Être proche aidant en période de crise

Être proche aidant en période de crise

Notre humanité traverse une crise inédite liée à la pandémie de Covid-19 dans laquelle les proches aidants sont en première ligne.

La crise comme amplificateur

Si le quotidien de tout un chacun se trouve bouleversé par le confinement, celui des proches aidants l’est particulièrement, parfois lourdement.
Assumer des actes et des gestes qui jusque-là étaient réalisés par des professionnels. Aider du soir au matin et du matin au soir, parfois sans possibilité de relai, ni de repos. Vivre en huis clos où s’exacerbent les tensions et les lassitudes.
Craindre de contaminer un proche fragile. Devoir concilier l’aide et sa vie professionnelle. Ne pas pouvoir continuer d’accompagner son proche lorsqu’il vit en établissement. S’inquiéter pour la santé de son proche. Être loin, devoir trouver des solutions, se sentir impuissant.
Les situations sont aussi diverses que complexes, avec leur lot de difficultés et d’incertitudes. Mais souhaitons que cette période puisse également reconnecter à la force des liens et au sens profond de l’aide apportée.

La crise comme révélateur

Depuis 2003, l’Association Française des Aidants l’affirme et le répète : le rôle des proches aidants n’est pas de pallier les carences de notre système d’aide et de soin.

Par la force des choses, ils les compensent largement en ce moment. Bien que l’aide à un proche soit considérée comme un motif de sortie et qu’une possibilité d’arrêt de travail leur soit accessible, les proches aidants sont quasi absents des discours publics et de la scène médiatique. Ils restent dans l’ombre, en qualité d’invisibles, comme si leur contribution était naturelle et évidente. Ainsi se révèle le chemin qui reste à parcourir pour que les proches aidants soient reconnus dans leur juste place et que leur contribution soit considérée à leur juste valeur.

Si la crise est révélatrice des difficultés et des inégalités, elle met aussi en lumière les solidarités, comme celle des voisins par exemple. Elle révèle aussi l’engagement des acteurs de l’accompagnement des proches aidants qui réinventent leurs pratiques pour continuer d’être en présence auprès d’eux, tant sur le plan national que régional.

La crise comme moment décisif

Aussi difficile soit-elle, cette période est riche d’enseignements. Il nous appartiendra, individuellement et collectivement, de les faire vivre. Quelles décisions prendrons-nous pour que les proches aidants ne soient plus des variables d’ajustement des politiques publiques ? Pour qu’ils ne soient plus assignés à résidence d’aider ? Comment adapterons-nous les solutions qui leur sont proposées pour qu’elles répondent d’abord à l’essentiel et qu’elles leur soient réellement utiles ? Des questions plus que jamais nécessaires à poser et qui dès demain feront appel à notre intelligence collective.

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