Les cancers féminins : déconstruire les idées reçues

60 % des personnes qui accompagnent un proche sont des femmes. Elles négligent souvent leur santé au détriment du soin apporté au proche. Sur le sujet du cancer, il y a un réel besoin de mettre de côté les idées reçues. 

Être guidées pour prévenir et être convaincues que l’on peut prendre en charge efficacement les cancers de la femme offrira une chance de pérenniser leur présence auprès de la personne qu’elles aident.

Quand on vieillit, on souffre moins de cancer (tous types confondus) ?

Non. La fréquence des cancers aurait tendance à augmenter en raison de l’allongement de l’espérance de vie (85,2 ans en 2022, chez la femme), du vieillissement des tissus et de l’opportunité de les diagnostiquer.

Quand on vieillit, le cancer évolue plus lentement ?

Absolument pas. Des évolutions localement peuvent survenir, altérant la qualité de vie et débouchant sur une fin de vie délicate (douleurs, soins permanents).

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme après 65 ans ?

Oui, le cancer du sein reste en tête des cancers de la femme qui vieillit. 50% des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans et 28% sont diagnostiqués après 69 ans.

C’est dire l’importance d’un suivi régulier. Un examen des seins par an est souhaitable. Trois explorations peuvent se succéder au fil des années, en alternance avec la mammographie : échographie, scanner, IRM.

En avançant en âge,la recommandation pour la réalisation de la mammographie est de tous les deux ans jusqu’à 65 ans, sans antécédents de risque. 

Attention ! Nombre de médecins discutent le bien-fondé de l’arrêt du suivi : continuer à être sensibilisé et se faire dépister est indispensable.

Quels sont, par ordre de fréquence, les autres cancers de la femme après 65 ans ?

Le pourcentage de survenue est moindre pour les autres cancers féminins : cancer du corps de l’utérus, cancer des ovaires, cancer du col de l’utérus.

Quel est le rythme des frottis du col de l’utérus après 65 ans ?

En dehors de signes cliniques, c’est le même que pour la femme plus jeune : tous les 5 ans. Il faudra tenir compte dans le très grand âge des empêchements comportementaux et locaux à la réalisation de l’examen. 

Que faut-il considérer dans la prise en charge des cancers de la femme après 65 ans ?

Les mêmes que plus jeune, en fonction de l’état général, les souhaits personnels, mais en tenant compte de la qualité de vie puisque les années à vivre diminuent en nombre fatalement. 

À quoi bon traiter un cancer alors qu’on vieillit ?

Parce que des chances de survie d’excellente qualité existent à présent. L’absence de traitement ne conduira qu’a des complications : extension du cancer du sein à la peau, métastases multiples, douleurs généralisées, cachexie (amaigrissement et fatigue généralisée dus à une grave maladie ou à la sous-alimentation) et affaiblissement général.

Traite t’on différemment un cancer chez une femme de plus de 65 ans ?

Non car on reste jeune longtemps sauf si les pathologies s’additionnent ! Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, traitements médicamenteux peuvent être proposés et discutés. 

Quand il s’agit d’un grand âge exempt de multiples pathologies sévères qui risquent d’emporter le malade avant son cancer :

– médicaments (hormonothérapie pour stopper l’évolution), radiothérapie (pour diminuer la tumeur), chirurgie peu compliquée (ablation de l’utérus par voie vaginale pour les cancers utérins) vont être privilégiés et le « service rendu » très appréciable.

Traite t’on différemment un cancer chez une femme souffrant d’une maladie neuro évolutive (maladie d’Alzheimer ou autre) ?

Non. En dehors d’un stade terminal de la maladie neurologique, il est souhaitable d’apporter un vrai soulagement raisonnable comme pour n’importe quel patient, et c’est possible.

Ne lâchez la surveillance pour vous-mêmes sous aucun prétexte ! Ne la lâchez pas pour vos proches !