Maintenir le brossage de dents d’un malade Alzheimer : pourquoi et comment ?
Incontournable pour le bien-être et la santé du malade Alzheimer, le brossage de dents devient parfois un défi quotidien pour les aidants. Vous trouverez ici quelques bonnes raisons de s’accrocher pour préserver cette habitude et des astuces pour y parvenir.
Plus la maladie d’Alzheimer progresse, plus le rituel du brossage de dents se complique. Et pourtant, il est indispensable de le conserver chaque jour. Non seulement une bonne hygiène bucco-dentaire aidera la personne à se sentir bien en termes d’estime de soi, d’intégration sociale, de capacité à manger et à apprécier les aliments, mais elle peut également contribuer à retarder la progression de sa maladie.
Dans une étude publiée dans Science Advances en 2019, des scientifiques américains ont en effet démontré que la bactérie Porphyromonas gingivalis, responsable de plusieurs maladies des gencives, produit une protéine nocive pour les cellules nerveuses du cerveau : sa présence augmenterait le risque de maladie d’Alzheimer, ainsi que la rapidité de son évolution. Autant de bonnes raisons de redoubler d’efforts pour le maintien d’un brossage de dents régulier !
Voici, stade par stade, les difficultés que peut poser ce rituel dans le quotidien d’un malade Alzheimer et des conseils pour contourner ces obstacles :
- La personne oublie de se brosser les dents. Au début, avec les premiers troubles de la mémoire, il arrive simplement que la personne omette ce rituel. Il suffit alors de le lui rappeler et de contrôler qu’elle l’ait bien fait.
- Elle le fait n’importe quand. Plus la maladie avance, plus la personne perd la notion du temps et cette confusion affecte ce rituel comme les autres : elle se met à se brosser les dents en plein après-midi ou y passe un temps démesuré. Pour l’aider, des repères temporels peuvent être mis en place. Par exemple, une alarme identifiable, programmée deux fois par jour, lui rappellera que c’est le bon moment pour aller se brosser les dents. Un sablier de deux minutes près du lavabo lui indiquera quand elle peut arrêter.
- Elle perd la maîtrise du geste. Tant que la personne a encore la capacité motrice de se laver les dents elle-même mais qu’elle ne se rappelle plus comment s’y prendre, contentez-vous de lui montrer l’exemple ou de donner les directives au fur et à mesure, quitte à guider sa main si besoin. Le jour où elle n’a plus la dextérité manuelle nécessaire, il est possible de lui proposer des solutions de lavage plus simples d’utilisation : brosse à dents électrique, coton-tige fluoré, poudres lavantes à base de bicarbonate, bâtonnets à sucer et mordiller… Étape suivante, si ces aménagements ne suffisent pas, brosser vous-même les dents à la personne. Plusieurs techniques sont recommandées. Par exemple : l’asseoir sur une chaise, se placer derrière elle et appuyer sa tête sur votre bras.
- Elle refuse le brossage de dents. Il arrive qu’au moment où on s’apprête à lui brosser les dents, la personne s’agite, ferme obstinément la bouche… Très probablement, elle ne comprend pas ce qui se passe et se sent agressée par ce geste invasif. Priorité : la rassurer. Choisissez donc un moment où elle est tranquille et un endroit spacieux. Détendez-la en lui parlant doucement/chantonnant ou en lui faisant tenir un objet qui l’apaise. Avec des gestes doux, vous pouvez ensuite toucher et masser progressivement ses joues, son menton, ses lèvres, articulations maxillaires de sorte à écarter ses mâchoires sans la brusquer. Une fois sa bouche ouverte, introduisez la brosse à dent recouverte de dentifrice par le côté et lavez rapidement, sans cesser de parler/chantonner. Si c’est la brosse à dents qui l’effraie, vous pouvez enrouler votre doigt dans une serviette ou utiliser des bâtonnets à embouts de mousse.
Ces quelques conseils vous permettront de maintenir un brossage de dents régulier et de l’aborder de façon plus sereine.
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