Non, tout n’est pas Alzheimer !

Non, tout n’est pas Alzheimer !

La maladie d’Alzheimer est, certes, la plus fréquente des maladies neuro-dégénératives cérébrales avec troubles cognitifs (environ 55%), mais le diagnostic n’est-il pas parfois un peu hâtif ?

Non, tout n’est pas Alzheimer ! Et il est important de le savoir !

Le syndrome démentiel est caractérisé par des atteintes touchant les fonctions cognitives : attention, mémoires, langage, fonctions de reconnaissance, réalisation d’un geste, fonctions de planification et d’exécution d’une tâche. 

Or, ces troubles peuvent aussi survenir dans un nombre important de pathologies :

  • Lors d’un processus de vieillissement normal.
  • Dans d’autres maladies organiques ou psychiques.
  • Dans d’autres pathologies neuro-dégénératives évolutives.

L’importance du diagnostic

Comme pour toutes les autres maladies, le diagnostic est parfois difficile, parfois questionnant, et il est hautement souhaitable de consulter un médecin compétent dans ce domaine. 

A un diagnostic correctement posé, correspondra un accompagnement adapté.

Les diagnostics sont essentiellement basés :

  • sur les signes cliniques évoqués par le malade ou ses proches, et avérés et complétés par le médecin.
  • Sur les traitements en cours.
  • Sur des tests neuropsychologiques fiables (beaucoup sont simples, précis et peuvent être complétés si besoin).
  • Sur une imagerie cérébrale (scanner, IRM, Scintigraphie) avec ou sans ponction lombaire.

Si ce n’est pas Alzheimer, alors qu’est-ce que cela peut être ?

Le vieillissement affecte les fonctions cognitives au premier rang desquelles les capacités attentionnelles, la mémoire, la vitesse de compréhension et de traitement d’une information. Ces troubles peuvent être plus importants chez certaines personnes, surtout dans le grand âge.

Certaines affections curables peuvent causer des troubles cognitifs semblables à ceux que provoquent les démences, sans toutefois entraîner de lésions irréversibles du cerveau, tant que l’on remédie à temps aux facteurs déclencheurs. 

C’est le cas :

  • De la dépression qui est souvent cause d’excès diagnostics de Maladie d’Alzheimer (les troubles attentionnels et de mémoire font partie du tableau clinique de la maladie).
  • Du syndrome de l’apnée du sommeil (les troubles importants d’oxygénation cérébrale donnent des troubles de mémoire).
  • Des conséquences de la prise de certains médicaments : les médicaments contre l’angoisse, les somnifères jouent un rôle dans la vigilance et peuvent entrainer des déficits cognitifs.
  • D’une carence vitaminique prolongée (diagnostic non posé, supplémentation vitaminique non prise, défaut d’alimentation équilibrée): Vitamine B12, Vitamine B9 – acide Folique-.
  • D’une anémie sévère.
  • D’un dysfonctionnement thyroïdien non traité ou non suivi.
  • De certaines tumeurs cérébrales bénignes ou malignes dont les signes peuvent régresser après intervention si possible.
  • D’un excès de liquide céphalorachidien qui cause une hyperpression dans le tissu cérébral et qui peut être soulagé par des ponctions (Hydrocéphalie)
  • D’un saignement intracrânien (Hématome sous-dural)
  • De la consommation d’alcool en excès, avant qu’elle n’entraine une démence irréversible.
  • De la confusion : apparition brutale de troubles cognitifs, d’hallucinations : elle a toujours une cause à rechercher d’urgence.

Certaines maladies chroniques s’accompagnent parfois de syndrome démentiel qu’il est important de prendre en considération.

  • Maladies infectieuses (Maladie de Lyme transmise par les tiques, syphilis-autrefois fréquente-..)
  • L’exemple du SIDA illustre l’importance qu’il y a à établir un diagnostic. Les patients séropositifs même traités peuvent développer une démence. Un changement de traitement plus actif au niveau cérébral peut améliorer les choses.

Les maladies neuro dégénératives cérébrales avec troubles cognitifs (et moteurs pour certaines) sont connues pour les plus fréquentes : démences vasculaires, Maladie à Corps de Lewy, dégénérescence lobaire Fronto-Temporale, démence de la Maladie de Parkinson, etc. 

Mais il en existe de nombreuses autres, plus rares qui doivent être évoquées (démence du langage, démences traumatiques dites du boxeur, démences associées à des maladies neurologiques évoluées, chorée de Huntington, maladie dite « de la vache folle » etc…)

On voit donc l’importance d’une démarche diagnostique raisonnable à la recherche d’une explication : diagnostic ni par défaut, ni par excès.

Non, Tout n’est pas Alzheimer, mais ce peut être Alzheimer !

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