Maladie d’Alzheimer : bouger plus, pour aller mieux !
Efficace en prévention, l’activité physique devrait également faire partie intégrante du traitement des personnes déjà malades d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer n’a pas uniquement des conséquences sur la mémoire, le langage ou encore le raisonnement. Elle impacte aussi la motricité, avec notamment des difficultés à coordonner les mouvements et à effectuer les gestes du quotidien.
De nombreux malades Alzheimer réduisent ainsi peu à peu leurs activités, avec à la clé des complications liées à la sédentarité : fonte musculaire, troubles de l’équilibre et chutes, ralentissement du transit intestinal, déconditionnement cardiaque et respiratoire… Autant d’évènements qu’une activité physique régulière aide à prévenir, freinant ainsi la perte d’autonomie.
L’exercice a également un effet positif sur l’humeur (réduction de l’anxiété et de la tristesse, sentiment de bien-être), améliore l’image de soi et favorise le maintien du lien social lorsqu’il est pratiqué en groupe.
Un pas après l’autre
Dans la maladie d’Alzheimer, l’exercice améliore de surcroît la capacité à réaliser les activités de la vie quotidienne. De nombreuses études (mais pas toutes) ont également démontré qu’un programme d’activités physiques adaptées peut freiner le déclin cognitif, à condition d’inclure des exercices dits « aérobies », c’est-à-dire qui font travailler l’endurance, comme la marche.
Une équipe de chercheurs italiens a mené, en 2011, une étude chez des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer à un stade avancé, accueillies en institutions spécialisées. Le simple fait de les encourager à marcher et de les accompagner pour une tranquille balade de 30 minutes, quatre après-midis par semaine, a entrainé en moins de six mois non seulement une amélioration de leurs performances physiques (augmentation de la distance parcourue en 6 minutes), mais aussi un ralentissement de leur déclin cognitif : le score au mini-mental test avait baissé de 47% pour les non marcheurs, contre 13% seulement pour les marcheurs !
En pratique
La danse, la natation, le vélo (y compris d’appartement), la gymnastique douce, le rameur, le Tai chi et le Qi gong, mais aussi le jardinage, les jeux sur console (exercise games) et même de petits mouvements simples réalisés en position assise font partie des autres activités bénéfiques.
Faire de l’exercice reste possible à tous les stades de la maladie, à condition de choisir des activités adaptées, régulières et d’intensité modérée (pas d’essoufflement). A condition aussi de se fixer des objectifs réalistes, fonction des possibilités du malade Alzheimer, de ses goûts et de son éventuel passé sportif.
Une bonne idée consiste, lorsque c’est possible, à pratiquer ensemble (aidant et malade Alzheimer) les activités physiques ou sportives afin que tout deux profitent de leurs bénéfices physiques, psychiques et relationnels.
Sur ordonnance aussi !
Depuis 2017, un médecin traitant peut prescrire une « activité physique adaptée » (APA) à une personne en affection longue durée, par exemple pour une maladie d’Alzheimer. La mise en œuvre de sa prescription revient à un professionnel de santé (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien) ou à un professionnel qualifié dans le domaine sportif.
Pour l’instant, aucun remboursement des séances n’est à attendre de l’Assurance Maladie. Certaines mutuelles, assurances et collectivités territoriales (comme la ville de Strasbourg) ont donc prévu des aides financières dédiées. Pour réduire les coûts, on peut également faire appel à une association spécialisée comme Siel Bleu (sur www.sielbleu.org/).
Sources : Cochrane Database of Systematic Reviews, Alzheimer’s & dementia, Ageing Research reviews, American journal of Alzheimer’s disease and other dementias, British Medical Journal, IRBMS, Journal of Motor Behavior.
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