Les « autorégimes » de certaines personnes âgées à domicile : comprendre pour prévenir les conséquences
Fréquemment constatés, les « autorégimes» suivis sans accord médical par certaines personnes âgées à domicile risquent d’altérer leur qualité de vie et de favoriser l’arrêt de leur maintien à domicile. Quelles sont les causes de ces « autorégimes », leurs conséquences et comment aider le proche âgé à les stopper ?
De quels « autorégimes » parlons-nous ?
Rappelons-le : dans tous les cas, ces « régimes » n’ont pas eu l’accord de leur médecin traitant et, bien souvent, sont suivis depuis une longue période.
Ce peut-être le trop fréquent régime « sans sel » suivi depuis des années pour ne pas « calcifier» les artères ou, autre idée reçue, pour éviter qu’une hypertension traitée ne se majore.
Mais aussi un régime « sans sucre » pour éviter d’avoir un diabète, ou pour « garder la ligne » ou parce que c’est actuellement « tendance »…
Toujours pour « garder la ligne », un régime pauvre en calories également suivi par certaines personnes âgées pour espérer ne pas avoir trop de mauvais cholestérol dans le sang (LDL-cholestérol), celui qui « bouche les artères ».
Ce qui les encourage et les prolonge.
Un manque d’informations fiables concernant les mauvaises décisions et les « faux-amis » dans l’alimentation des personnes de plus de 65 ans, en particulier le danger, dans cette tranche d’âge, de certains régimes dont « tout le monde parle » (même si peu de personnes âgées se laissent tenter).
Mais aussi, au sujet des « autorégimes » sans sel, au-delà des « on m’a dit que », ce peut-être telle ou telle campagne de santé n’ayant abordé la population adulte que dans sa globalité, sans y détailler ce que les personnes de plus de 70 ans doivent particulièrement retenir.
Voire, pour certaines personnes âgées, estimer inutile de parler de leur « régime « à leur médecin traitant qui, l’ayant prescrit un jour pour une cause précise, devrait donc, estiment-elles, forcément valider sa poursuite…
Enfin, le mythe sociétal et commercial de la femme jeune au poids idéal peut encore séduire certaines femmes âgées tentées par un autorégime hypocalorique…
Quelques conséquences…
Globalement, alors que, pour de nombreux motifs, l’état nutritionnel d’une personne âgé s’altère par rapport à l’âge adulte, s’alimenter de manière déséquilibrée après 65 ans peut multiplier parfois par trois le risque de problèmes de santé.
Concernant l’autorégime sans sel, les plats moins relevés diminuent l’appétit par perte du plaisir ressenti lors du repas pouvant devenir trop léger voire sauter avec le risque de dénutrition à long-terme et toutes ses conséquences.
Un régime hypocalorique va surtout favoriser la perte de la masse musculaire (et non de la masse grasse totale) par diminution concomitante des apports en protéines d’où réduction du périmètre de marche (donc d’isolement social…) et de chutes (muscles affaiblis) donc de remise en cause du maintien à domicile…
Un régime pauvre en graisses d’origine animale pour faire baisser le LDL-cholestérol et espérer alors éviter un premier infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral est risqué : un faible taux de cholestérol chez la personne âgée, surtout après 75 ans, majore sa mortalité…
Un régime très pauvre en sucres peut notamment favoriser chez le proche âgé, une fatigue (risque d’isolement social…) et une perte de l’attention intellectuelle (favorisant les chutes…), sans oublier l’exclusion parallèle de certains aliments exposant alors à la dénutrition…
Que peut faire l’aidant familial ?
Après avoir détecté la prise éventuelle d’un autorégime par le proche âgé, l’inciter à en parler à son médecin traitant qui, l’ayant éclairé sur les possibles dangers, tentera ainsi de le convaincre de le cesser (ce qui peut être difficile) en privilégiant quand c’est possible, un outil semble-t-il beaucoup plus efficace que tous ces autorégimes : 40 minutes d’activités physiques tous les jours.
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