Aider ou s’entraider ?

Aider ou s’entraider ?

Lorsque l’on évoque les proches aidants, il est souvent fait référence à une relation unilatérale, où les aidants donnent et accompagnent un proche au quotidien, parfois de manière isolée. Mais il existe des situations où les rôles entre l’aidant et la personne accompagnée sont interdépendants. Où l’un prend la place de l’autre et inversement…

Une co-aide, vraiment ?

Dans certaines situations, il est question d’entraide entre les générations. Dans le cas de certaines maladies génétiques (la maladie de Huntington ou la maladie de Fabry, par exemple), il arrive que chaque génération puisse être touchée par la maladie et la transmettre avec toutes les conséquences physiques et émotionnelles que cela implique. Selon les différents stades de la maladie où des pics de douleur peuvent se produire, c’est parfois la grand-mère qui est aidée par sa fille et sa petite-fille. Quand la petite-fille ne va pas bien, c’est alors la mère et la grand-mère qui en prenne soin. Quand la mère, à son tour, connaît des difficultés, etc.

Cette « co-aidance » existe également chez les couples très âgés, où chacun rencontre ses propres problèmes de santé et où chacun pallie et compense les difficultés de l’autre.

Serait-ce plus simple, alors ?

Connaître la maladie d’un proche n’est jamais chose facile à accepter. Dans ces situations, l’implication demeure la même pour chaque aidant, dans le souci du bien-être de l’autre. Mais avec ce risque peut-être : en oublier sa propre santé.

Ce peut tantôt être un équilibre dans la relation à l’autre, dans l’idée de don et de contre-don, dans un état de réciprocité. Ce peut être aussi source de mésententes (« voilà ce que je t’ai donné, voilà ce que tu dois me rendre »), parfois en attendant de l’autre une compensation de même nature.

D’autre part, il peut être question de miroir déformant : les jeunes générations voient parfois les plus anciennes à un stade plus évolué de la maladie, ce qui peut les perturber dans leur vision de l’avenir, leur acceptation de la maladie.

Quel rôle en tant que membre de l’entourage de ces co-aidants ?

Ces co-aidants font partie, dans un certain nombre de situations, d’un système où d’autres membres de la famille, voisins, amis, professionnels, gravitent. Et il n’est pas toujours évident d’être spectateur ou partie prenante de ces situations. En effet, il n’est pas aisé pour la fille de voir la situation de ses parents décliner même s’ils s’entraident. Comment s’y prendre ?

Dans ce type de situation, l’intervention d’un tiers peut permettre à chacun de retrouver sa place d’enfant, de parent, d’époux et ainsi éviter d’avoir une relation focalisée autour de l’aide apportée par chacun. Co-aidants, oui. Mais proches avant tout !

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