De l’épuisement des proches aidants au burn out : il n’y a qu’un pas !
Il se dit aujourd’hui qu’un peu plus de 20 % des proches aidants seraient en situation d’épuisement. On pourrait se contenter de cette statistique ou avancer que dans 2 situations sur 10, ce phénomène serait minoritaire. C’est sans compter avec la longévité ! Celle qui fait que nous vivons tous plus longtemps, y compris en situation de maladie chronique, de handicap ou encore à un grand âge lorsque la dépendance à autrui, pour les actes de la vie quotidienne, peut durer très longtemps.
Du constat au repérage
Nous savons aussi que dans les couples âgés, quand l’un des deux est aidant et l’autre souffrant d’une maladie dégénérative, c’est l’aidant qui décède avant. Mais alors, comment repérer ces signes qui nous font dire que si rien n’est fait, la situation va s’aggraver et que l’on va passer des constats de fatigue, d’isolement social, de problèmes de sommeil … à une situation qui pourrait s’apparenter au burn out, terme utilisé habituellement dans l’univers de l’activité professionnelle ? À y regarder de plus près, et avec l’aide des dictionnaires, la comparaison est intéressante.
Le burn out serait-il responsable ?
Le burn out serait un américanisme véhiculé par un verbe anglais qui signifie « consumer, brûler entièrement ». Au figuré, ce terme est utilisé pour parler d’une personne épuisée, dont on dit qu’elle ruine sa santé. La ressemblance est étonnante !
C’est dans les années 1970 que l’on a commencé à parler de burn out comme d’un épuisement au travail, dénommé « burn out syndrome », repris dans les années suivantes en relation avec les études sur le stress au travail.
Du coup, ce terme est devenu familier et est utilisé dans le sens « syndrome d’épuisement professionnel » notamment par les psychologues, puis reconnu et introduit dans le droit du travail.
Une observation alarmante
Alors, ces personnes « épuisées, vidées, sans énergie », pour qui les tâches quotidiennes sont de plus en plus difficiles à assumer, on les retrouve bien souvent chez certains aidants. Fatigue, sommeil, douleurs, perte de poids, jusqu’à ressembler à la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé « sentiment de fatigue intense, perte de contrôle, incapacité à aboutir à un résultat ».
Cela sonne comme une alerte, comme une alarme, pour que les intervenants professionnels du domicile (quand il y en a) ou des établissements de santé puissent s’autoriser à aller au-delà des constats, mais aussi à proposer des alternatives vivables pour les uns et pour les autres.
Mettre à distance le burn out des aidants
Même si nous savons que cela est très difficile pour certaines personnes qui veulent aller jusqu’au bout de ce qu’elles peuvent pour « qu’il ne soit pas dit », comme on l’entend souvent, qu’elles n’auraient pas fait ce qu’il faut en s’occupant de leur proche, combien de familles nous confient que les aidants ou aidantes d’un proche en situation de besoin d’aide ne veulent pas recourir à une intervention professionnelle !
Ballottés entre l’admiration, la volonté de ne pas s’immiscer, pourrions-nous mettre le burn out à distance pour aller à la rencontre de l’empathie, de la pédagogie, de la médiation ? Afin que le burn out ne continue plus à consumer les proches aidants…
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