Et si on allait à la rencontre de nos amis aidants à l’international ?

Et si on allait à la rencontre de nos amis aidants à l’international ?

En France comme ailleurs, les proches aidants sont présents et apportent leur contribution à la société. Ce qui diffère c’est la nature de l’engagement, les regards portés sur leur rôle et en déclinaison des politiques publiques plus ou moins importantes.

France, Australie, Japon, Inde, Etats-Unis, Suède, Espagne, Mexique, Chine, Taiwan… autant de pays et de citoyens qui sont confrontés quotidiennement au rôle de proches aidants. Partout, les situations se ressemblent, une épouse atteinte d’un cancer, une dépendance du fait de l’âge, un parent malade d’Alzheimer… 

Et là, parfois du jour au lendemain, les familles se retrouvent seules auprès de leur proche pour les accompagner du mieux qu’elles le peuvent. Les relations sont compliquées, brouillées, on ne sait pas à qui faire appel, à qui en parler, le stress, la fatigue, le parcours du combattant, l’envie de faire mieux… Ces histoires sont les même dans le monde entier, cependant, c’est leur prise en compte et les actions proposées qui diffèrent. 

Le nombre d’aidants par rapport à la population adulte dans les pays qui disposent de statistiques oscille aux alentours de 15 %. Par exemple, 11 % en Australie, 28 % au Canada, 10,3 % en Angleterre, 13 % aux USA et en France. En Inde, le sujet commence à émerger dans les discours politiques, mais il n’existe pas encore de données statistiques sur le nombre de personnes concernées. 

Les associations sont nombreuses dans le monde entier, et une reconnaissance mondiale est en cours. Le Canada a, par exemple, lancé un plaidoyer pour les aidants qui a été relayé par le Premier Ministre. Depuis août 2016, le IACO - International Alliance of Carers Organisation, détient le statut consultatif aux Nations Unies. Cette nomination, qui a été le fruit d’un long travail de mobilisation depuis 1998, est un levier significatif de lobbying pour permettre une meilleure reconnaissance et prise en compte des aidants du monde entier. 

Mais alors, quelles sont les différences chez nos amis du monde entier ? 

En premier lieu, les dispositifs pour les personnes accompagnées : soins, accompagnement, établissements, aides financières, systèmes de santé… 

La reconnaissance sociétale et la notion de choix . Souvent, on n’en parle pas et on ne se pose pas la question de savoir comment ce rôle peut impacter le quotidien des personnes concernées. Un impact sur la santé, la relation à l’autre et à la société, mais aussi économique. Par exemple, en 2010, le gouvernement de la Nouvelle Zélande a lancé une « charte de l’aidant » visant à sensibiliser fortement sur leur contribution à la société, l’importance de leur bien-être et des conciliations. 

L’attribution de droits dont des aides financières : certaines aides financières peuvent être attribuées pour les aidants. Le plus souvent, il s’agit de dédommagements compensant un accompagnement quotidien auprès de son proche. En Finlande, les aidants ont un statut officiel et les municipalités sont dans l’obligation d’apporter du soutien et des services pour les aidants et leurs proches. La loi a prévu une indemnité de 370 €/mois pour les aidants, mais face à la crise économique(1), les indemnités sont plutôt aux alentours de 270 €. Cependant, seulement 50 % des aidants bénéficient de cette aide. En suède également, depuis 2009, les municipalités sont dans l’obligation de proposer des services aux personnes malades et aux aidants, à la suite de l’obligation de leur apporter du conseil qui avait été fixé en 1998. 

Les facilitations et les droits dédiés pour les aidants en emploi. Dans certains pays, comme en Australie, les aidants peuvent bénéficier d’horaires aménagés ou de congés aidants payés. En 2015, en Angleterre, a été créé un nouveau droit : le chômage à taux plein pour les aidants qui s’arrêtent de travailler. Ce dispositif a cependant été remis en perspective par l’association Nationale des aidants Carers UK, qui a posé la question de l’assignation à résidence d’aider du fait de cette loi. 

L’information, la formation, le soutien : ce sont généralement les associations qui sont porteuses de telles actions. Les initiatives sont nombreuses, soutien individuel, collectif, musicothérapie, formation sur les pathologies, applications, réseaux sociaux…. Les Cafés des Aidants made in France sont plébiscités dans le monde entier ! 

De nombreux États élargissent des thématiques comme celle des jeunes aidants . En Australie, par exemple, le gouvernement finance une plateforme en ligne, organise des sensibilisations dans les écoles, impulse des actions pour les aider à trouver du travail et/ou créer leur entreprise. 

Pour en savoir plus, retrouvez le retour vidéo du 7ème Congrès International des Aidants (2017, Australie) réalisé par l’Association Française des Aidants. Les principaux responsables des associations d’aidants du monde entier répondent à 3 questions : 

  • S’il n’y avait qu’une chose à faire pour les aidants dans votre pays, quelle serait la priorité ? 
  • Pouvez-vous donner 3 mots que vous associez au rôle d’aidant ? 
  • Pensez-vous que dans votre pays les personnes aient le choix d’être aidantes ? 

(1) Données année 2015.

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