souhait formulé depuis des mois : mourir.
Les prescriptions du médecin traitant intronisé début juillet n'ont pas été suivies : traitement anti dépresseur -> suivi mais arrêté brutalement après 2 mois (dangereux), compléments alimentaires nécessaires (non alimentation) idem. Elle a refusé de recevoir ce médecin traitant à plusieurs reprises (elle n'ouvre pas la porte)... Cela a finalement pu se faire, au forcing, début septembre.
Conclusion de ce médecin traitant : "Votre mère souhaite mourir chez elle. Elle a certainement différentes pathologies, maladie (un cancer dormant / latent ?) mises en lumière par les bilans sanguins mais comme elle refuse toute consultation / aide et s'oppose à tout soin, je ne peux rien faire. Je lui laissé mon numéro".
OK - En parvenant à discuter avec lui, il m'apprend que pour être hospitalisée, une personne doit présenter les caractéristiques suivantes : 1/ Mettre sa vie en danger (c'est à dire attenter à sa personne -> tentative de suicide avérée) 2/ Représenter un danger/menace pour les autres.
Certes, tous les appels à la mort incessants de ma mère (prise de médicaments/ utilisation d'une arme... Refus de s'alimenter, refus d'hygiène) ne sont pas recevables car pas de passage à l'acte avéré pour une prise en charge. Donc, aujourd'hui, cette personne qui n'a pas réussi à passer à l'acte ! ne s'alimente presque plus, ne se lave plus du tout. Souffre surtout, d'une pathologie qu'on ignore et qui doit être importante. Et elle ne prend que du Doliprane !
Alors, certes, c'est son choix et sa "redoutable" liberté... de mourir dans la souffrance et l'indignité (après tout c'est son choix de refuser toutes les propositions qui lui ont été faites certes) mais tout de même je m'interroge face à l'attitude de ce médecin "traitant", mon seul lien, que j'ai eu aujourd'hui, je souhaitais simplement qu'il passe la voir (en ma présence bien sûr, afin que je lui ouvre la porte), une consultation après 2 mois pour faire un point par rapport à une situation alarmante (dégradation très forte en deux mois/perte de poids/alimentation minimale/souffrance physique/déplacements difficiles car plus de muscles) : "Je ne peux rien faire". "La seule issue c'est l'accident qui engendrera une hospitalisation". SIC
Ok, je vais donc pousser ma mère dans les escaliers ;-)) Bien reçu.
C'est cette réponse qui m'a mise terriblement à l'aise. En 2022, en France.
En fait, une personne de 30 ans serait dans la même situation, la question ne se poserait même pas, elle serait hospitalisée/prise en charge par des professionnels.
J'ai pris connaissance aujourd'hui sur ce site même des informations suivantes, obligations / médecin traitant (et il n'est donc pas là question d'âge) :
"Se réfugier derrière le refus d’une personne qui n’est pas en état de décider en raison d’une grande douleur et d’une dépression chronique n’est pas possible au médecin, car bien souvent la souffrance et la dépression l’empèchent de prendre une décision éclairée. Il doit améliorer son confort de vie en soulageant sa douleur physique et psychique, ce qui lui permettra ensuite de faire accepter un soin plus complet. Il a l’obligation de lutter contre le repli sur soi, contribuer à l’organisation d’un environnement structuré en fournissant les certificats médicaux pour obtenir les aides, anticiper avec les proches pour leur mise en place."
Si mon témoignage, mon désarroi, ma sidération face à cette situation peuvent faire écho...
Et si je peux obtenir un retour d'expert, j'en serai très heureuse.