Accepter la maladie de son proche
Lorsqu’un proche tombe gravement malade, il n’y a pas que le malade qui en est affecté, mais également toute la famille. La maladie impose des contraintes amenées à durer, voire à s’accentuer avec le temps. Comment s’adapter à ces changements et anticiper sur ceux à venir ?
Le vécu de la maladie d’un proche va passer par plusieurs étapes
Dans un premier temps, il va y avoir l’annonce de la maladie dans le cabinet du médecin. Même si on s’y attend un peu, celle-ci peut être vécue de manière plus ou moins brutale non seulement par le malade, mais parfois aussi par l’accompagnateur. Le malade, sous le coup de l’émotion, risque de se retrouver en état de sidération, de ne pas entendre et de ne pas se souvenir des explications du médecin. Il pourra être utile que l’accompagnant puisse rester à l’écoute et poser des questions afin que, une fois le choc passé, il puisse en reparler avec le proche.
Digérer une telle nouvelle peut prendre du temps : il conviendra de respecter le rythme du malade dans ce processus d’adaptation et d’acceptation sans dramatiser ni minimiser les conséquences de la maladie.
Comment aider son proche malade ?
Vivre avec une personne malade peut, dans la durée, s’avérer être une tâche très éprouvante. L’aidant aura à gérer ses émotions en fonction de ses propres angoisses, de la qualité du lien antérieur avec le patient, en plus des contraintes supplémentaires que la maladie de l’autre impose.
Il va parfois nous falloir accepter avec réalisme l’évolution possible de la maladie. Certaines, comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, la paraplégie, certaines tumeurs, peuvent nous confronter à l’idée que l’état de notre proche risque de ne pas s’améliorer.
Il convient de s’informer un minimum sur les évolutions possibles de la maladie afin d’anticiper sur les difficultés à venir et de mieux comprendre les moments de tristesse, de grande fatigue que le malade peut traverser. Il va falloir s’adapter aux réactions du malade qui peut parfois se montrer déprimé ou irascible.
Le proche aura fort à faire entre la gestion de ses propres contraintes extérieures, et le soutien affectif, matériel et administratif qu’il pourra apporter au malade. Les émotions risquent d’être mises à rude épreuve, entre espoir et déceptions, culpabilité, sentiment de ne pas en avoir assez fait qui peuvent amener l’aidant à négliger ses propres besoins et à dépasser ses limites.
Il est important de maintenir la communication, de ne pas laisser l’aidant ni l’aidé se replier sur leurs souffrances. La maladie peut en effet entraîner un sentiment de faiblesse, de la honte face à l’altération de l’image du corps, voire de la culpabilité face à la surcharge de travail que l’aidé impose involontairement à l’aidant.
Ce dernier peut être tenté de restreindre l’expression émotionnelle en vue de protéger le malade. Il faudra apprendre à accepter que l’autre puisse exprimer des aspects de sa personnalité qu’on ne lui connaissait pas.
Pour tenir dans la durée, il sera nécessaire d’admettre de se faire aider. Afin d’éviter l’isolement, il importera de ne pas négliger les liens familiaux et amicaux.
Il pourra être utile de solliciter le soutien d’un professionnel dans la perspective de maintenir la bonne distance sur le plan émotionnel, de s’adapter aux changements que la maladie entraînera chez le proche et de tenir bon. Des groupes de parole, regroupant des personnes confrontées aux mêmes difficultés, pourront être l’occasion d’échanges avec d’autres plus à même de comprendre ce que l’aidant peut vivre, de partager des informations et de rompre l’isolement.
Merci de vous connecter pour publier une discussion. Se connecter