Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont-elles plus vulnérables face au Covid-19 ?

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont-elles plus vulnérables face au Covid-19 ?

Que ce soit avant, pendant ou après une infection par le virus SARS-COV 2, ce dernier représente un plus grand danger pour une personne atteinte par la maladie d’Alzheimer que pour les autres. On vous explique pourquoi.

Ils sont plus facilement contaminés

Les malades d’Alzheimer sont la proie facile du Covid-19 à cause de leur grande difficulté à respecter les gestes barrière. Ils peinent en effet à se rappeler les consignes sanitaires de façon permanente, et certains troubles du comportement liés à la pathologie (agitation, errance, attitude intrusive…) les poussent, au contraire, à les enfreindre. Les sujets plus dépendants sont d’autant plus exposés à la contagion qu’ils sont régulièrement en contact étroit avec leurs aidants pour l’habillement, la toilette, les soins etc. « La meilleure prévention passe par la vaccination des malades, ainsi que de leurs proches et soignants », insiste le neurologue Dr. Remy Genthon.

La menace de complications

S’ils contractent le Covid-19, les malades d’Alzheimer sont plus sujets aux complications. En cause : l’âge moyen des personnes atteintes de la maladie Alzheimer, et, à âge équivalent, un état de santé initial moins bon : « Plus de comorbidités, en particulier, atteinte cardio-vasculaire, diabète et pneumopathie », énumère ainsi le Dr. Remy Genthon. Les accidents vasculaires thrombotiques et hémorragiques que l’on observe avec le SARS-Cov2 peuvent avoir chez eux des conséquences plus lourdes à cause de ces fragilités. 

Une accélération du déclin cognitif à craindre

Nous venons de voir qu’Alzheimer rend les personnes plus vulnérables face au Covid-19. Mais le drame veut que l’inverse soit aussi vrai : le Covid-19 rend les personnes plus vulnérables face à Alzheimer. 

Le virus en lui-même a probablement des incidences sur le cerveau. « La perte d’odorat témoigne que l’infection par le SARS-Cov2 peut retentir sur le système nerveux et que des complications neurologiques directes du virus sont à craindre », détaille le Dr. Remy Genthon. Des résultats d’autopsies réalisées chez des patients décédés après avoir contracté le Covid-19 ont notamment permis d’identifier la présence de petites lésions vasculaires, susceptibles d’engendrer des démences si elles se multiplient à l’intérieur du cerveau. Cela ne ferait qu’altérer davantage les capacités cognitives d’une personne dont les neurones sont déjà endommagés par les lésions responsables de la maladie d’Alzheimer.

Plus indirectement, les conditions imposées par la pandémie actuelle (limitation des visites, des déplacements…) sont également néfastes pour le malade. Elles perturbent son suivi clinique et interrompent les activités (collectives, sportives…) nécessaires à la stimulation de ses capacités cognitives, et l’isolent davantage créant autour de lui un climat d’anxiété délétère. D’où un risque de voir son déclin cognitif s’accélérer brutalement. 

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