L’agressivité chez la personne âgée

L’agressivité chez la personne âgée

Parfois la sagesse vient avec la maturité. Certaines personnes voient en effet leur caractère s’adoucir en vieillissant, une fois déchargées de responsabilités professionnelles ou éducatives, ou bien après qu’elles aient réglé des conflits intérieurs ou interpersonnels. Pour d’autres, l’avancée en âge s’accompagne d’une modification du comportement qui devient agressif, les transformant parfois en véritable « Tatie Danièle ».

Cette agressivité peut s’exprimer aussi bien verbalement que physiquement, ou bien par la destruction d’objets personnels. Un conflit peut alors s’installer entre l’aidant qui se sent victime de harcèlement et l’aidé. Le premier peut être animé de sentiments troubles, tiraillé entre le ressentiment envers son proche et la culpabilité d’éprouver cette émotion, ou bien réagir dans la surenchère, ce qui ne risque pas d’arranger les choses.

Une modification brutale de la personnalité doit interpeller

La tentation serait d’envisager ce comportement sous l’angle moral, ce qui risquerait, dans le pire des cas, de n’avoir d’autre effet que d’aggraver la situation, et dans le meilleur, de n’apporter aucune solution.

Qui n’a eu un mouvement d’humeur face à un appareil qui tombe en panne ou face à quelque chose qui nous met en échec ? Ainsi pouvons-nous exprimer de l’agressivité lorsque nous nous trouvons en situation d’impuissance. Considérant qu’être dépendant, c’est être confronté à une multitude de petits échecs personnels, nous pouvons comprendre ce en quoi ils sont générateurs d’agressivité.

Dans le même ordre d’idées, nous savons tous que lorsque nous avons mal à une dent, ou bien lorsque nous sommes d’une humeur morose, nous sommes à prendre « avec des pincettes ». Il importe par conséquent de prendre en considération le fait qu’une telle modification du caractère peut être liée à une souffrance psychologique ou encore à une affection psychiatrique ou organique.

D’une certaine manière, l’agressivité peut constituer pour certains une manière de reprendre une part de contrôle face à une situation de dépendance. Elle est également une façon de communiquer, de faire connaître un mal-être lorsqu’on ne sait plus comment l’exprimer.

Il est alors possible de rechercher ce qui, récemment, a pu changer :

  • changement dans l’environnement de la personne (retraite, décès d’un proche, d’un ami ou d’un animal familier, hospitalisation ou  déménagement, conflit familial, par exemple) ;
  • apparition de problèmes somatiques récents : affections douloureuses, atteintes sensorielles, perte d ‘autonomie entraînant une atteinte narcissique ;
  • modification d’un traitement médicamenteux ;
  • une possible maltraitance de la personne agressive ;
  • problème psychiatrique : dépression (dépression hostile), délire, état démentiel.

Comment réagir ?

Ces comportements peuvent rester cachés et faire l’objet d’un secret de famille, passant alors inaperçus aux yeux du médecin. Il est donc de l’intérêt, aussi bien de l’aidant que de l’aidé, de rechercher les causes de cette agressivité et de ne pas la passer sous silence. Il convient alors, lorsque cela est possible, d’essayer de rétablir la communication avec ce dernier et de parler avec le médecin ou le psychologue des changements qui ont pu en être à l’origine. Cette démarche aidera avant tout l’aidant à mieux les accepter, et à modifier son regard en le rendant plus bienveillant, voire à désamorcer une part de cette agressivité qui pose problème à l’aidé lui-même et à son entourage.

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