Le syndrome des jambes sans repos : une pathologie impactant le couple Aidant/Aidé
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) ou maladie de Willis-Ekbom touche 5 à 10 % de la population. Sa fréquence augmentant avec l’âge, il se manifeste par des mouvements répétitifs à type d’impatiences et de secousses des membres inférieurs survenant le soir ou la nuit. Il est impératif de ne pas le confondre avec les tremblements de quelque cause que ce soit.
Qu’est-ce que le Syndrome des Jambes Sans Repos ?
Pour être diagnostiqué SJSR, quatre critères doivent être réunis:
- Survenue au repos en position allongée ou assise, amélioration à l’activité.
- Aggravation en fin de journée et surtout la nuit.
- Sensations désagréables et décrites diversement d’une personne à l’autre, au niveau des membres inférieurs : brulures, picotements, démangeaisons, fourmillements, douleurs…
- Agitation motrice afin de se débarrasser de ces symptômes: besoin de marcher, de sauter sur place, de se frotter les jambes, d’entreprendre de nombreuses tâches, prendre des douches froides…
Ces manifestations peuvent apparaître à des fréquences variables (de quelques jours, quelques heures à tous les jours) incluant des périodes de rémission totale.
Lorsque ces manifestations ou une plainte du malade sont constatées par les aidants, il est important de les signaler au médecin généraliste qui pourra adresser le proche à un neurologue.
Ces manifestations cliniques impactent fortement la qualité de vie de la personne qui en souffre.
En effet, les réveils nocturnes, le besoin de supprimer les périodes de sommeil de repos qui génèrent ces sensations, a pour conséquences une somnolence diurne, l’aggravation des troubles du comportement chez une personne souffrant de troubles cognitifs ne comprenant pas ce qui lui arrive. Agressivité, épuisement, manque de sommeil et d’appétit vont impacter le proche et les aidants.
A quoi est dû le Syndrome des Jambes Sans Repos ?
Si les mécanismes de survenue ne sont pas formellement reconnus, plusieurs conditions peuvent favoriser ces manifestations cliniques.
Elles sont impérativement à rechercher car la suppression de certaines causes lorsque c’est possible, entraine une amélioration voire une suppression des signes cliniques.
- Les carences en Fer.
- La prise de médicaments antidépresseurs et de neuroleptiques.
- Les excès en aliments excitants : caféine, tabac, alcool.
- Le manque d’exercice physique, de sorties extérieures, les activités « figées » (TV)
- Le SJSR est fréquemment présent dans la maladie de Parkinson et maladies proches (Maladie à Corps de Lewy), la polyarthrite rhumatoïde, le diabète, à l’insuffisance rénale pour les plus fréquents.
- Un mot des apnées du sommeil : le SDJSR est associé dans 80% des cas aux Mouvements Involontaires Périodiques des Jambes pendant le Sommeil: flexions / extensions des orteils, des pieds, des jambes et des cuisses. Le syndrome d’apnée du sommeil qui en est la principale cause est à traiter absolument.
Le SJSR ne doit pas être confondu avec les autres manifestation de mouvements, la plupart du temps totalement involontaires.
- Les grands mouvements des membres ou du tronc de certaines lésions cérébrales localisées : traumatismes crâniens, AVC, hématome intracrânien.
- Les agitations d’origine psychique parfois spectaculaires touchant plusieurs parties du corps (hystérie, manifestations anxieuses inconscientes extrêmes).
Comment traiter le Syndrome des Jambes Sans Repos ?
La consultation médicale permettra de confirmer le diagnostic et d’évaluer sur une échelle spécifique les possibles facteurs favorisants et le retentissement sur la vie quotidienne.
En dehors de la suppression d’une cause médicale identifiée, les traitements proposés sont le fait d’une prescription spécialisée, et suivie de près car la personne avançant en âge, combinant souvent plusieurs maladies est à traiter avec précaution. Il s’agit de la Dopamine ou de médicaments en lien avec son métabolisme puisque cette substance chimique du cerveau intervient dans les mouvements ; d’anti épileptiques ; de certains opiacés.
On ne saurait suffisamment insister sur la suppression des produits excitants en favorisant les tisanes apaisantes (mélanges relaxants à base de tilleul, de fleur d’oranger) et l’évitement de station assise prolongée. Au contraire, une petite marche en extérieur, le contact avec un sol frais, des activités qui focalisent l’attention du sujet et qui peuvent être partagées est à recommander.
Si vous les constatez chez votre proche, ne laissez pas aggraver ces manifestations qui peuvent être améliorées : consultez !
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