Être salarié(e) de mon proche, est-ce vraiment la bonne solution ?

Être salarié(e) de mon proche, est-ce vraiment la bonne solution ?

Aujourd’hui, de plus en plus d’aidants familiaux font le choix de se salarier pour l’aide qu’ils apportent à un proche parent à l’exclusion du conjoint. On les appelle les aidants en emploi direct ou encore en gré à gré. On peut penser qu’une personne âgée qui a besoin d’aide au quotidien préférera être accompagnée par l’un de ses enfants ou un proche qu’elle connaît bien plutôt que de faire appel à un service de maintien à domicile. Mais cet engagement n’est pas sans conséquences…

Envisager d’être rémunéré(e) pour l’aide qu’un aidant apporte à l’un de ses proches, pourquoi pas. Mais cette solution nécessite de s’interroger en amont car, au-delà des avantages que cela peut représenter pour la personne aidée et pour l’aidant, elle n’est pas sans conséquences, ni contraintes. 

Que signifie être salarié(e) aidant(e) ? 

  • Un investissement et un engagement dans la durée ; 
  • Un travail parfois à plein temps en fonction du degré de perte d’autonomie du proche ou de l’évolution de sa pathologie ; 
  • Un éventuel lien de subordination : « tu es payé(e) pour t’occuper de moi » ; 
  • Une rémunération faible même si cela permet à l’aidant de bénéficier des mêmes avantages comme tout salarié (sécurité sociale, retraite) ; 
  • Une forme de précarité : que devient l’aidant quand la personne disparaît ou qu’elle rentre en institution ? 

Mais cet engagement est aussi source de fatigue, de stress, voire d’épuisement dont les causes sont multiples : 

  • Tout repose sur l’aidant qui doit assumer toutes les tâches du quotidien ; 
  • La difficulté à accepter la pathologie ou le handicap de son proche (déni) d’autant plus quand la dépendance évolue « il/elle n’est plus celui/celle que j’ai connu(e) » ; 
  • Un manque de connaissances et de compétences face à certaines pathologies et comportements de la personne aidée « savoir-être » mais aussi pour la réalisation de certains actes « savoir-faire » ; 
  • Un isolement social, amical, familial par manque de temps, par culpabilité ou absence de solution de remplacement (relais) « j’ai arrêté mes activités, je n’ai plus le temps » ; « je ne peux pas la laisser seule » ; « ça m’aurait fait du bien de venir mais il ne peut plus se déplacer » ; 
  • Des situations de répit limitées « j’ai besoin de partir quelques jours pour me reposer mais qui va s’occuper d’elle ? » ; 
  • Un empêchement à s’occuper de soi et de sa santé : « qui prendra le relais si je tombe malade, que je dois être hospitalisé(e) ou que j’ai besoin de m’absenter quelques jours ? » ; 
  •  Une vie personnelle et familiale perturbée « je n’ai plus le temps de m’occuper de mes petits-enfants » ; « mon conjoint ne comprend pas et se plaint de ne plus me voir » ; 
  • Une activité professionnelle bousculée et une difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle ; 
  • Une forme de vulnérabilité, de frustration, de peur de mal faire, pas assez ou trop ! 

Cet épuisement peut conduire le proche aidant à adopter parfois un comportement agressif, voire maltraitant parce que « je n’en peux plus » ; « elle me sollicite tout le temps, c’est sans fin ». C’est d’autant plus vrai quand l’aidant à un ressenti et un vécu négatif, qu’il a le sentiment que cette relation d’aide ne lui apporte rien. 

Mais être salarié(e) de son proche peut aussi être source de satisfaction pour l’aidant familial quand cette relation lui apporte quelque chose : « je me sens utile » ; « je ne pensais pas en être capable » ; « ça a renforcé les liens entre nous, on est plus complice ». 

En savoir plus sur le statut de salarié aidant

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