Les pathologies du vieillissement

Les pathologies du vieillissement

La capacité d’un cerveau à résister à la maladie d’Alzheimer dépend de l’importance de sa « réserve cognitive ». Mais de quoi s’agit-il ? Et comment la renforcer ?

Qu’est-ce que la réserve cognitive ?

La présence de lésions de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau ne suffit pas à entrainer immédiatement l’apparition des symptômes de la maladie. Ils pourront ne survenir que 10, 15 ou 20 ans plus tard, voire pas du tout ! 

Le cerveau résiste d’autant mieux et plus longtemps aux dépôts de protéines anormales caractéristiques de la maladie que les connexions entre ses neurones, développées au fil des années, sont nombreuses. Elles permettent d’optimiser le fonctionnement des réseaux cérébraux existants, et même d’en créer de nouveaux. 

Le cerveau peut ainsi fonctionner mieux et de façon plus flexible, devenant capable si nécessaire d’utiliser des stratégies alternatives pour effectuer une même tâche. Pour définir cette capacité, les experts parlent de « réserve cognitive ». Plus elle est importante, mieux le cerveau maintient chacune de ses fonctions avec le temps. 

Tôt ou (sur le) tard

Cette véritable malle aux trésors commence à se remplir dès l’enfance. Toutes les expériences positives qui accompagnent la découverte de son environnement par un enfant stimulent ses neurones, et donc développent sa réserve cognitive. L’école et ses apprentissages (lecture, écriture, relations sociales…) en occupent une large place.

Prendre un bon départ en CP propulse plus souvent vers les études supérieures, puis vers une vie active enrichissante. Pour autant, on peut avoir eu un parcours scolaire chaotique et/ou une activité professionnelle peu stimulante et se développer malgré tout une magnifique réserve cognitive ! Elle se nourrit en effet de sources multiples et ce tout au long de la vie.

A tout âge, il suffit d’avoir des activités (mentalement) stimulantes. Qu’elles relèvent du domaine professionnel ou des loisirs, peu importe car toutes ont un effet positif, à condition de soumettre le cerveau à des situations nouvelles, qui l’oblige à sortir de son train-train quotidien.

En pratique ? Se perfectionner en japonais ou apprendre à envoyer des mails, s’initier au bridge ou à la belotte, se fabriquer une robe ou réparer un meuble, lire l’intégrale de Marcel Proust ou le bulletin municipal, voyager au bout du monde ou découvrir la ville voisine, prendre des cours de harpe ou assister à un concert pop, toutes ces activités stimulent les neurones.

Etre actif et s’ouvrir aux autres

Deux autres ingrédients sont nécessaires pour développer et entretenir sa réserve cognitive : une activité physique régulière, et des interactions sociales nombreuses.

Recevoir de la visite ou rendre visite, s’impliquer dans une association ou échanger de menus services avec ses voisins enrichit la réserve cognitive. Une étude récente menée en Corée a ainsi montré que les personnes âgées inscrites à un club ou un centre pour seniors et/ou qui ont des contacts fréquents avec leurs proches (même par courrier ou par téléphone) sont celles qui résistent le mieux au déclin cognitif avec les années. Selon une autre étude, plus ancienne, chaque lien social supplémentaire réduirait de 16% le risque de démence !

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