Bonjour Patrick,
Essayons de vous rassurer au mieux : ce ne sera pas d’une simplicité évidente, mais essayons au moins de vous faire voir les choses avec un certain recul.
Vous avez été très choqué à juste titre par l’absence de dialogue constructif avec le médecin du service (c’est EHAPD, pas HAD), par son comportement peu respectueux (énoncer devant une malade un avenir calamiteux…). Alors, vous réagissez légitimement : vous allez voir les textes de loi etc et … vous cherchez de l’aide (excellente chose !). Précisons que votre maman devra sortir du service de médecine aiguË et qu’un SSR transitoire de 15 Jours pourrait vous permettre de structurer son avenir. Voyons comment.
Votre maman a une pathologie invalidante et douloureuse, très douloureuse. Une seule chose est sûre : elle doit être soulagée par un ou plusieurs traitements, ces traitements doivent être revus aussi longtemps que nécessaire et leurs effets secondaires identifiés et soignés si possible. On peut dire que votre maman a une pathologie chronique sévère dont le traitement nécessite une surveillance, et qu’elle a besoin d’aide professionnelle compétente. Ce n’est pas le pire des cas puisqu’elle est entourée, et qu’elle comprend bien ce qui lui arrive (pas de maladie cognitive).
Comment faire ? Très simple !
Les besoins de votre maman sont :
Des aides : OK au domicile
Un suivi thérapeutique :
- Facile sur le plan du traitement car lorsqu’on y est formé, ce n’est pas le pire traitement à suivre.
- Difficile sur la question par qui ? qui amène à la question du lieu de la structure.
- Par des gens formés à la gestion de la douleur :
- EHPAD ? Vous lisez ce qui s’y passe, hélas ! Pénurie de médecins coordonnateurs, insuffisance de formation de certains de ces derniers, impossibilité frustrante et pénible pour eux de prescrire, présence très épisodique, livraison des médicaments aléatoire (WE). De plus, lorsqu’on suit un malade douloureux, il faut l’observer, noter la douleur etc. Il est fort improbable que cela puisse être réalisé en EHPAD (actuellement ou pas). Ou alors elle va passer son temps entre l’EHPAD et l’Hôpital.
- HAD ? Là aussi, il faut que le médecin traitant soit le pilier de la surveillance afin de coordonner état du malade, médecin HAD, intervenants HAD et pharmacie. C’est un dispositif lourd qui nécessite un véritable engagement et encore une fois, au vu de la situation sanitaire c’est compliqué. L’HAD marche très bien en post opératoire, pour des gestes infirmiers spécifiques (sondes, chimio etc)
- RESTE : une équipe mobile douleur soins palliatifs (seul le volet douleur vous concerne ici). Ces équipes mobiles vont au domicile, évaluent, recommandent. Ce sont d’excellents professionnels. Bien sûr il faut qu’il y ait bonne coopération, mais ce serait le meilleur conseil à vous donner. Le médecin doit vous aider à trouver.
- Reste qu’un bon médecin traitant devrait savoir gérer votre maman à condition de ne pas être appelé plusieurs fois par jour, tous les jours car il manquera de temps pour le reste de ses patients.
- Si vraiment votre maman a besoin de soins permanents ce sont les unités de soins de longue durée qui s’imposeront. Mais c’est la vie hospitalière souvent dure et pas très drôle. Le médecin doit vous aider à trouver.
Vous le voyez, la réponse n’est pas le droit, c’est le bon sens, sans conflit une fois que les fâcheries seront mises de côté. Sinon, cela sera préjudiciable à votre maman et à vous tous.
Souhaitons une collaboration constructive entre vous tous , pour elle et vous,