L’hydrocéphalie à pression normale de la personne âgée
Toute démence n’est pas forcément due à une maladie d’Alzheimer ! Mais quand une démence est provoquée par une hydrocéphalie à pression normale (HPN), elle peut être parfois améliorée. De quoi s’agit-il ? Quelles sont ses causes, ses conséquences ? Comment bien éclairer la personne âgée et son proche aidant ?
Qu’est-ce que l’hydrocéphalie à pression normale ?
Le cerveau possède d’invisibles cavités (citernes et ventricules) remplies de liquide céphalo-rachidien au rôle protecteur, renouvelé trois fois par jour et circulant entre ces cavités mais aussi en direction de la colonne vertébrale.
Cet écoulement peut être ralenti à la suite, par exemple, d’un traumatisme crânien ou des séquelles d’une atteinte des méninges (entourant le cerveau) par inflammation (méningite) ou hémorragie : la pression augmente dans les ventricules qui se dilatent.
Parfois cette dilatation est réelle, avec une pression quand même modifiée mais sans cause retrouvée : c’est l’hydrocéphalie à pression normale, favorisée par de nombreux facteurs, mal élucidés (génétiques ?).
Possible dès 60 ans, elle prédomine chez l’homme.
Quelles sont les trois anomalies souvent observées ?
La marche ralentit (souvent révélatrice mais trop souvent mis sur le compte de l’âge…) et l’équilibre postural est perturbé ; d’où un risque de chutes répétées avec fractures et risque d’arrêt du maintien à domicile, mais aussi d’isolement social (par peur de tomber dans la rue et d’être hospitalisé).
L’incontinence urinaire survient : se précipiter aux toilettes favorise encore les chutes, surtout la nuit, mais aussi la perte de dignité (port de protections) favorisant une dépression et la rupture du lien social…
Des signes démentiels apparaissent progressivement. Ici, le risque est que le proche déprime et que les aidants familiaux s’épuisent, agacés par un incontrôlable ralentissement du proche âgé semblant insensible à sa situation et à son environnement qui l’intéresse de moins en moins…
Que peut faire l’aidant familial ?
Bien informé, il éclairera sans tarder le proche en lui déconseillant de négliger tout risque de future chute ou dépression ou troubles cognitifs plus sévères, lui conseillera de contacter son médecin traitant et le rassurera sur le fait qu’il pourrait ensuite, même s’il est très âgé, bénéficier sans doute d’une chirurgie, très souvent efficace.
Et ensuite ?
Après examen, son médecin traitant prescrira probablement un scanner ou surtout une IRM cérébrale (prouvant la dilatation ventriculaire et écartant d’autres atteintes diminuant le succès d’une éventuelle chirurgie de l’hydrocéphalie à pression normale). Puis il pourra demander l’avis d’un neurochirurgien pouvant surtout organiser une ponction (lombaire) d’un peu de liquide céphalo-rachidien, sur quelques jours, en milieu hospitalier.
Cette ponction est précieuse car favorisant l’écoulement du liquide (ce que fera l’éventuel geste chirurgical), elle peut alors, en quelques jours, provoquer une significative amélioration : dès lors, la future chirurgie donnera de bons résultats sur les troubles de la marche dans presque 90 % des cas (mais seulement dans 35% des troubles cognitifs, surtout s’ils étaient altérés avant l’opération…).
Parfois la ponction est peu contributive : des séances régulières de kinésithérapie ou des ponctions régulières voire un remède (freinant la fabrication du liquide) pourront notamment remplacer la chirurgie qui ne sera pas envisagée si le diagnostic a été trop tardif ou si les troubles de la marche étaient mineurs.
Après le bilan (avec d’éventuels autres examens) vient l’éventuelle chirurgie sous anesthésie générale avec pose, en moins d’une heure, d’une dérivation avec valve : le LCR est évacué en permanence ( soit vers le coeur soit surtout vers le péritoine). Ensuite, une surveillance valvulaire sera indispensable, rapprochée les six premiers mois puis annuelle (éliminer une obstruction à distance de la dérivation et faire, en consultation, de possibles réglages pour un écoulement optimal).
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