La voix aussi prend des rides ! 

La voix aussi prend des rides ! 

« Nous sommes des êtres de parole » dit Françoise Dolto. Nous baignons dans les sons humains ; depuis notre venue au monde en un cri, la voix parlée, chantée, entendue, notre souffle qui nous accompagne jusqu’au dernier, cette part de nous-mêmes, aérienne et charnelle qui s’exprime hors de nous mérite tout notre intérêt, dans un moment de la vie où elle est fragilisée.

Les sons sont l’expression du vivant

Dans le cerveau se construit l’assemblage des mots (première étape), puis les cordes vocales sont mises en mouvement pour produire des sons (deuxième étape). 

Première étape impactée : pathologies neuro cérébrales vasculaires ou dégénératives telles AVC, Alzheimer, aphasie primitive primaire.

Deuxième étape impactée : vieillissement normal, pathologies locales causant des lésions de la gorge – cancers, brulures acides dues à un reflux gastro oeosophagien-, sécheresse, pathologies affaiblissant le mouvement au premier rang desquelles la maladie de Parkinson.

L’avancée en âge après 60 ans est la cause la plus évidente de la modification de la voix :

Les cartilages du larynx deviennent rigides, les muscles des cordes vocales s’atrophient, la quantité d’air venant du souffle qui les fait vibrer diminue, l’hydratation est moindre. Le résultat est une voix faible, plus grave chez les femmes ou chevrotante.

Des solutions pour garder à la voix sa jeunesse !

Mis à part les traumatismes ou opérations chirurgicales destructrices, il y a toujours des solutions simples à tenter.

  • S’hydrater surtout si on prend des médicaments qui assèchent l’organisme (diurétiques, antalgiques à base de morphine). Les liquides chauds sont recommandés.
  • Humidifier les pièces à vivre, inhalations.
  • Souffler dans un verre d’eau avec une paille de gros calibre en faisant des bulles (on peut garder une paille métallique qui resservira). 
  • Soigner un reflux acide, une allergie chronique de la gorge.
  • Rééducation avec orthophoniste.
  • Chanter autant que possible.
  • Rompre l’isolement afin de rester habitué à parler ou bien parler tout seul, lire à haute voix en articulant.
  • Prendre des substituts de vitamines et minéraux qui vont tonifier.
  • Réduire tabac et alcool.

Pourquoi ne pas appliquer ces règles simples à la fois à son proche et soi-même ? Et pourquoi ne pas impliquer les membres de la famille ou des amis ?

Vivre autrement l’expression orale lors des troubles cognitifs avancés, c’est possible !

Des cris, des bribes de mots répétés, des psalmodies incessantes, un jargon, des sons incompréhensibles ou faiblement audibles est souvent le seul mode d’expression possible lors des pathologies neuro évolutives.

C’est certes fatigant, agaçant pour les proches, mais voici quelques astuces :

  • Tout faire pour calmer angoisse et douleurs : c’est souvent le seul moyen de leur expression donc la rechercher, la diagnostiquer, la soigner. Se rappeler que l’isolement, le silence peuvent être angoissants. 
  • Diffuser des sons qu’ils soient de la nature, des chansons, de la musique (Ah ! Mozart !) ou des voix en continu : l’isolement, le silence peuvent être angoissants. Un brouhaha ou des cris peuvent également être stressants : donc sons apaisants dans ce cas.
  • Communiquer en répétant des sons émis même sans aucun sens mais en les modulant comme une vraie conversation.
  • Si les cris sont perçants, y répondre sur la même hauteur de ton puis aller décrescendo jusqu’au murmure.
  • « Jouer »un véritable échange avec des : « Je suis d’accord, je comprends, ça fait plaisir, je ne partage pas cet avis… »

Il est souhaitable de postuler que la personne malade ou « vieille » comprend ce qu’on lui dit ou qu’on va essayer de comprendre ce qu’elle dit !

Toute personne « émettrice » qui donne encore de la voix devrait trouver un « récepteur » ! 

Améliorons l’émission, offrons une meilleure réception !

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