L’aidant désigné
Les aidants ne choisissent pas toujours d’être « aidant ». Accompagner un proche en perte d’autonomie peut devenir une charge trop lourde pour les aidants qui sont le plus souvent conjoint ou enfant. Ils ne sont pas forcément préparés, ils ne savent pas toujours comment faire, leur vie peut alors se trouver perturbée et nécessiter une réorganisation.
Pour certains aidants qui sont dépassés, un soutien extérieur va leur permettre d’avoir le recul nécessaire pour entrevoir des solutions. Mais pour d’autres aidants, qui en plus d’être dépassés ont vécu antérieurement à leur relation d’aide des épisodes conflictuels, personnels et familiaux notamment avec la personne aidée, les difficultés risquent d’être encore plus importantes. Le rôle d’aidant sera alors difficile à assumer tant sur un plan affectif que psychologique.
Lorsqu’il est question de trouver sa place
Il devient difficile de trouver sa place, ces aidants peuvent avoir le sentiment d’en faire toujours plus pour moins de satisfaction. Ils ne comprennent pas pourquoi la situation et la relation deviennent à ce point difficiles voire douloureuses. La relation de l’aidant avec la personne aidée est gouvernée par leur vécu, leur place dans la famille. Il est alors illusoire pour les aidants de réguler leurs émotions et donc d’accompagner sans heurt au quotidien la personne aidée.
Dans la constellation familiale il y a toujours un membre plus engagé, une personne centrale qui est reconnue par la suite comme étant l’aidant désigné. Ce rôle d’aidant désigné est souvent la résultante de perturbations relationnelles personnelles ou familiales antérieures, produisant un effet de désignation. Les autres membres de la famille trouvent cela « normal » et ils ne vont pas s’impliquer pour l’aider. L’aidant désigné se retrouve alors seul face à « sa » situation avec peu ou pas de soutien.
Un rôle choisi ?
On peut noter l’ambivalence de l’aidant désigné qui endosse à la fois une position héroïque et une position sacrificielle.
Un parallèle peut être fait entre le patient désigné et soignant (aidant) désigné qui s’avère être parfois les mêmes. Le patient désigné, est la personne qui durant son enfance prend tout, reçoit tout, les envies de la famille, les craintes, les angoisses… Il devient peu à peu le bouc émissaire, le « perturbateur ».
Un processus assez comparable peut se produire dans le cas d’aidant désigné : puisqu’il est « fautif » on lui attribue le rôle d’aidant désigné, rôle pour lequel il lui sera à la fois très difficile et très douloureux d’assumer ou de s’extraire. Cet aidant désigné ne peut souvent seul prendre assez de distance pour mener à bien sa mission, d’où l’importance d’un soutien thérapeutique extérieur.
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