À quoi est due et comment détecter une infection urinaire chez une personne âgée ?

À quoi est due et comment détecter une infection urinaire chez une personne âgée ?

L’infection urinaire, première infection chez les personnes âgées, frappe 7 fois plus de femmes après 70 ans et presque 25 % de celles vivant à domicile ont, sans le savoir, des bactéries dans leurs urines. Mais quand elle s’exprime, cette infection n’est pas toujours reconnue. Pourtant, les répercussions sur la qualité de vie sont parfois significatives. Alors, comment la définir ? Quels sont ses risques ? Quelle prévention possible ?

Quand parle-t-on d’infection urinaire ?

L’infection urinaire est mise en évidence avec l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) prélevé le matin, si possible en milieu de jet, après correcte désinfection locale. Il sera volontiers prélevé en fin de jet si on pense à une prostatite chez l’homme. Chez la femme âgée, qui n’a pas de risque de complication, l’ECBU ne sera idéalement demandé par le médecin que si la bandelette urinaire trempée au préalable dans les urines recueillies, revient positive. Cela est indiscutable lorsqu’à l’ECBU, une bactérie y est retrouvée en nombre anormal avec, souvent, un niveau significatif de globules blancs. Quand l’ECBU montre plusieurs bactéries, on évoque plutôt une contamination.

Pourquoi est-elle plus fréquente avec l’âge ?

Tout d’abord parce que la vessie se vide moins bien et que des urines y stagnent. Ensuite, parce que les germes, par exemple amenés par une protection insuffisamment changée, peuvent contaminer une vessie reliée à l’extérieur, chez la femme, par un urètre court. Mais aussi parce que l’absence des œstrogènes chez la femme ménopausée modifie la flore vaginale ; la paroi vésicale devenant alors plus sensible à la fixation des bactéries.

Sachez également qu’un diabète favorise le sucre dans les urines, d’où un développement possible de germes. Enfin, une faible hydratation, provoquant une moindre évacuation des germes hors du corps humain, peut aussi provoquer une infection urinaire.

Des risques existent

Un risque rare, mais potentiellement grave, est la diffusion des germes aux reins (appelée pyélonéphrite), avec une fièvre parfois retardée qui n’alerte pas, majorant, de ce fait, le risque de passage de germes dans le sang (septicémie) par retard d’une prise en charge.

L’incontinence est aussi un des risques provoqués par une infection urinaire. Sans compter qu’elle induit, chez la personne âgée, un inconfort certain et favorise, à tort, un lever trop rapide vers les toilettes amenant un risque de chutes et donc de remise en cause du maintien à domicile. Cela peut aussi entraîner un isolement social progressif. Par ailleurs, une infection urinaire peut avoir pour conséquence, et c’est souvent le cas chez les personnes très âgées, une hospitalisation pour confusion mentale, favorisée par la déshydratation ou une fatigue intense, inhabituelle et inquiétant l’entourage.

Il est à noter que certaines personnes âgées ont plus de risque d’avoir des complications  de ces infections qui ne sont alors plus considérées comme simples. Par exemple, si le fonctionnement des reins était déjà fragile (la clairance dans le sang l’indique), si la personne a plus de 75 ans…

Quand être alerté et que faire ?

En cas, bien sûr, de brûlures urinaires, de mictions trop fréquentes (les germes irritent la paroi de la vessie), de sang dans les urines (un calcul peut faire saigner et favoriser l’infection), de gêne pour uriner (le passage des urines provoque un contraction incomplète du sphincter du bas de la vessie) ou de rétention totale d’urines, voire d’une incontinence urinaire récente et isolée. Mais aussi, des troubles du comportement (fugue, confusion, agitation…) ou fatigue inhabituelle.

Pour guérir une infection urinaire, il faut en premier lieu alerter le médecin traitant de votre proche. À l’aide d’une bandelette urinaire, d’un ECBU et surtout de l’étude effectuée par le laboratoire en quelques jours, il pourra déterminer quel antibiotique est nécessaire, aidé d’une hydratation renforçant l’efficacité.

Quelle prévention possible ?

  • Dire à votre proche, ou l’aider si cela n’est pas possible à aller aux toilettes dès que l’envie se présente. Une réflexion à avoir en commun sur l’installation d’un possible fauteuil de toilettes près du lit pour ne pas hésiter à se lever la nuit ;
  • Faire en sorte que votre proche ait un transit digestif satisfaisant (les selles du rectum peuvent gêner la bonne vidange vésicale) ;
  • Boire au moins un litre et demi d’eau entre les repas (et boire même sans en avoir soif) ;
  • Veiller à une hygiène locale correcte, lutter contre l’alitement et envisager un antibiotique régulier si les cystites récidivent et gênent la qualité de vie de votre proche âgé.

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