La douleur de voir un proche souffrir
S’il ne paraît pas acceptable de rester insensible à la souffrance de l’autre, comment gérer notre propre souffrance lorsqu’un proche est concerné ?
Face à la souffrance d’un proche, nous nous trouvons souvent désemparés. C’est alors toute la vie de la famille qui va être impactée, mêlant différents sentiments tels que la peur, la douleur, la peine, la culpabilité, l’impuissance à trouver les mots qui apaisent mais aussi la colère face à une situation imposée par la maladie ou le handicap.
Parfois le malade peut se montrer rejetant, atteint dans sa dignité par l’image de faiblesse qu’il donne à ses proches.
Comment aider son proche ?
La qualité de l’accompagnement d’un proche en souffrance dépend en grande partie de la qualité de la relation que l’on vivait auparavant, surtout en ce qui concerne les couples, ainsi que de son propre rapport à la maladie ou la mort. Elle peut aller de l’indifférence à l’abnégation.
Pour éviter ce ressenti qu’engendre en nous la perception de la souffrance de l’autre, certains choisissent la fuite. Se sentant trop faibles, ils ne peuvent par exemple supporter l’idée d’aller voir leur proche à l’hôpital, y voyant sans doute l’image de ce qui pourrait leur advenir, au risque de s’exposer à un futur sentiment de culpabilité. L’évitement, à moins qu’il ne soit l’expression d’une indifférence, n’est donc pas une bonne solution.
Pour les autres, il n’y a pas d’autre moyen que de s’exposer, de traverser cette souffrance née de l’empathie, l’empathie étant la capacité que nous avons de nous mettre à la place de l’autre, de ressentir l’émotion qu’il ressent. Ainsi, lorsqu’il souffre, nous souffrons nous-mêmes de le voir souffrir. Cette faculté joue un rôle dans notre capacité à vivre en société et constitue un élément important dans notre aptitude à écouter l’autre. Il convient cependant de ne pas se laisser déborder par ce sentiment.
Comprendre la souffrance de son proche
Il faut savoir en effet conserver la bonne position entre l’indifférence et l’identification massive à la souffrance de l’autre. Cette traversée n’est pas sans risque : face au sentiment d’impuissance, le risque est de vouloir en faire toujours plus, sans se mettre de limites, jusqu’à se perdre si l’on fait trop corps avec le proche.
Il convient donc de garder la distance qui est nécessaire pour pouvoir aider l’autre et ne pas sombrer avec lui. Il s’agit de garder la tête suffisamment froide pour pouvoir rester utile et efficace. Garder la bonne distance est donc bénéfique aussi bien pour l’aidant que pour l’aidé.
Pour ce faire, il faut savoir anticiper les difficultés, rester à l’écoute, ne pas en faire trop et rester conscient du fait que nous ne sommes pas tout-puissants ! Parfois, face à la souffrance de l’autre, vécue comme insupportable, on peut être amené à souhaiter sa mort. Nous nous voyons alors exposés au désir culpabilisant de le voir mourir à la fois pour son propre bien, mais aussi, quelque part, parce que sa souffrance nous fait souffrir. Cette part d’égoïsme peut être une source importante de culpabilité. Il faut se dire que ce sentiment est tout à fait normal.
Il est important de ne pas rester seul face à ce type de sentiments, et ne pas en éprouver de honte. Savoir se faire aider pour mieux aider l’autre, trouver le moyen de partager avec des amis, de la famille ou des professionnels, constitue une aide précieuse en vue de maintenir la bonne distance face à sa souffrance.
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