Être aidant et exercer une activité professionnelle : comment concilier les deux ?
Quand on devient aidant, parfois subitement, on n’a pas le temps de se poser des questions sur son rôle ou bien sur l’organisation de son quotidien. Ce rôle très prenant n’est pas toujours compatible avec un emploi. Pourtant, près de 50 % des aidants exercent une activité professionnelle. Comment concilier carrière professionnelle et accompagnement d’un proche en perte d’autonomie ? L’exemple de Marie-Claude, accompagnée par le Relais des Aidants.
Marie-Claude qui accompagne sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer a évoqué les difficultés qui pèsent sur son quotidien pour aider au mieux sa mère mais également sur sa vie professionnelle. Les aidants ne se « dévoilent » pas toujours à leur employeur, ils vont alors opter pour un mi-temps, voire arrêter de travailler.
Ici quelques-unes des inquiétudes évoquées par Marie-Claude :
- « J’ai de plus en plus de mal à me concentrer sur mon travail, je n’arrête pas de penser à maman restée seule à la maison. Et quand je suis avec elle je pense à ce que je n’ai pas pu faire au travail. »
- « Je suis de plus en plus en retard au travail, j’essaye d’éviter mes collègues, de leur faire croire que je suis arrivée à l’heure ».
- « Certains de mes collègues m’ont conseillée de placer ma mère. C’est inimaginable pour moi ».
Quand un aménagement du temps de travail devient nécessaire
La situation devenant difficile à gérer, elle a demandé un congé sans solde à son employeur. Elle a pu ainsi consacrer du temps à sa mère et mieux organiser son quotidien. La mise en place d’un projet de soin plus adapté aux besoins de sa mère lui a permis de diminuer la charge administrative mais également de retrouver un sommeil plus équilibré.
Puis l’état de santé de sa mère s’est aggravé et le congé sans solde touchant à sa fin, l’aidante familiale s’est retrouvée de nouveau replongée dans le stress, l’angoisse. Le congé sans solde a alors pu être prolongé, ce qui lui a permis de réorganiser le quotidien en fonction des nouveaux besoins. Mais la situation restait difficile à assumer, tant sur un plan affectif que psychologique.
Être aidant familial et salarié
Reprendre le travail lui paraissait une bonne chose, revoir les collègues, retrouver tout simplement une vie sociale. Mais pour cette aidante voir l’état de sa maman se dégrader aussi rapidement ne lui permettait pas d’entrevoir une reprise de son activité. Elle décida donc de démissionner. Le Relais des Aidants a alors modifié le soutien pour s’orienter plutôt sur les conséquences d’une telle décision en matière de :
- problèmes financiers ;
- vie familiale et sociale bouleversées ;
- perte d’estime de soi ;
- épuisement ;
- problèmes de santé.
Le soutien et l’aide apportée ont permis au Relais des Aidants de redéfinir et repréciser ses besoins ainsi que ceux de sa maman afin d’en dégager dans un premier temps des solutions à court terme. Et dans un second temps, de se projeter dans le futur afin d’analyser la situation dans sa globalité.
Le placement de son proche en institution : le choix difficile de l’aidant familial
L’état de santé de sa mère, l’insécurité permanente dans un appartement peu adapté et les limites du maintien à domicile dans le cas de sa mère l’ont amenée à prendre la décision d’aller vers une entrée en institution. Marie-Claude a repris son travail à mi-temps. Les moments avec sa mère sont depuis plus agréables, calmes et plus sereins.
Même en l’absence de solution, se résoudre au “placement » en institution est une décision difficile à prendre. On culpabilise, le doute parfois s’installe, le sentiment de ne pas en avoir fait assez, le sentiment d’abandonner la personne renvoie l’aidant dans la difficulté de prendre une telle décision.
Ne restez pas seul pour surmonter plus sereinement ce moment difficile voire douloureux. Faites-vous aider : psychologue, travailleurs sociaux, amis pourront vous apporter leur soutien.
Quels congés pour les aidants familiaux ?
Il existe trois types de congés auxquels les aidants familiaux peuvent prétendre. Le congé de soutien familial, congé sans rémunération et justifiant d’une certaine ancienneté dans l’entreprise. Le congé de solidarité familiale, pour assister un proche en raison de la gravité de son état de santé, destiné aux salariés qui cessent ou réduisent temporairement leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche souffrant d’une pathologie mettant en jeu le pronostic vital ou qui se trouve en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable. Le congé de présence parentale, pour s’occuper d’un enfant à charge gravement malade, handicapé ou accidenté, est ouvert à tout salarié, sans condition d’ancienneté.
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