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Bonsoir Sophie, Finette,

Il y a deux aspects à votre question: la prise en charge de votre époux, et un besoin légal pour encadrer la facilitation de votre rôle d’aidante par rapport à votre vie professionnelle.

Beaucoup de personnes souffrant de troubles cognitifs sont dans le déni. Trois ans de dégradation vont être difficiles à rattraper, mais , posez vous la question : qu’attendez vous pour lui d’une consultation hospitalière ? une confirmation des signes ? La proposition d’un centre d’accueil de jour ? Un séjour de répit ? Un ajustement thérapeutique ?

C’est difficile de le dire en vous lisant.

Vous risquez d’être déçue ou d’avoir des propositions irréalisables.

Pourquoi ne pas rester très « médecine de proximité » et « prise en charge proximité ». N’a t’il pas besoin de renouvellement de traitement ? Ne doit il pas faire un bilan de santé plus général ? Cela amènerait le médecin à faire le point sur tous les aspects, de façon moins violente que de l’amener dans un service où tout va être centré sur ses incapacités et l’effrayer totalement. Le médecin doit connaître les prises en charge locales de type équipes spécialisées Alzheimer et autre troubles apparentés. Ces équipes viennent au domicile pour bilan et suivi. Le médecin peut lui prescrire de l’orthophonie ?

Il existe des médecins assermentés auprès de tribunaux ( attention ce n’est pas pour lancer une procédure dans votre cas mais pour attester les soucis) : cela pourrait peser de façon intéressante.

Il faut vraiment médicaliser large plutôt que de l’enfermer dans sa maladie.

Pour les autres aspects d’organisation, les assistantes sociales, le médecin, encore lui, doit pouvoir faire un certificat pour les démarches vous dégageant du temps. L’hôpital actuellement est dans une telle crise qu’un patient inconnu va augmenter les difficultés décisionnelles et administratives.

Vous pouvez user de la force de persuasion ne lui laissant pas le choix, mais tout va mal se passer et au final n’aura pas été aidant.

Une autre réponse suivra.

Ce n’est qu’un premier pas pour répondre en partie à votre question

En soutien

Bonjour Finette56,

Je complète la réponse du Docteur Charret :

Vous vous trouvez en difficulté avec votre mari qui refuse de se soigner. Vous vous sentez abandonnée par le corps médical, alors que vous avez besoin de certificats pour augmenter votre temps de télétravail afin d'être plus proche.

Pour le consentements aux soins, j'ai indiqué à plusieurs reprises sur ce site, qu'il est un obligation du médecin. Le médecin traitant doit prendre l'initiative de le faire hospitaliser par exemple pour faire faire les bilans dont vous considérez qu'ils sont nécessaires.

Vous pouvez prendre la main sur le plan de la gestion de ses affaires en sollicitant une habilitation familiale à déposer auprès du juge des tutelles du tribunal de proximité de votre domicile. Pour cela, il faut un certificat médical circonstancié d'un médecin inscrit sur la liste du procureur département que l'on vous remettra au greffe du tribunal ou que vous trouverez sur internet. Vous veillerez à ce que ce médecin vienne à domicile pour décrire l'état de votre mari. Le contenu de ce certificat est confidentiel. Mais couplé à une requête qui relate les difficultés, vous pourrez avoir un jugement qui vous servira.

Ainsi, vous pourrez prendre l'initiative de faire les démarches administratives pour organiser les rendez-vous médicaux par exemple, par un transport en ambulance, si votre mari refuse de monter en voiture.

Par rapport à votre travail, il n'est peut-être pas impératif d'avoir un certificat médical pour négocier avec votre employeur un temps de télétravail élargi.

Vous devez aussi vous faire aider par les services sociaux de votre ville qui pourront faire à domicile un bilan établissant la dépendance de votre mari et vous procurer des aides extérieures qui vous permettront d'être moins mobilisée et surtout de pouvoir souffler. Votre mari finira bien par s'habituer à une présence extérieure.

Enfin, c'est votre médecin qui, de votre point de vue, vous fera un certificat médical pour votre employeur, justifiant que votre état de santé justifie un emploi à temps de présence réduit dans l'entreprise en raison de votre statut d'aidant.

J'espère que ces quelques pistes vous permettront de faire face à votre situation.