Les conséquences d’une récente immobilisation de la personne âgée à domicile

Les conséquences d’une récente immobilisation de la personne âgée à domicile

L’immobilisation, surtout prolongée, est un énorme facteur de risque de dégradation de la qualité de vie et de l’arrêt du maintien à domicile de la personne âgée. Certaines conséquences sont encore plus majorées si la personne, qui pensait bien s’alimenter, était au préalable dénutrie. Face à ce risque de dépendance si redoutée, quelles causes doivent alerter ? Quelles sont les conséquences de cette immobilisation ? Que faire dès le début ? 

Les causes et situations de risque à domicile (en dehors des fins de vie)

Les cause d’immobilisation peuvent être diverses : une fatigue nette associée à une peur de tomber à cause d’une infection fébrile (pulmonaire, rénale,…), d’une sévère anémie ou d’une insuffisance respiratoire importante (oxygène alors mal distribué aux cellules), d’une insuffisance cardiaque significative (le coeur propulse mal le sang dans l’organisme), d’une dépression avancée, d’une maladie de Parkinson sévère, des suites d’un accident vasculaire cérébral, d’un cancer en phase terminale,…

Mais ce peut-être aussi la peur de se lever à cause de récentes chutes à répétition inavouées.

Les nombreuses conséquences

On observe souvent, surtout si la personne âgée était déjà dénutrie, une fonte musculaire par inaction (environ 1 % de muscle par jour) et donc plus d’efforts, voire de gêne respiratoire, pour marcher mais aussi des chutes à répétition (insuffisante réponse musculaire au début de la chute).

Un équilibre plus précaire peut en découler, avec un risque majoré de chutes à domicile, surtout après les rares levers du lit ou du fauteuil, un découragement (incertitude sur le retour à l’autonomie) pouvant aboutir, parfois rapidement, à une dépression voire à un syndrome de glissement (refus de toute prise en charge, de s’alimenter, de boire,…) ou à une confusion mentale.

On observe également, surtout en cas de dénutrition avancée, des infections urinaires par absence de proximité d’une source d’eau et alors que les urines stagnent dans la vessie par station verticale insuffisante, voire une incontinence urinaire (par exemple, par absence d’aide vers les toilettes).

Il faut aussi se méfier d’une phlébite d’un membre inférieur : la stase du sang dans une veine du mollet favorise l’apparition d’un caillot (pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire si une partie du caillot s’en détache).

Un bouchon de selles (fécalome) peut exister, des douleurs aussi (escarre, phlébites, distension de la vessie se vidant mal à cause d’un fécalome). Sans oublier les escarres. Apparaissant parfois en trois heures sur une peau irritée (selles, urines) et dénutrie, ces plaies peuvent gêner la position assise (escarre fessière) ou le retour à l’autonomie (escarre talonnière), voire s’infecter.

Enfin, il y a un risque d’infection pulmonaire (par stase des sécrétions locales), surtout en cas de dénutrition.

Que faire dès le début ?

Il faut tout d’abord effectuer la mise au fauteuil le plus souvent et le plus vite possible, quitte à utiliser durant quelques jours une Infirmière ou un SSIAD pour la toilette au lit (transitoire) et garantir une peau bien sèche et non irritée.

Ensuite, si possible, il faut proposer une alimentation riche en protéines (viandes, poissons, blancs d’oeuf et produits laitiers), voire 2 à 4 compléments nutritionnels journaliers si le médecin les juge utile. Sans oublier un apport en fibres (fruits, légumes) et une régulière hydratation, voire un laxatif si le médecin l’estime utile afin d’éviter un fécalome.

Pour aller aux toilettes, on peut utiliser un déambulateur (transitoire) sinon un fauteuil de toilettes près du lit pour éviter les chutes.

Quelques séances de kinésithérapie peuvent être prescrites si le médecin le juge utile, d’abord passive puis active, pour enrayer la fonte musculaire.

Si le médecin l’estime utile, des contentions veineuses (transitoires) peuvent être portées, afin d’éviter une phlébite. Des piqûres d’héparine peuvent également être prescrites un temps.

Au moindre doute sur un alitement un peu prolongé, il faut songer à un matelas anti-escarre voire un lit médicalisé et un coussin anti-escarre pour le fauteuil (transitoire).

Enfin, il ne faut pas hésiter à stimuler la personne âgée et à l’accompagner pour l’aider à quitter cette inconfortable situation de vie.

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