Forum

Bonjour Dany,

Oh que oui, cette situation est fréquente !

Explications :

Avec une telle pathologie, les personnes ne peuvent pas analyser ce qui leur arrive et surtout pourquoi.

Donc pour elles, elles sont enfermées et le ressentent sauf qu’elles n’en comprennent pas la raison. Elles agissent déraisonnablement ! S’élaborent des interprétations fausses et des stratégies pour contrer ce ressenti. Parmi les classiques :

 «  je dois aller chercher mes enfants à l’école, on m’a enfermée pour me voler ma maison, il faut que j’appelle ma fille pour qu’elle me sorte d’ici etc etc ».

Cela cause angoisse, panique, colère.

Que faire ?

• La réassurance médicamenteuse par anxiolytiques doit aider à passer un cap car, au pic de l’angoisse, ces personnes deviennent inaccessibles. Cette période doit être mise à profit pour créer des stratégies compensatrices et trouver les parades à ces comportements anxieux.
• Les stratégies :
  • Le lieu rassurant avec des objets connus (certains adorent les peluches…)
  • Les choses qui peuvent les occuper : pelote de laine épaisse de couleur vive à rembobiner, tissus à ranger
  • La diffusion de musique qui va les détourner de la pensée obsessionnelle
  • Vos enfants ont entièrement raison : le lien avec d’autres et en particulier les soignants. Ils peuvent la solliciter pour des petites tâches ou promenades (ne serait-ce que suivre le chariot qui distribue les goûters)
• Les parades :
  • Les explications : simplifiées à l’extrême, elles mettront l’accent sur la sécurité à être ici, sur l’oubli de son état qui est « bien normal à son âge », sur votre peur « s’il lui arrivait malheur », sur le fait qu’elle s’est occupée de vous et que maintenant c’est à vous de prendre soin d’elle.
  • Les limites : « A ta place j réagirais pareil, mais dans la vie on ne fait pas toujours ce qu’on veut » ; limiter les échanges qui peuvent virer à une obsession agitée : limiter les visites, les appels (eh !oui, le téléphone ne marche qu’à certaines heures et que dans un sens…)

Il faut essayer de faire confiance au temps et aux habitudes. Il suffit d’une bonne relation soignante, d’une présence en partage pour que la diminution des sédatifs soient envisagées et que s’installe une autre période de vie

Bonnes explorations !

Bonjour Dany,

La maladie d’Alzheimer est une maladie qui évolue par paliers , affectant progressivement les fonctions cognitives, donc des fonctions qui permettent de comprendre, analyser et s’adapter à une situation donnée. C’est l’inadaptation à la situation actuelle qui illustre cette pathologie. On peut ne pas souhaiter être dans un endroit, il est déraisonnable de vous appeler sans cesse, se mettre en colère etc

Cette maladie va logiquement modifier sa présentation clinique par rapport à aujourd’hui et en terme d’aggravation.

Mais pas un malade d’Alzheimer ne ressemble à un autre. Certains vont voir leur équilibre, la coordination à la marche s’altérer ; certains auront une incontinence ; certains auront des troubles de la parole etc Et puis d’autres jamais ce qui précède mais d’autres troubles. Qui sait ? Pour votre maman on ne peut rien dire.

Donc, plutôt que d’imaginer ce qui peut-être ne se produira pas il est conseillé de vivre l’instant présent et se battre pour qu’il soit le plus vivable possible.

La durée de la maladie est de 5 à 15 ans. Mais là encore c’est variable et chez la personne qui vieillit, de multiples causes de décès existent.

Lorsqu’on parle d’aggravation dans le temps, il faut savoir de quoi on parle ! Imaginez que votre maman aille mieux, se fasse à sa situation, trouve un soignant génial, tisse un lien avec un résident qui l’apaise, mais que dans le même temps, elle ait plus de mal à marcher dira t’on qu’elle s’est aggravée ?

Dans tous les cas, il faut lui offrir les chances de s’apaiser et lui donner deux mois pour passer le cap de l’adaptation à sa nouvelle vie.

Bien à vous