Expliquer la maladie d’Alzheimer aux plus jeunes

Les petits se sentiront vite perdus s’ils voient leur proche changer sans qu’on leur dise pourquoi. Voici quelques pistes pour leur faire comprendre cette pathologie complexe d’une façon adaptée à leur jeune âge et à leur statut de petit-enfant.

« Dis, c’est normal que grand-père me demande toujours la même chose ? » ; « Pourquoi Mamie ne se souvient plus de mon prénom ? » ; « C’est ma faute si grand-mère s’énerve ? » Inévitablement, les questions se bousculent dans la tête des enfants quand ils sont confrontés aux changements de comportement d’un parent atteint par la maladie d’Alzheimer. Comment réagir ?

Pas de tabou !

Dans l’intention de préserver votre enfant, vous pouvez être tentés de nier la réalité en évitant de lui répondre ou en faisant comme si de rien n’était devant lui. Attention ! En l’absence de vos explications, il risque de mal interpréter la situation et de réagir de façon inadéquate : sentiment d’exclusion, désorientation, culpabilité, rancœur, détachement…

Soyez simple et dédramatisez la situation

Inutile de vous embarquer dans un exposé scientifique sur la maladie Alzheimer. Plus l’enfant est jeune, moins il a besoin de détails ! Privilégiez les termes concrets du quotidien et une réponse courte, basée sur ce qu’il connaît déjà de la vie. Par exemple :« Comme toi qui as eu mal au ventre et qui as vomi la semaine dernière, Mamie a un problème dans sa tête qui lui fait oublier des informations importantes et faire des choses surprenantes. »

Le but est que l’enfant sorte rassuré de votre discussion ! Au lieu d’insister sur les aspects tristes (c’est une maladie grave, qui ne fait que progresser, qui ne se guérit pas etc.), apprenez-lui à voir les côtés positifs (ça n’a rien de contagieux ; même si ton grand-père change, c’est toujours la même personne ; il t’aime et a encore plus besoin de toi). Comme les petits ont tendance à culpabiliser dans les situations qui leur échappent, précisez bien que, quoi qu’il arrive (si son grand-parent crie, qu’il ne le reconnaît plus…), ce n’est pas sa faute, ni celle de son grand-parent, mais uniquement celle de la maladie.

Impliquez-les pour contribuer à maintenir le lien familial

Glissez à votre enfant qu’il peut encore faire plaisir à son grand-parent en passant du temps avec lui. Non seulement il se sentira investi, mais il sera d’une aide réelle, car les plus jeunes révèlent une intuition inattendue dans ce genre de cas. Moins embarrassés qu’un adulte par les bizarreries du comportement, ils se montrent plus naturels avec lui. Guidés par leur imagination d’enfant, ils explorent avec plus de créativité les modes de communication non verbale. Débordants de spontanéité, ils osent plus simplement les câlins, les caresses, peuvent se blottir, se percher sur les genoux… Autant d’éléments qui facilitent le maintien d’une étonnante complicité, dénuée de jugement et de gêne ! 

Besoin d’un coup de pouce ?

Si vous cherchez un support pour aborder le sujet avec votre enfant ou que ce dernier a besoin de le comprendre davantage, n’hésitez pas à lui proposer :

• Des livres : de nombreux ouvrages jeunesse mettent en scène des personnes souffrant d’Alzheimer afin de faire comprendre cette maladie en passant par des moyens adaptés aux petits : histoires, images, humour, poésie…
• Des jeux : Adapt’ou Pas est un jeu de société conçu pour confronter de façon amusante les participants aux problèmes courants dus à la pathologie et leur apprendre à y réagir de la bonne manière.
• Le site Alzjunior : destiné aux 6-12 ans, ce site d’information sur Alzheimer est un précieux outil pédagogique. Chaque mois, y sont publiés le nouvel épisode d’une bande dessinée mettant en scène une famille dont le grand-père est atteint, un article sur un aspect de la maladie et la réponse à une question. L’enfant peut également y trouver une présentation générale sur la maladie, un dico pour comprendre les termes scientifiques, des pistes de lecture, des idées d’activités, des conseils pratiques…

Sélection de livres pour enfants

• À partir de 4 ans
  • « Anna Maria Sofia et Petit Max » de Edward van de Vendel et Ingrid Godon
• À partir de 5 ans
  • « Ma grand-mère Alzha… quoi ? » de Véronique Van den Abeele
  • « Au revoir, Adélaïde » de Geneviève Casterman
• À partir de 6 ans
  • « La tête à l’envers » de Didier Dufresne
• À partir de 8 ans
  • « Ma grand-mère perd la tête » de Corinne Dreyfuss
• À partir de 13 ans
  • « Mamie Mémoire » d’Hervé Jaouen