Proche aidant et bénévole : deux places, deux rôles !

Proche aidant et bénévole : deux places, deux rôles !

À la suite des rencontres et concertations qui ont eu lieu récemment, notamment dans le cadre du rapport de Monsieur Libault*, les concepts et les mots pour le dire ont été remis sur la table ! Chiffres et définitions sont allés bon train, et c’est donc l’occasion de clarifier les termes de ce débat

De « AIDER » à « AIDANT » 

Le dictionnaire historique de la langue française nous raconte cette belle histoire du voyage des mots, mais il nous aide aussi à comprendre, par ce survol historique, leur sens profond, en quelque sorte leur âme. Le verbe “aider” est relativement constant dans son utilisation et son acception. Il a été longtemps utilisé comme « aider à » jusqu’à « apporter un soutien et un secours à quelqu’un » et dans le même contexte, il a été utilisé comme locution : « aide-toi, le ciel t’aidera ».

Ce n’est que plus tard, au début des années soixante, que « aider à » devient « aidant », dans un contexte social où une personne apporte une aide professionnelle ou humaine à quelqu’un. Chez nos amis du Québec, elle était dans un premier temps dénommée « aide naturelle » puisqu’elle provenait des proches membres de la famille.

De 1960 à ce jour, la notion d’aidant naturel a laissé la place, inscrite dans la loi, à celle de proche aidant, permettant ainsi de clarifier qui est qui et qui fait quoi, permettant au passage de déterminer les rôles des proches aidants et celui des intervenants professionnels.

Aidant et bénévolat, même combat ?

Ce n’est que plus récemment que la notion de bénévole s’est invitée à la table des débats portant sur les aidants ! Et cette invitation est inversement proportionnelle à l’existence du bénévolat qui, depuis des décennies, grâce à l’entremise de grandes organisations (Petits Frères des pauvres, Secours Catholique, Croix Rouge, etc…), assure une vraie présence à l’autre, lorsque ce dernier éprouve des difficultés de vie : maladie, isolement, besoin d’aide pour les gestes de la vie quotidienne… Ce bénévole, le latin le décrit comme bienveillant et dévoué, comme quelqu’un qui veut du bien, de manière désintéressée et sans rémunération, ce qui a confirmé le terme de bénévolat en 1954, suivi par la notion de bienveillance. 
 

Cela étant dit, il est bien question de clarifier les rôles respectifs des proches aidants, celui des intervenants professionnels et celui des bénévoles, chacun pour leur part apportant une contribution à l’autre ! 

Par ailleurs, on parle beaucoup des solutions de répit pour les proches aidants, ce que les bénévoles contribuent à proposer en permettant, par exemple, à un proche aidant de sortir de chez lui pour vaquer à ses occupations, en restant pendant ce temps auprès de la personne malade. 

Une bénévole que j’ai rencontrée récemment me disait que son rôle était d’offrir du temps et de mettre ce temps à disposition. Cette autre bénévole me disait qu’elle venait passer un après-midi auprès d’une personne malade pour donner du répit à son proche aidant, mais elle avait aussi conscience que cela permettait à cette personne qui ne sortait plus de chez elle et qui dépendait totalement de son proche de retrouver du lien social ! 

Il en va ainsi des accueils de jour, qui permettent aux personnes concernées d’une part et aux proches aidants d’autre part de recevoir du temps, temps qui n’a pas la même signification pour les uns et pour les autres ! Car il ne faut pas oublier que derrière (ou devant) chaque aidant, il y a une personne qui a ses propres besoins, notamment de lien social. 

L’enjeu majeur consiste à clarifier en permanence les rôles des uns et des autres, celui du proche aidant, celui des intervenants professionnels et celui des bénévoles. 

Car chacun occupe une place légitime et il est important qu’il y reste. * Rapport Libault “Concertation Grand âge et autonomie”, 28 mars 2019 

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